II


EXTRAITS DU DISCOURS PRONONCÉ PAR LE CHANCELIER HITLER


DEVANT LE REICHSTAG A L’OPÉRA KROLL


LE 13 JUILLET 1934 A 20 HEURES

Députés,

Hommes du Reichstag allemand,


A la demande du gouvernement, votre président, Hermann Goering, vous a convoqués aujourd’hui pour me donner la possibilité devant ce forum le plus qualifié de la nation, de donner au peuple des éclaircissements sur des événements qui, je le souhaite, demeureront, pour l’éternité, dans notre histoire, un souvenir aussi plein d’enseignements qu’il l’est de tristesse.

Par suite d’une série de circonstances et de fautes personnelles, de l’insuffisance de certains hommes, des dispositions de certains autres, une crise a éclaté au sein de notre jeune Reich ; elle n’aurait pu avoir que trop facilement, dans un avenir assez rapproché, des suites véritablement destructrices. Exposer devant vous, et ainsi devant la nation, la naissance et le développement de cette crise est le but de mon discours. Mon exposé sera franc et sans ménagement. Il faudra toutefois que je m’impose certaines réserves – et ce seront les seules – celles qu’impose le souci de ne pas franchir les limites tracées par le sentiment de la pudeur.

Lorsque le 30 janvier 1933, le Maréchal Président du Reich von Hindenburg me confia la direction du nouveau gouvernement allemand qui venait d’être constitué, le Parti national-socialiste prenait la charge d’un Etat qui, aussi bien au point de vue politique qu’au point de vue économique, était en pleine décadence. Toutes les formations politiques de l’époque passée avaient contribué à cette décadence et en portaient donc leur part de responsabilité. Depuis que l’empereur et les princes allemands avaient été congédiés, le peuple allemand s’était trouvé livré à des hommes qui, en tant que représentants du monde des partis, avaient sciemment provoqué cette décadence, ou l’avaient acceptée par faiblesse. Des révolutionnaires marxistes aux nationalistes bourgeois, en passant par le centre catholique, tous les partis et leurs chefs avaient démontré leur incapacité à gouverner l’Allemagne.

Le 30 janvier 1933 n’a donc pas marqué la simple transmission de pouvoirs d’un gouvernement à un autre gouvernement mais la liquidation définitive, à laquelle toute la nation aspirait, d’un état de choses insupportable.

Préciser ces faits est nécessaire parce que (les événements l’ont montré) dans certaines têtes il semble avoir été oublié que l’on a eu jadis toute possibilité de manifester ses capacités politiques. Personne en Allemagne ne pourrait reprocher au mouvement national-socialiste d’avoir barré le chemin à des forces politiques dans lesquelles on pouvait encore placer de l’espoir.

Pour des raisons impénétrables, le destin a condamné notre peuple à servir pendant quinze ans de champ d’expérience et de cobaye aux politiciens de toutes sortes.

Il fut peut-être intéressant et amusant pour notre entourage de suivre ces expériences, mais, pour le peuple allemand, elles furent aussi douloureuses qu’épuisantes. Que l’on se rappelle cette époque et l’on évoquera tous ceux qui tour à tour se succédèrent comme chanceliers du Reich. Nous, nationaux-socialistes, avons le droit de ne pas figurer dans leur série. Le 30 janvier 1933 l’on n’a pas formé comme tant de fois auparavant, un nouveau ministère ; un nouveau régime, à cette date, a rejeté de côté une époque périmée.

Cet acte historique que fut la liquidation de la période la plus triste qui nous ait précédés dans la vie de notre nation a été légitimé par le peuple allemand lui-même. Car nous n’avons pas, comme les hommes de novembre 1918, pris possession du pouvoir en usurpateurs ; nous l’avons pris par les moyens légaux. Nous n’avons pas, comme des anarchistes sans scrupules, fait une révolution, mais, comme exécuteurs de la volonté de la nation, nous avons rejeté le régime que nous avait donné une émeute. Nous n’avons pas cru devoir assurer notre pouvoir grâce aux baïonnettes ; nous l’avons ancré dans les coeurs de nos compatriotes.

