« … ET LES CHAUVES-SOURIS QUE TOUT SABBAT RÉCLAME… »

En l’absence de Daniel, Martine de toutes ses forces essaya de s’en sortir. Mais rien ne voulait s’arranger, rien ne marchait. Par exemple, l’émission publique à laquelle Martine s’était inscrite dans l’espoir de se faire une somme importante d’un coup, fut un désastre. Elle n’avait pas réfléchi qu’avec ses occupations nombreuses elle n’écoutait plus la radio, qu’elle n’achetait plus de disques, et qu’entre-temps de nouvelles chansons se créaient, de nouvelles vedettes surgissaient. Or, comme par un fait exprès, toutes les questions qu’elle avait tirées concernaient des succès récents. Le meneur de jeu eut beau faire, l’aider comme il pouvait, elle rentra avec une boîte de savonnettes, c’était tout. Ceux qui l’avaient vue et entendue se moquèrent gentiment d’elle : qu’est-ce qui lui avait pris d’aller chercher le ridicule, quelle idée !

« Ce n’est plus de ton âge… » lui avait dit Ginette. Martine voyait souvent Ginette… Elle l’épiait, la surveillait… En travers de Ginette étaient écrits les mots : Danger de mort ! Ne jouez pas avec la serrure ! Martine jouait avec la serrure, dans l’angoisse panique de la voir s’ouvrir, et alors…

Ce fut la machine à laver qu’on enleva en premier. Mais, sérieusement, Martine n’en avait pas besoin. Dommage pour l’argent dépensé, encore trois mois, et elle la gardait, mais voilà, Martine ne possédait pas les quelques billets de mille… il fallait payer tout le reste. La place récupérée dans la petite cuisine facilitait les mouvements, avec la machine on ne pouvait plus s’y retourner. Et pourtant, ce coin libéré de la machine à laver, vide, était comme le symbole d’une défaite, il rappelait à Martine comment elle se trouva sur la scène d’un théâtre, incapable de répondre à une seule question, muette…

Puis ce fut le tour de l’argenterie. On ne pouvait lui reprendre son salon en rotin, cela ne se faisait pas à cause de l’usure. Là, elle pourrait avoir des ennuis d’une autre sorte. Mais, peut-être si on lui laissait le temps de se retourner… En attendant, ce salon était si joli ! Avec le lierre sur le balcon qui couvrait maintenant tous les barreaux et encadrait la porte vitrée… Mme0Dupont elle-même le lui enviait. Pour son anniversaire, Cécile avait donné à Martine des sièges métalliques pour le balcon, et, dès qu’on pourrait laisser la porte ouverte, cela ferait jardin. Cécile et Pierre Genesc ne venaient plus que rarement chez Martine, Cécile était sur le point d’accoucher. Autrement, ils n’étaient pas mauvais au bridge, tous les deux, et Cécile même meilleure que son mari, ce qui étonnait chez cette créature de nacre rose. Martine se débattait, empruntait à l’un pour rendre à l’autre, tenait une véritable comptabilité pour garder l’équilibre, faisait des économies de bouts de chandelle. Dans un an, cela serait fini, un an, oui… Si tout se passait bien, parce qu’elle marchait sur une corde raide et qu’il ne fallait pas qu’elle s’énervât et recommençât à faire des mouvements désordonnés… C’était comme ça qu’elle s’était fourrée dans le guêpier. Du calme, et elle mettrait de l’ordre dans sa vie.

