2.

La trahison, en ce mois de mars 1793, Robespierre n’est pas seul à la craindre, à la dénoncer.

Marat depuis longtemps déjà dévoile les « machinations infernales » qui menacent la Révolution.

Il n’épargne personne, voit naître à chaque instant des conspirations. Il lui suffit d’apprendre que Camille Desmoulins et un autre Montagnard, Chabot, ont été invités à dîner par des généraux, pour qu’il les avertisse, qu’« il ira à la tête de tous nos braves sans-culottes, relancer ces sybarites et de la belle manière » et donner une leçon à ces citoyens « bien connus pour avoir un estomac aristocratique ».

Il s’en prend au général Dumouriez, à son entourage d’officiers monarchistes. Dumouriez n’a-t-il pas à son état-major Louis-Philippe Égalité, ci-devant duc d’Orléans ?

Et n’est-ce pas ce Dumouriez qui dans une lettre à la Convention vient d’accuser les députés de vouloir mener en Belgique « une guerre criminelle » ? Il sermonne les représentants du peuple : « Vous ne souffrirez pas, écrit le général, que vos armées soient souillées par le crime et en deviennent les victimes. »

Les députés se rebiffent et Marat qu’on traitait de « monstre incendiaire » est tout à coup écouté, porté à la présidence des Jacobins, d’où il lance ses appels à l’action :

« Frères et amis, les maux de la République sont au comble. Et le moment est venu où le courage des républicains doit éclater. Que la nation se lève, que les députés s’expliquent et fassent justice de Brissot, de Vergniaud, du général Dumouriez, de tous les autres généraux conspirateurs et fonctionnaires publics traîtres à la nation… »

Il interpelle Danton :

« Je le somme de monter ici à la tribune, et de déchirer le voile des trahisons qui nous environnent… »

Et tout à coup, il tire brusquement de dessous sa houppelande un poignard long d’une coudée et l’agite devant les yeux des citoyens rassemblés au club des Jacobins :

« Voilà l’arme avec laquelle je jure d’exterminer les traîtres, s’écrie Marat. Voilà l’arme que je vous invite à fabriquer pour les citoyens qui ne sont point au fait des évolutions militaires. Je vous propose d’ouvrir une souscription et je vais moi-même vous donner l’exemple. »

L’assistance est fascinée par ce discours, ces gestes, cette énergie :

« Formez donc une armée centrale qui marchera contre les royalistes et les modérés, reprend Marat ; nommez le chef et vous aurez la victoire », lance-t-il en brandissant son poignard.

« Oui, oui, Marat, tu seras notre chef », crient les Jacobins en jetant en l’air chapeaux et bonnets phrygiens.

« Comptez sur ma surveillance, conclut Marat. Nous devons frapper de grands coups, je vous avertirai aussitôt qu’il en sera temps. »

Le 15 mars, Danton et le député Delacroix sont partis en Belgique pour rencontrer Dumouriez.

Les Montagnards suspectent Danton de conspirer avec le général. Ne l’a-t-il pas toujours défendu ?

Danton, partisan de l’occupation, voire de l’annexion, de la Belgique a poussé Dumouriez à l’offensive. « Nous aurons des hommes, des armes, des trésors de plus », a-t-il répété.

Et Delacroix a dit, cyniquement, aux soldats : « Vous êtes sur un pays ennemi, housardez et dédommagez-vous de votre perte… Pillez, nous partagerons et je vous soutiendrai dans la Convention. »

On a même accusé Delacroix d’avoir patronné à Liège une fabrique de faux assignats.

Et ce sont ces Montagnards-là, qu’on envoie tenter de convaincre ou de « garrotter » le général Dumouriez ! Il leur suffit de quelques heures, pour comprendre que le général a choisi.

Il vient d’être battu – le 18 mars – par les troupes de Saxe-Cobourg, à Neerwinden puis à Louvain.