Si aujourd’hui je lis dans un certain journal étranger que je suis plein de préoccupations, et, surtout actuellement très inquiet de la situation économique, je n’ai à donner qu’une réponse à ce barbouilleur de papier : oui, j’ai des soucis mais j’en ai depuis toujours ; c’est parce que nous avions souci de notre peuple que nous l’avons défendu lorsque lui fut imposée une guerre dont il n’était en rien responsable ; plus tard, après le désastre, ce sont des préoccupations encore plus graves qui ont fait de nous des révolutionnaires. Et enfin, quand après quinze ans nous avons pris la direction du pays, nos soucis et nos préoccupations ne nous ont pas abandonnés. Au contraire. On doit me croire quand je déclare que je n’ai encore jamais eu souci de moi-même, mais que depuis que la confiance du Maréchal m’a placé là où je suis, je sens tout le poids du souci que me donne la vie présente et l’avenir de notre peuple. Car le 30 janvier nous n’avons pas pris possession d’un Etat sain et en ordre mais d’un chaos économique et politique que ceux-là mêmes qui me critiquent aujourd’hui considéraient et proclamaient alors irréparables. Quant à nous, nous avons osé engager la lutte sur tous les terrains contre un destin qui paraissait inexorable.

L’enseignement d’une année et demie de gouvernement national-socialiste est significatif et clair. Celui qui veut être juste doit comparer notre réussite avec ce qui serait arrivé si nous n’avions pas vaincu. Car c’est seulement celui qui voit encore où allait le pays avant le 30 juin qui peut mesurer la grandeur de notre oeuvre ; non contents d’arrêter le cours du destin, nous avons pu le redresser dans tous les domaines.

Lorsque que je me suis installé comme Chancelier à la Wilhelmstrasse, l’autorité gouvernementale n’était plus qu’un mythe... Aujourd’hui le Reich allemand n’est plus seulement une région géographique mais aussi une entité politique. Nous avons engagé le destin de notre peuple dans une voie qui, il y a deux ans, paraissait impossible à atteindre. Et, de même qu’à l’intérieur nous avons solidement assuré l’unité et par là même l’avenir du peuple allemand, nous avons à l’extérieur su faire valoir ses droits.

Mais il ne nous a pas suffi d’arracher le peuple à ses déchirements politiques. Après six mois de régime national-socialiste, notre vie politique ancienne, nos querelles de partis étaient oubliées. Chaque mois, le peuple allemand s’éloignait davantage de cette époque qui nous est devenue incompréhensible. Je n’ai pas besoin d’insister ; chaque Allemand s’en rend compte aujourd’hui : la simple pensée d’un retour au régime des partis est aussi inconcevable qu’absurde.

En face de cette Allemagne positive, de cette incarnation de toutes les valeurs qui y existent, il y avait, naturellement aussi quelque chose de négatif.


A l’oeuvre d’assainissement et de relèvement de l’Allemagne ne prennent aucune part :


1) La petite équipe des désagrégateurs internationaux qui, en leur qualité de champions du communisme doctrinal politique et économique, luttent contre tout ce qui est ordonné et s’efforcent de provoquer le chaos. Nous voyons autour de nous les preuves qui rendent manifeste l’action de cette conjuration internationale. Çà et là, de pays en pays, montent les flammes de l’insurrection. Des incidents de rue, des combats de barricades, des paniques ou l’intervention de la propagande individuelle dans un but de destruction troublent aujourd’hui presque tous les pays du monde.

En Allemagne aussi quelques fous ou criminels isolés essayent encore de développer leur activité néfaste. Depuis la disparition du Parti communiste, nous enregistrons, bien qu’elles deviennent de plus en plus faibles, une tentative après l’autre de fonder et de rendre agissantes des organisations communistes à caractère plus ou moins anarchisant.

La méthode est toujours la même. Alors qu’ils présentent notre destin actuel comme insupportable, ils font l’éloge du paradis communiste de l’avenir et n’aboutissent, en réalité, qu’à faire combattre pour un enfer. Car les conséquences de leur victoire dans un pays comme l’Allemagne seraient plus destructives que tout. Heureusement le peuple allemand est maintenant si bien renseigné sur leur compte que l’immense majorité des ouvriers allemands s’est débarrassée de ces juifs internationaux « bienfaiteurs de l’humanité ». Si c’est nécessaire, l’Etat national-socialiste livrera une guerre intérieure de cent ans pour extirper et exterminer les derniers restes d’un mouvement qui répand dans le peuple le poison et la folie.


2) Le second groupe de mécontents est composé de ces chefs politiques qui ont vu le 30 janvier mettre fin à leurs perspectives d’avenir et qui n’ont pas pu se résigner à admettre que ce fait était irrévocable. Plus le temps passe leur apportant la grâce de l’oubli, plus ils se croient en droit de se rappeler peu à peu au souvenir de la nation. Mais comme leur incapacité n’était pas due seulement aux circonstances, qu’elle était innée chez eux, ils sont incapables aujourd’hui encore, de démontrer leur valeur en effectuant un travail utile ; ils croient leur tâche remplie quand ils se sont livrés à une critique aussi perfide que mensongère. L’Etat national-socialiste ne peut vraiment être ni menacé ni gêné, en quelque manière, par ces gens-là.