Comme pour ne pas mentir à Martine, Daniel rentra des États-Unis au bout de trois mois. Mais c’était parce qu’il y avait rencontré une jeune fille dont il était tombé éperdument amoureux. La fille du patron, qui revenait de France après avoir fait un stage justement dans cette École de Versailles d’où sortait Daniel. Daniel retournait en France pour divorcer…

Rien ne peut se comparer à l’éclatement qui se produisit dans le petit appartement, lorsque Daniel vint très simplement demander le divorce à Martine. Il y avait surgi un grand oiseau noir. Il se débattait, se cognait contre les murs, renversait de ses ailes des meubles, des objets, se faisait mal… Non, pas un oiseau, une chauve-souris ! Le vol désordonné d’une chauve-souris aveuglée par la lumière, les ailes tranchantes, sinistre, infernale, épouvantable comme une araignée, comme les fils poussiéreux de ses pièges mous, comme la prise définitive des crampons crochus de ses griffes dans les cheveux des mortels ; ni oiseau, ni bête, vivant à l’orée d’un monde noir peuplé d’animaux fantastiques, rampant, volant, galopant, crachant du feu et des glaires, piquant, mordant, mâchant menu ou avalant d’une pièce leur proie, pointant leurs dards, claquant des mâchoires, les gueules ouvertes… Les chauves-souris tournent, cisaillent l’air à l’entrée des ténèbres, n’osant ni rester, ni quitter ce monde pour l’abîme, là-bas…

Daniel se retrouvait devant ces ténèbres qui l’avaient jadis attiré. Jadis, Martine se tenait à l’orée de ce monde de mystère, et elle avait alors l’aspect d’une belle, très belle fille… La voilà transformée en chauve-souris, et l’exploration de son monde ténébreux n’attirait plus Daniel. Il avait rencontré une femme avec laquelle il voulait vivre au grand jour, sans laquelle le monde plongeait dans un ennui immense, avec laquelle chaque chose devenait une raison de vivre, si bien que Daniel s’était soudain mis à penser à la mort, tant il avait peur de mourir, tant il était heureux de vivre. C’est dire que Martine ne pesait pas lourd dans la vie de Daniel, telle qu’il se représentait cette vie maintenant. Elle n’était qu’une des choses qui l’empêchaient de rester avec Marion sans attendre et qu’il fallait liquider au plus vite. Il avait écrit dans son agenda : Acte de naissance, papiers militaires, Martine, École, chemises, cravates… Et puis, souligné deux fois : Ode, Eau de lavande. Ça, c’étaient des parfums pour Marion.

Il ne s’attendait pas à cette explosion. Il ne soupçonnait pas que la charge était si forte. Il avait bien pensé que Martine, tout d’abord, s’insurgerait, pleurerait, crierait… Mais il y avait si longtemps qu’en réalité c’était fini entre eux, que sa peine, selon lui, devait vite s’apaiser. Martine était devenue si sèche, si égoïste. Et voilà que… non, ce qui se passait là était un mauvais rêve !

Daniel avait reculé vers l’extrême bord de l’appartement… Il n’osait sortir sur le balcon, de crainte que d’un coup d’aile elle ne le projetât dans le vide. Et même, il avait eu le temps de fermer portes et fenêtres avant que l’orage à l’intérieur n’atteignît son apogée. Ensuite, il ne put que rester collé à la porte du petit vestibule. Il aurait pu se glisser au-dehors, mais n’y songea même pas, comme on ne se sauverait pas voyant un rideau prendre feu. Il fallait intervenir, peut-être jeter sur Martine une couverture, un manteau, lui envoyer dans les jambes un tabouret. De là où il était, Daniel ne pouvait rien attraper… Si elle ne s’attaquait pas à lui directement, le plus sage était d’attendre sans bouger qu’elle s’épuise. Cela durait, dans un silence atroce, pas un mot, pas un son, rien que ces mouvements déments, et ce silence augmentait la ressemblance avec une chauve-souris…

Soudain, elle s’immobilisa, étendue par terre, et reprit forme humaine. Daniel fit un mouvement, un pas, s’approcha, resta debout au-dessus de ce corps de femme : « Martine ! » appela-t-il. Elle eut une moue de douleur, essaya de se mettre debout, n’y parvint pas, et rampa jusqu’au lit. Il l’aida à s’y hisser, s’en fut chercher un verre d’eau… Mais elle repoussa le verre avec assez de force pour que l’eau se répandît, et elle se mit à parler :