Il abandonne la Belgique, traite avec les Autrichiens, invite ses officiers, ses régiments, à marcher sur Paris, à en finir avec l’anarchie. Il veut s’opposer aux violences des Enragés : « C’est mon armée que j’emploierai… Plus de la moitié de la France veut un roi. »


Il reste à Danton et à Delacroix à regagner rapidement Paris, à apprendre que Dumouriez est passé à l’ennemi avec son état-major après avoir en vain essayé de convaincre ses troupes de le suivre soit à Paris, soit dans le camp autrichien.

Un jeune colonel, Davout, commandant les bataillons de volontaires de l’Yonne, a fait ouvrir le feu sur Dumouriez, et celui-ci, entouré de dragons autrichiens, entraînant avec lui bon nombre d’officiers, et surtout Louis-Philippe ci-devant duc de Chartres, n’a trouvé son salut qu’en galopant à bride abattue à travers champs !


À Paris, avant que cette trahison ne soit connue, c’est déjà le temps des suspects.

Les sans-culottes des comités de surveillance exigent des citoyens qu’ils produisent des « certificats de civisme, de garde montée, de quittance d’une fonction, de passeports visés… On a soumis l’entrée et la sortie de Paris à une très grande rigueur à cause de nombreux malveillants qui se sont glissés dans la ville et après lesquels on court de tous côtés. Si vous n’êtes pas en règle on vous prend pour un de ceux-là, et vous êtes arrêté comme malveillant, au moins comme suspect. »

On est traduit devant le Tribunal révolutionnaire, condamné le plus souvent. Les juges ne prononcent pas systématiquement la peine de mort. Mais la guillotine est en place. Au mois de mars 1793, on décapite une dizaine de condamnés à mort et les appels des Enragés de Marat à châtier les traîtres se multiplient. La peur s’insinue dans chaque conscience parce qu’on sait que la violence, la Terreur, apparaissent comme des recours face à une situation de plus en plus difficile. La mort rôde. Il faut vaincre et pour cela tuer ou mourir.


Ces jours-là de la fin mars 1793, on apprend que tout l’Ouest s’est soulevé. On s’y bat contre l’enrôlement des jeunes hommes, « pour le roi, pour LouisXVII » et « pour la vraie religion attaquée par les gueux de Paris ».

Aux premiers chefs, Cathelineau, Stofflet, issus du monde des « petites gens », paysans, artisans, s’ajoutent désormais des « aristocrates », en fait des hobereaux, comme Bonchamps, Lescure, d’Elbée, Charette, La Rochejaquelein.

Les paroisses se rallient, les petites villes tombent – Châtillon, Bressuire –, la Bretagne et la Normandie fermentent.

D’Elbée et Sapinaud qui commandent la « grande armée catholique et royale » en appellent à l’Angleterre et à l’Espagne, coalisées contre la République.

« Depuis un mois, écrivent-ils, nous sommes en état de contre-révolution, nos armées conduites par la Divinité et soutenues par nos valeureux habitants des campagnes ont déjà conquis le bas Anjou et le Poitou, où régnerait la tranquillité si nos villes capitales ne tenaient à un maudit esprit de révolution, que nous serions en état de réduire si nous avions de la poudre promptement. »


Cette situation lorsqu’elle est connue à Paris angoisse les députés, les patriotes, qui ont le sentiment d’être acculés, pris à la gorge, trahis.

Ils apprennent, avec retard, que le général Dumouriez en passant à l’ennemi, et comme gage de sa trahison, a livré aux Autrichiens les quatre commissaires de la Convention qui, accompagnés du général Beurnonville, qui fut ministre de la Guerre et son ami, venaient pour lui transmettre la convocation de la Convention à se présenter à la barre, devant elle. Dumouriez sait qu’il sera mis hors la loi, c’est-à-dire passible d’être aussitôt condamné à mort et exécuté.