3) Un troisième groupe d’élements destructeurs est constitué par cette espèce de révolutionnaires qui, en 1918, ont perdu leur situation et n’ont trouvé d’autre situation que d’être révolutionnaires. Installés dans la révolution, ils voudraient en faire un état permanent. Nous avons tous souffert de ces heures tragiques pendant lesquelles nous autres soldats disciplinés et fidèles à leur devoir, nous sommes trouvés en présence de mutins qui prétendaient être devenus l’Etat. Tous nous avions été élevés dans le respect des lois et habitués à obéir aux représentants de l’Etat... Mais nous ne pouvions tenir compte de ces usurpateurs. Notre honneur nous commanda de leur refuser l’obéissance et ainsi nous sommes devenus des révolutionnaires mais, même comme révolutionnaires, nous ne nous considérions pas comme libérés de l’obligation de respecter les lois naturelles imposées par la puissance souveraine de notre peuple. Et lorsque, enfin, nous avons été légitimés par la confiance de ce peuple et que nous avons tiré les conséquences de nos quatorze années de lutte, il ne s’agissait pour nous que de créer un ordre nouveau, meilleur que l’ancien... Pour nous la révolution n’était pas un état permanent.

Parmi les innombrables documents que j’ai dû lire la semaine passée, j’ai trouvé le journal d’un homme qui, en 1918, a été amené à résister à des lois et qui, depuis lors, vivait dans un monde où c’était la loi, quelle qu’elle fût, qui semblait l’objectif à détruire. C’est là un document troublant qui révèle un état d’esprit de conspirateur éternel et qui ouvre des aperçus sur la mentalité des gens, qui, sans se l’avouer, étaient devenus des nihilistes.

Incapables de collaborer, décidés à prendre position contre tout ordre établi, haineux à l’égard des autorités quelles qu’elles fussent, beaucoup parmi ces aventuriers, conspirateurs-nés, furent avec nous jadis, dans notre lutte contre les gouvernements passés, la plupart d’entre eux avaient, d’ailleurs, bien avant le 30 janvier, été écartés d’un mouvement dont la discipline était la caractéristique. Ces indisciplinés n’avaient qu’un trait commun : ils ne pensaient jamais au peuple allemand, mais uniquement à lutter contre les institutions et contre l’ordre...

L’enquête a montré que dans les rangs de quelques chefs supérieurs de la S.A. s’étaient fait jour des tendances qui ne pouvaient que provoquer les plus graves inquiétudes.


On fit d’autres constatations sans déceler encore clairement leur connexion entre elles :


1) Contrairement à mon ordre exprès et aux déclarations que m’avait faites l’ancien chef d’État-major Roehm, les Sections d’Assaut s’étaient remplies d’éléments qui risquaient de détruire l’homogénéité de cette organisation.


2) L’instruction de nouveaux miliciens dans les principes du national-socialisme passait de plus en plus à l’arrière-plan des préoccupations de certaines autorités supérieures.


3) Les relations naturelles entre le Parti et les milices se relâchaient lentement. On a pu établir qu’il y avait une tendance systématique à détourner de plus en plus les Sections d’Assaut de la mission que je leur avais assignée pour les employer à d’autres tâches ou les mettre au service d’autres intérêts.


4) Les promotions des chefs de la S.A. ont été trop souvent dictées par la prise en considération de qualités purement extérieures. La grande masse des vétérans fidèles était de plus en plus négligée dans ces promotions tandis que la classe 1933, qui n’avait jamais été particulièrement estimée dans le Parti, était avantagée d’une manière incompréhensible. Souvent, il a suffi d’appartenir depuis quelques mois seulement à la S.A. pour obtenir des postes importants qu’un vieux chef de S.A. ne pouvait atteindre après des années...

La décision de la direction du Parti de mettre fin aux excès dont je viens de parler a provoqué une réaction très vive de la part du chef d’État-major . Des vétérans de nos luttes dont certains combattaient depuis quinze ans avec nous et dont certains représentaient le Parti dans de hautes fonctions de l’Etat furent déférés devant les tribunaux d’honneur composés partiellement de membres très jeunes du Parti ou même de gens n’y appartenant pas du tout.

Il en est résulté de graves discussions entre Roehm et moi. C’est alors que, pour la première fois, j’ai conçu des doutes sur la loyauté de cet homme...