— Ignoble, abject, salingue, salope, ordure, merde… Tu m’as pris ma vie, tu m’as désexuée… je ne suis qu’un objet, qu’une chose inanimée… immondice, maquereau, fils à papa, exploiteur, buveur de sang… et moi, moi alors ? Je ne sais même plus si je suis une femme, à vivre avec un homme qui n’a pas envie de moi, qui couche dans mon lit sans amour… Je n’ai plus vingt ans, j’en ai vingt-sept, c’est la floraison, l’épanouissement, et moi je suis là comme une vieille fille, espèce d’impuissant, infect individu, j’irai à la police, j’ai des relations dans les ministères, je prouverai… tes obligations conjugales… c’est toi qui m’as rendue stérile et asexuée, si bien que pas un homme ne me désire, moi qui suis belle, une déesse… la Victoire de Samothrace… je suis déchue, démolie… Le crédit m’a eue… les difficultés du crédit. Tes roses, elles étaient à crédit, tu me les as reprises, salaud ! Comme la machine à laver… Pince-moi, que je me pince, pour savoir si je suis vivante, si ce cauchemar est la réalité… Je demanderai à Ginette comment tu faisais l’amour avec elle… Tu donneras à ta fiancée un certificat de Ginette… Fiancée ! Mon mari a une fiancée !

Elle sombra dans l’injure, un répertoire inépuisable, varié, immonde. Daniel, dans la salle de bains, délaya une triple dose de somnifère… Martine dit : « Merci… » et but le verre entier. « Allez, dors… Je suis à côté. »

Elle s’endormit très vite. Daniel allait et venait dans l’appartement. Cette absence de téléphone était infernale, il aurait aimé appeler un médecin. Même en tenant compte d’une part de simulation, il fallait prévoir quelque chose pour le cas où cela reprendrait. Prévoir ? que pouvait-on prévoir dans un délire… Daniel était pris entre le dégoût et la pitié. Il avait assez de griefs contre Martine, mais peut-être n’avait-il pas su y faire ?… Peut-être. Il n’était plus temps d’y penser, il était entièrement là-bas, près de Marion, de sa gaieté, son énergie, son sens des affaires, ses connaissances scientifiques, son corps tout en jambes, ses muscles de sportive… Ah, le bleu profond de ses yeux, dans son visage on ne voyait tout d’abord que ces yeux inouïs… Mais il y avait l’éclat de la santé, le rire. Elle n’était pas belle comme Martine, comme une vedette de Hollywood, elle était belle comme une femme avec laquelle on veut faire sa vie, avec laquelle c’est si naturel, si normal de vivre tous les jours, toutes les nuits, que c’est impossible que cela ne soit pas. Il n’était plus temps de penser qui de lui ou de Martine avait tort… Maintenant, il y avait Marion et lui qui se cherchaient comme des prisonniers cherchent la liberté. Rien ni personne ne pourrait les convaincre qu’il était juste de rester derrière les barreaux du moment qu’on les y avait condamnés. Rien ne pouvait tenir contre la volonté de ces deux êtres de s’unir, ils marcheraient sur des cadavres. Daniel balaierait Martine, si elle devenait un obstacle à son union avec Marion. Mais, pour l’instant, Martine était une pauvre loque dont il lui fallait s’occuper, tant pis, une malade.

Il alla s’asseoir dans un fauteuil en rotin. Le petit divan du cosy était plus pratique, mais il n’y était plus. Après tout, avec le somnifère, Martine dormait si profondément qu’il pouvait se permettre de descendre, téléphoner à un docteur… Peut-être aussi était-ce inutile, à la voir si calme… Il était tard. Daniel descendit quand même au tabac et appela le docteur qui promit de venir dans la matinée. Qu’est-ce qu’il valait, ce docteur, Daniel n’en savait rien, il l’avait rencontré un jour, chez Jean, et comme il n’en connaissait aucun… Il remonta les escaliers : tout était calme dans le petit appartement, Martine dormait. Daniel se coucha à côté d’elle, tout habillé.