La Convention s’indigne de la rébellion de l’Ouest, de la trahison de Dumouriez :

« La contre-révolution marche, s’écrie Barère, et nous ne marchons qu’après elle ; nous ne délibérons qu’après les événements. Il nous appartient de les prévoir, et de les prévenir. Vous ne devez plus discuter, vous devez agir… Laissez de côté les demi-mesures, déclarez-vous corps révolutionnaire. »

Les députés l’écoutent, réagissent en prenant l’offensive.

En quelques jours, à la fin mars, la Convention vote une série de décrets de mort pour ceux qui proposeraient la « loi agraire » – le partage des biens. Car il s’agit de rassurer les propriétaires menacés par les Enragés.

Mais morcellement et vente des biens d’émigrés.

Mais mise hors la loi et peine de mort contre tous ceux qui participeraient aux révoltes ou émeutes contre-révolutionnaires. Et création d’un Comité de salut public, surveillant les ministres, organe composé de neuf membres siégeant pour un mois puis renouvelés.

C’est le Comité de salut public qui dirigera en fait la République.

Et décision est même prise de lever l’immunité qui protégeait les députés. Ils pourront donc désormais être poursuivis.

Comité de salut public, Tribunal révolutionnaire, Comité révolutionnaire de surveillance dans les sections et les départements, envoi de « représentants en mission » : la République serre les poings.

Son arme est la surveillance des citoyens, et sa force la terreur.


Mais sa faiblesse, ce sont les divisions qui déchirent les « patriotes » : la haine est encore plus vive entre Montagnards et Girondins, ces derniers accusés d’avoir eu partie liée avec le général Dumouriez, le traître.

Et donc ils sont complices. Et Marat propose de nouveau qu’ils soient mis en accusation.

Danton, qui voudrait l’apaisement, est contraint de tenir le même langage que les Montagnards. Lui aussi a été proche de Dumouriez et a sans doute souhaité, comme le général, une monarchie constitutionnelle dont le souverain eût été un Orléans. Mais Philippe Égalité, ci-devant duc d’Orléans, a été arrêté à la suite de la défection de son fils Louis-Philippe, passé aux Autrichiens en compagnie de Dumouriez.


Alors Danton fait assaut d’éloquence pour détourner les soupçons qui pèsent sur lui.

« La guerre civile est allumée de toute part, dit-il. Et des passions misérables agitent nos représentants et cependant les contre-révolutionnaires tuent la liberté ! La statue de la liberté n’est pas fondue. Ce métal bouillonne ; si vous n’en surveillez le fourneau, vous serez tous brûlés ! Montrez-vous révolutionnaires ! Montrez-vous peuple et alors la liberté n’est plus en péril. Les nations qui veulent être grandes doivent, comme les héros, être élevées à l’école du malheur. »

Dans Paris, c’est l’inquiétude, et la révolte des plus pauvres qui couve.

Ils se rassemblent au Palais-Royal.

Ils murmurent : « Lorsque nous avions un roi, nous étions moins malheureux qu’à présent que nous en avons sept cent quarante-cinq. »

Ces députés à la Convention, ainsi mis en cause, se sentent menacés.

Les sans-culottes « exagérés » les attendent à la sortie de la salle du Manège, les interpellent depuis les tribunes de l’Assemblée ou celles du club des Jacobins.

L’un des Enragés que suivent ces sans-culottes, Varlet, fonde, à l’annonce de la trahison de Dumouriez, un Comité central révolutionnaire qui va siéger à l’Évêché. C’est une Commune illégale, mais qui est composée des délégués des sections.

L’autre chef des Enragés, l’abbé Jacques Roux, convoque dans une assemblée générale tous les comités de surveillance. Et il obtient l’adhésion de la Commune.

Ainsi la Convention risque-t-elle d’être dépossédée de ses pouvoirs.