A partir du mois de mai, il était hors de doute que le chef d’État-major Roehm s’occupait de plans ambitieux qui, s’ils étaient réalisés, ne pouvaient qu’amener les changements les plus graves.


Si j’ai hésité, pendant ces mois, à prendre une décision, ce fut pour deux raisons :


1) Je ne pouvais pas, sans nouveaux indices, m’habituer à l’idée que des relations que j’avais édifiées sur la confiance mutuelle reposaient sur un mensonge.


2) J’avais toujours le secret espoir d’épargner au mouvement et à mes Sections d’Assaut la honte d’une telle explication et de limiter les dégâts sans avoir à combattre...

Peu à peu, trois groupes se sont formés au sein de la direction de la S.A. D’abord un petit groupe d’éléments que rapprochaient leurs dispositions ou leurs vices et qui, prêts à tout, étaient complètement entre les mains de Roehm. C’était en premier lieu les chefs de S.A. Ernst à Berlin, Heines en Silésie, Hayn en Saxe, Heydrebreck en Poméranie. A côté d’eux se trouvait un second groupe de chefs qui, en réalité, n’appartenaient pas à cette secte, mais qui se considéraient comme obligés d’obéir à Roehm par sentiment de discipline. Opposé à ces deux groupes en existait un troisième ; les chefs qui en faisaient partie ne cachaient pas leur aversion pour ce qui se passait : pour cette raison, ils se trouvaient écartés des postes à responsabilité et, dans bien des cas, complètement laissés de côté. A la tête de ce groupe se trouvaient Lutze, le chef d’État-major actuel, et le chef de la S.S. Himmler.


Sans me mettre jamais au courant, sans que j’en aie eu jamais la moindre idée, le chef d’État-major Roehm était entré en relations avec le général von Schleicher par l’entremise d’un aventurier totalement corrompu, M. von Alvenleben Schleicher fut l’homme qui donna une forme concrète aux intentions de Roehm. II décida que :


1) Le régime allemand actuel ne pouvait plus durer.


2) L’armée et les organisations nationales devaient être placées sous les ordres d’un même chef.


3) Le seul homme qualifié pour être ce chef était Roehm.


4) M. von Papen devait être éloigné et lui-même prendrait sa place à la Chancellerie, ce qui supposait d’autres changements importants dans le gouvernement...


J’ai toujours affirmé depuis quatorze ans que les Sections d’Assaut étaient des organisations politiques qui n’avaient rien à voir avec l’armée. C’eût été à mes yeux un désaveu de mes affirmations antérieures et de toute ma politique que de placer un officier à la tête de l’armée et non pas celui qui était le chef de la S.A., le capitaine Goering...


Le chef suprême de l’armée est le maréchal von Hindenburg, Président du Reich. En tant que chancelier, je lui ai prêté serment Sa personne nous est sacrée...


Il n’y a dans l’Etat pour porter les armes que l’armée et pour penser politiquement que le Parti national-socialiste. Le plan de Roehm fut conçu de manière à forcer la résistance :


1) On devait tout d’abord créer les conditions psychologiques favorables à une seconde révolution. Les services de propagande de la S.A. répandirent le bruit dans les sections que la Reichswehr voulait leur dissolution, et qu’elle m’avait, malheureusement acquis à ce projet qui était un mensonge forgé de toutes pièces.


2) Pour parer à cette attaque, les S.A. devaient faire une seconde révolution, se débarrasser des réactionnaires d’une part et prendre eux-mêmes le pouvoir.


3) Grâce aux quêtes effectuées sous des prétextes de charité, Roehm avait réussi à amasser douze millions pour réaliser ses desseins.


4) Pour pouvoir mener sans scrupules ni hésitations les batailles décisives, on avait formé des groupes spéciaux de mercenaires prêts à tout sous le nom de « Gardes d’État-major »...


La préparation politique de l’action sur le plan intérieur fut confiée à M. von Detten tandis que le général von Schleicher s’en chargeait sur le plan extérieur, agissant personnellement et aussi par l’entremise de son courrier, le général von Bredow. Gregor Strasser fut entraîné dans le complot.

Au début de juin, je fis une dernière tentative auprès de Roehm. Je le fis venir et eus avec lui un entretien qui dura près de cinq heures. Je lui dis avoir acquis l’impression que des éléments sans conscience préparaient une révolution nationale-bolcheviste, révolution qui ne pouvait amener que des malheurs sans nom. Je lui dis aussi que le bruit m’était parvenu que l’on voulait mêler l’armée à cette action, Je déclarai au chef d’État-major que l’opinion selon laquelle la SA. devait être dissoute était absolument mensongère, que je ne pouvais m’opposer à la diffusion de ce mensonge, mais qu’à toute tentative d’établir du désordre en Allemagne, je m’opposerais immédiatement moi-même et que quiconque attaquerait l’Etat devrait d’emblée me compter comme ennemi...