Il faisait jour… quelle heure ?… depuis combien de temps Martine le regardait-elle dormir, agenouillée près du lit ?

— Pourquoi dors-tu tout habillé ? — dit Martine, dès qu’il eut les yeux ouverts.

Daniel bougea faiblement, prudemment, comme devant une bête dangereuse, sortie de sa cage :

— Tu étais malade…

— Malade ? Menteur ! Je n’étais pas malade. Le malheur n’est pas une maladie. Non ! Reste couché… Je serai mieux pour te cracher au visage.

Martine cracha. Daniel sauta à bas du lit et une gifle renversa Martine. Debout, il s’essuyait avec une écharpe de Martine, soigneusement pliée sur le dossier d’une chaise, avant le drame, dans un autre siècle. Martine siffla comme un chat et, hérissée de rage, se ramassa pour sauter sur Daniel. Daniel n’avait plus pitié, il ne voyait plus devant lui qu’une bête malfaisante à assommer.

Ce n’était pas si facile, Martine était forte. Il lui fallut l’attacher à une chaise avec cette écharpe et sa ceinture.

Lorsque le docteur fit son apparition, il trouva un appartement saccagé… tout était cassé, démoli… et au milieu de ce chaos, une femme à peine couverte d’une chemise de nuit en loques, bras et jambes liés comme dans un vieux film américain. M. Donelle, qui lui avait téléphoné la veille, était dans un triste état, le visage égratigné, la chemise déchirée, nu-pieds, le pantalon fripé… Le docteur avait rencontré Mme Donelle chez Cécile ou ils avaient dîné ensemble et ensuite fait une partie de bridge ; une joueuse de bridge remarquable, une femme si calme, si pondérée… Il se rappelait également Daniel Donelle, des Établissements Donelle, il l’avait vu chez leur ami commun, Jean, qui ne tarissait pas d’éloges sur lui. Le docteur, un jeune psychiatre, était impressionné, presque ému : on a beau avoir l’expérience…

— Elle est complètement folle, dit Daniel à voix basse. Je crois qu’il vaut mieux que je reste à côté…

Le docteur sortait sa trousse :

— Voulez-vous que je vous fasse une piqûre, Madame ? Vous vous sentirez mieux après.

— Faites…, répondit Martine attachée à sa chaise, d’une voix normale, triste…

— Voilà, — dit le docteur, le doigt appuyé sur le bout de coton imbibé d’alcool contre le bras de Martine, — vous verrez comme dans un instant vous irez mieux.

— Oh, mais je vais très bien, Docteur… Il n’y a pas de piqûres contre le malheur… Voulez-vous me détacher, s’il vous plaît, cette brute m’a traitée d’une façon abjecte.

— Mais bien sûr ! Vous allez vous étendre, vous reposer un peu, n’est-ce pas ?

Il détacha Martine et l’aida à se coucher. Elle s’assoupit presque instantanément, et le docteur vint trouver Daniel qui attendait dans le salon.

— Alors ? dit Daniel, anxieux, comment l’avez-vous trouvée ?

— Vous n’avez pas le téléphone ? Il faudrait faire venir une ambulance… Je vais descendre téléphoner pendant qu’elle dort.