Maximilien Robespierre, dont se moquent les Girondins, mais que le peuple appelle déjà l’incorruptible, intervient souvent dans cette période tendue, incertaine, dangereuse, de la tribune du club des Jacobins, ou de celle de la Convention. « Il faut que le peuple sauve la Convention, dit-il, et la Convention sauvera le peuple… »

« Je dirai tout ce qu’il importe de connaître, poursuit-il, je ne dissimulerai aucune vérité. »

Et, implacable, il ajoute :

« Je déclare que la première mesure de salut public à prendre, c’est de décréter d’accusation tous ceux qui sont prévenus de complicité avec Dumouriez et notamment Brissot… Je ne veux que dire la vérité et quand les hommes que j’ai désignés auront assassiné la liberté et ses défenseurs, on dira qu’au moment où ils allaient exécuter leur complot liberticide je disais la vérité et que je démasquais les traîtres. »

On l’acclame. D’un geste, il arrête l’ovation. Sa voix devient plus aiguë, tranchante :

« Le moment est venu pour les patriotes, dit-il, de prendre dans toute son énergie cette haine vigoureuse et immortelle dont ils s’étaient montrés animés pour le nom des rois… »

Il s’interrompt, évoque « la punition d’un tyran », ce ci-devant roi de France, décapité.

« Cette punition sera-t-elle donc le seul hommage que nous ayons rendu à la liberté et à l’égalité ? »

Chaque auditeur se fige, devinant la gravité des propos qui vont suivre :

« Souffrirons-nous qu’un être non moins coupable, non moins accusé par la nation, et qu’on a ménagé jusqu’ici comme par un reste de superstition pour la royauté, souffrirons-nous qu’il attende tranquillement ici le fruit de ses crimes ? »

Maximilien Robespierre veut la tête de la ci-devant reine, Marie-Antoinette d’Autriche.

Il veut qu’elle soit traduite devant le Tribunal révolutionnaire, accusée d’avoir participé « aux attentats contre la liberté et la sûreté de l’État ».

L’auditoire frémit, applaudit, comprend qu’au moment où les troupes de la coalition, celles de Brunswick et de Saxe-Cobourg, reprennent Aix-la-Chapelle, Liège, encerclent vingt mille soldats français à Mayence, il faut faire couler de nouveau le sang royal entre les monarchies et la République pour empêcher toute négociation.

Et au même instant en effet, Fersen, toujours amoureux de la reine, fidèle et préoccupé du sort de la souveraine, écrit :

« Je ne serais pas étonné que les scélérats, se voyant battus partout, sans ressources, menacés de la famine et de la misère, missent le jeune roi et sa mère à Versailles et voulussent ensuite traiter avec eux et les puissances. »

Et Fersen écrit à Marie-Antoinette qu’elle aura besoin d’un « gueux », ce général Dumouriez. Cet homme est utile, explique Fersen, « il faut s’en servir et oublier le passé. Son intérêt est intimement lié au vôtre et au rétablissement de votre autorité comme régente. »


Mais il faut être loin de la France pour imaginer une telle issue. En fait, pour la première fois en cette fin du mois de mars 1793, la voix forte et écoutée de Robespierre a réclamé, par conviction et par habileté, pour « ranimer l’ardeur révolutionnaire », la tête de Marie-Antoinette.

Marat de son côté, à la tribune du club des Jacobins qu’il préside, demande la « destruction » de tous les députés qui ont proposé l’appel au peuple lors du procès de Louis XVI. Or, les Girondins ont tous été des « appelants » !

Il faut choisir son camp.

Et Danton, qui a tenté jusqu’au bout de ne pas rompre avec les Girondins, sent que, pour se sauver lui-même, il doit, à nouveau, suivre Robespierre et Marat. Il monte à la tribune des Jacobins, le visage empourpré, les veines de son cou gonflées de sang et de violence. Sa voix puissante s’élève.

Il rappelle qu’il a dit, autrefois, en septembre 1792, au temps des massacres : « Eh, que m’importe ma réputation ! Que la France soit libre et que mon sang soit flétri ! Que m’importe d’être appelé buveur de sang ! Eh bien, buvons le sang des ennemis s’il le faut ! »

Et haussant encore la voix, plus menaçant, il lance :

« Eh bien, je crois qu’il n’est plus de trêve entre la Montagne, entre les patriotes qui ont voulu la mort du tyran et les lâches qui en voulant le sauver, nous ont calomniés, dans toute la France. »

La tension est à son comble.

