Chapitre V

Déjà, la voiture repartait dans un hurlement de pneus. Personne ne semblait avoir encore remarqué le meurtre dans la rue Hamra. D’un coup d’œil, Malko aperçut le dos de l’Israélien couvert de sang. Atteint de cinq ou six projectiles. Il lui releva la tête, vit les yeux fixes. La Mercedes du tueur dut ralentir, cent mètres plus loin, à cause d’un embouteillage. Malko partit en courant, à la recherche de sa voiture, bousculant les passants indifférents. Pour se heurter presque à Mahmoud.

— M. Malko, je suis là ! fit le Libanais.

Il avait eu la bonne idée de rapprocher sa voiture. Malko plongea dans l’automobile.

— Vite, suivez la Mercedes verte, là-bas !

Mahmoud démarra, passant devant la boutique du bijoutier. Quelques badauds étaient déjà attroupés devant le corps. La Mercedes tourna à gauche dans la rue Antoine Gemayel. Mahmoud l’imita. Il n’y avait plus que deux véhicules entre eux. Ils roulaient au pas, dans un concert de klaxons. La pluie se remit à tomber brutalement. Malko distinguait le numéro de la Mercedes du tueur. Il le nota, se demandant comment intervenir. Il aurait fallu tomber sur un poste de l’armée libanaise. Et encore.

La circulation se débloqua et les voitures accélérèrent.

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