Le docteur dégringolait l’escalier. Il semblait prendre la chose à cœur… C’était donc grave ? Pourquoi ne lui avait-il pas répondu ? Daniel essayait de mettre un peu d’ordre dans le chaos, relevait les sièges, essuyait l’eau des vases renversés, balayait les débris, ramassait les roses éparses et piétinées…

Dans la chambre, Martine dormait, respirant bruyamment. Daniel ramassait ses affaires, sa petite culotte, ses bas, son jupon… Il n’était pas très bon pour mettre de l’ordre. La robe de Martine dans les bras, Daniel se mit à la regarder : couchée sur le dos, la tête de profil sur l’oreiller, penchée sur l’épaule, la joue humide, les cheveux noirs en désordre, elle était belle à ne pas y croire, des femmes comme ça on ne les voit que sur un piédestal dans les verdures des parcs… Ceci était une femme vivante, c’était Martine, la petite per-due-dans-les-bois, qui l’attendait dans les rues du village. Martine, née dégoûtée, couchant sur de la paille pourrie, avec les rats qui couraient sur les corps des dormeurs, des corps jamais lavés… Martine qui restait dehors, en attendant que sa mère en ait fini avec un homme ou un autre. Martine au fond d’un rêve phosphorescent, qui était venue avec lui sans rien demander, qui travaillait comme une damnée pour avoir des fauteuils en rotin, des choses propres et qui brillent, un matelas à ressorts, et qui n’avait jamais regardé un autre homme que lui… Daniel se retint de gémir, posa la robe de Martine et se sauva à la cuisine pour se mettre la tête sous le robinet.

Il devait y avoir une chemise propre dans la commode de la chambre… Il y retourna, tira le tiroir comme un voleur. Jamais il n’ouvrirait celui qu’il fallait, c’était encore un tiroir à Martine, avec ses petites affaires, rangées, parfumées, des dentelles, de la soie, un sachet en satin pour les bas, un autre pour les mouchoirs… et, enfouie dans tout ce diaphane, couchée dans du nylon, la Sainte-Vierge phosphorescente. Daniel repoussa le tiroir, en tira un autre, prit sa chemise et retourna à la cuisine.

Il n’allait pas pleurer tout de même. De pitié, de rage, d’énervement. Il se sentit mieux après s’être rasé. Qu’est-ce qu’il fichait, le docteur ? Voilà la porte de l’ascenseur… Daniel avait ouvert avant que le docteur eût le temps de sonner.

— Bop, fit l’autre, l’ambulance sera là dans une demi-heure… Maintenant, dites-moi : que s’est-il passé ?

Daniel emmena le docteur dans le salon en rotin, avec la porte ouverte sur la chambre, de façon à voir Martine dans son lit… Bien que le docteur ne fût guère plus âgé que lui, la trentaine à peine dépassée, Daniel, avec sa bonne tête ronde et les cheveux en brosse, ressemblait à un potache appelé chez le directeur…

— Ah, docteur… Ce qui s’est passé ? Nous sommes ensemble depuis une dizaine d’années, et nous nous connaissons depuis toujours… Alors, quand je lui ai annoncé que je voulais divorcer pour épouser une autre femme, elle est devenue comme folle. Cela dure depuis hier. Elle a dormi la nuit avec un somnifère. Et ça a recommencé.

Martine dormait. Le docteur avait sorti son stylo et s’était mis à poser les questions habituelles… âge, maladies, enfants… Il s’excusa avant de devenir indiscret. Pour une conversation détaillée, plus tard. On allait l’emmener et lui faire un électrochoc… Ensuite, on verrait. La psychanalyse, peut-être…

— Vous croyez vraiment que l’amour, cela se soigne ?

Le docteur ne répondit rien. Peut-être le croyait-il présomptueux ? Mais il fallait habiller Martine pour la transporter. Ils s’y mirent à deux, — Je m’excuse… — dit le docteur, tout en croisant un grand châle sur la poitrine de Martine, inconsciente, — mais c’est d’un point de vue purement esthétique… j’ai rarement vu une femme aussi parfaitement bien faite… Vous me pardonnerez cette remarque personnelle : c’est étrange qu’elle n’ait pas su vous retenir…

— J’ai trouvé une femme moins parfaite, dit Daniel, il faut croire que c’est ce qu’il me fallait. Ce qu’il me faut coûte que coûte.

On sonnait à la porte : c’était l’ambulance.

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