Si l’on pouvait encore épargner un malheur, ce ne pouvait être qu’en agissant avec la promptitude de l’éclair. Seule une répression féroce et sanglante pouvait étouffer la révolte dans l’oeuf. Et il ne pouvait être question de se demander s’il valait mieux anéantir une centaine de mutins, de traîtres et de conspirateurs ou laisser tuer d’un côté de la barricade dix mille innocents S.A. et de l’autre côté dix mille autres innocents. Car si le mouvement du criminel Ernst avait pu se déclencher à Berlin, les conséquences en eussent été incalculables. Comme les mutins s’étaient servis de mon nom, ils avaient réussi entre autres à obtenir d’officiers de police sans défiance la livraison de quatre auto-mitrailleuses...

A 1 heure dans la nuit j’avais reçu les dernières nouvelles. A 2 heures du matin, je volais vers Munich. Le ministre-président Goering avait entre-temps reçu l’ordre d’agir, de son côté, à Berlin et en Prusse. Avec son poing d’acier, il a brisé l’attaque contre l’Etat national-socialiste avant même que cette attaque ait eu lieu. »

Les mutineries se jugent par leurs propres lois. Si quelqu’un me demande pourquoi nous n’avons pas eu recours aux tribunaux réguliers, je lui répondrai ceci : à cette heure, j’étais responsable de la nation allemande et en conséquence, c’est moi qui, pendant ces vingt-quatre heures, étais, à moi seul, la Cour suprême de justice du peuple allemand. Dans tous les temps d’ailleurs on a décimé les mutins. Un seul pays n’a pas fait usage de cette disposition de son code militaire et c’est pourquoi ce pays a été brisé et vaincu, ce pays c’est l’Allemagne. Je ne voulais pas exposer le jeune Reich au destin de l’ancien.

J’ai donné l’ordre de fusiller les principaux coupables et j’ai donné l’ordre aussi de cautériser les abcès de notre empoisonnement intérieur et de l’empoisonnement étranger, jusqu’à brûler la chair vive. J’ai également donné l’ordre de tuer aussitôt tout rebelle qui lors de son arrestation, essaierait de résister. La nation doit savoir que son existence ne peut être impunément menacée par personne et que quiconque lève la main contre l’Etat, en meurt. De même chaque national-socialiste doit savoir qu’aucune situation ne le mettra à l’abri de ses responsabilités et par conséquent du châtiment...

Un diplomate étranger déclare que sa rencontre avec Schleicher et Roehm était de nature tout à fait inoffensive. Je n’ai à discuter avec personne cette question. Les opinions sur ce qui est inoffensif ou ne l’est pas ne pourront jamais coïncider en politique. Mais, quand trois hommes coupables de haute trahison organisent une rencontre en Allemagne avec un homme d’Etat étranger, rencontre qu’ils qualifient eux-mêmes de rencontre de « service », quand ils écartent les domestiques et donnent des ordres rigoureux pour que je ne sois pas tenu au courant de cette rencontre, je fais fusiller ces hommes, même s’il est exact que dans ces conversations si secrètes l’on n’ait parlé que du beau temps, de vieilles monnaies et d’autres choses semblables.

La rançon de ces crimes a été sévère : 19 chefs supérieurs des Sections d’Assaut, 31 chefs des Sections d’Assaut et membres de ces sections ont été fusillés. De même 3 chefs des Sections Spéciales de protection (S.S.) qui avaient participé au complot 13 chefs des Sections d’Assaut ou des civils ont perdu la vie en essayant de résister lors de leur arrestation. 2 autres se sont suicidés. 5 membres du Parti qui n’appartenaient pas à la S.A. ont été fusillés pour leur participation au complot. Enfin, furent encore fusillés trois S.S. qui s’étaient rendus coupables de mauvais traitement envers des prisonniers.

L’action est terminée depuis le dimanche 1er juillet dans la nuit. Un état normal est rétabli. Une série d’actes de violence qui n’avaient rien à voir avec cette action seront déférés aux tribunaux normaux...

J’espérais qu’il ne serait plus nécessaire de défendre cet Etat les armes à la main. Puisqu’il n’en a pas été ainsi, nous nous félicitons tous d’avoir été assez fanatiques pour avoir maintenu dans le sang ce qui avait été acquis par le sang de nos meilleurs camarades...

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