Les rumeurs les plus contradictoires se répandent dans Paris. On dit que l’armée de Dumouriez marche sur la capitale.

« Ce matin, à huit heures, des rappels nombreux ont fait courir aux armes et jeté l’alarme dans tous les cœurs.

« Les uns disaient qu’une partie de la Convention poursuivie par la peur avait quitté son poste. Les autres débitaient que les hussards étaient en pleine insurrection. Chacun faisait sa nouvelle et il résultait de cette confusion une cruelle incertitude sur le véritable état des choses.

« Nous avons été sous les armes depuis dix heures jusqu’à ce moment, sept heures du soir, et nous ne savons autre chose de ce grand mouvement sinon qu’on visite partout pour découvrir les émigrés et des armes cachées dans les maisons suspectes.

« En effet, des commissaires accompagnés de nombreuses patrouilles se sont portés dans les maisons et sont encore occupés, dans le moment que nous écrivons, aux visites domiciliaires qui doivent cesser avec le jour.

« Les barrières sont fermées et les rues barricadées. On ne laisse passer aucun citoyen qui ne soit muni de sa carte.

« Ces extrêmes précautions suggérées sans doute par la nécessité ont paru rigoureuses et ne peuvent être justifiées que par le danger de la chose publique. Salus populi suprema lux esto. Soit. Mais combien d’honnêtes artisans, d’utiles commerçants, et nos femmes timides souffrent de ces grands mouvements révolutionnaires et désirent une Constitution qui en arrête le cours rapide et destructeur. »

Le Bulletin national, en publiant cet article le 29 mars 1793, exprime les sentiments de ceux qui, gardes nationaux, répondant à l’appel aux armes de leur section, sont des modérés qui veulent sauvegarder les propriétés, souhaitent un retour à l’ordre, non pas celui, ancien, de la monarchie, mais celui d’une République apaisée, où la loi l’emporte sur le désordre révolutionnaire.

Mais dans les sections, et à la Convention ou aux Jacobins, ces hommes-là n’osent pas prendre la parole, craignant d’être aussitôt suspects. Et, en ces jours où la République est prise dans l’étau des armées de la coalition et des insurgés vendéens, ces « modérés » se rapprochent des Montagnards, car ils veulent sauver la République.


Ils soutiennent la constitution, le 6 avril, du Comité de salut public, dont les premiers membres sont en majorité issus des bancs de la Plaine, et des hommes qui ne se sont ralliés à aucun camp. Les seuls Montagnards avérés sont Danton et Delacroix, et encore ce dernier n’est-il que depuis peu montagnard.

Mais les députés de la Plaine (Barère, Cambon) membres du Comité de salut public veulent eux aussi, comme les Montagnards, défendre la Révolution.

Lorsque Barère reçoit la lettre que lui adresse, à la fin du mois de mars, le député Jean Bon Saint-André, pasteur, élu du Lot, et qui vient de parcourir comme représentant en mission plusieurs départements, il en fait part aux autres membres du Comité de salut public, et tous partagent les remarques de Jean Bon Saint-André :

« Partout l’on est fatigué de la Révolution, écrit le député. Les riches la détestent, les pauvres manquent de pain et on les persuade que c’est à nous qu’ils doivent s’en prendre… Nous faisons bien tous nos efforts pour redonner aux âmes un peu de ressort, mais nous parlons à des cadavres… Le pauvre n’a pas de pain et les grains ne manquent pas mais ils sont resserrés. Il faut très impérieusement faire vivre le pauvre si vous voulez qu’il vous aide à achever la Révolution… Les troubles de la Vendée et des départements voisins sont inquiétants sans doute mais ils ne sont dangereux que parce que le saint enthousiasme de la liberté est étouffé dans tous les cœurs. »

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