ALLER-RETOUR

Après le canard à l’orange, les Bérurier ont consommé une terrine de pâté de campagne, puis ils se sont confectionné une omelette de douze œufs avant de tordre le cou au plateau de fromages et d’achever une moitié de tarte aux pommes. Le père a bu trois bouteilles de côte-du-rhône et le fils une demie de porto native de l’an de grâce 1958, boisson que lui a permis son dabe parce qu’elle est sucrée, donc inoffensive et propre à l’enfance, selon Béru.

Quand ils ont eu achevé leur festin, moi j’avais achevé la mise en scène que je venais d’ourdir avec l’agrément de la frangine à Bergovici. D’un commun accord, nous étions convenus d’un pacte de non-agression. On camouflait la tragédie en accident (pour assurer ma tranquillité) et moi j’oubliais les sept machines à laver bidons remplies de « blanche ».

J’opéra (comique) de la manière suivante. Du temps qu’elle se trouvait en maillot, la veuve repêcha le revolver que la grosse gorgone avait entraîné dans son valdingue. Ensuite, après étude du tableau électrique, je fis disjoncter les hublots lumineux de la piscine. Après quoi je dénicha une lampe dite « baladeuse » que je raccordis au fil meurtrier.

Version officielle : les trois occupants du chalet se baignaient lorsqu’à la suite d’un court-jus quelconque, la lumière s’éteignit. La femme quitta la piscine pour aller appeler la femme de charge et lui réclamer de la lumière (comme le fit ce pauvre Goethe en mourant). La grosse radina avec la baladeuse. Mais elle s’approcha par trop de l’eau, glissa sur la pierre mouillée et tomba dans la piscaille, électrocutant ceux qui s’y trouvaient ainsi qu’elle-même. Du cousu main. Qui prouve amplement qu’un bon policier pourrait devenir un bon criminel.

Je ramasse mes goinfres et m’esbigne pendant que la naïade alerte les autorités.

Pour un coup fourré, c’est un coup de maître ! Trois personnes zinguées ! Par ma faute, en somme, si tu récapites. D’accord, moi je n’aurais jamais plongé le fil dans l’eau et, seul, un fâcheux hasard… Mais quand même, c’est bibi qui a eu l’idée de ce procédé d’intimidation ! Et tout cela sans avoir pu récupérer mon petit Toinet !

Tandis que je reviens sur la ville, j’ai droit naturellement à un concerto gazeux du tandem béruréen, avec accompagnement d’odeurs légères, semblables à celles qui émanent d’une tannerie.

Je trouve un hôtel possédant deux chambres libres dans le quartier de la gare, un peu cosmopolite pour la sage Genève.

En tombant du sommeil de l’injuste, j’entends le fils Bérurier harceler son dabe :

— Dis, p’pa : demain, tu m’l’achèt’ras ma choucroute ?

Une volonté de fer dans un trou du cul de velours, tel est Apollon-Jules.

Dormant faisant, je subis un rêve que je ne te raconterai pas car il m’échappe, mais qui m’a fait bander durement. De ce genre de bandaison qui fait mal et qui dure, et que tu regrettes de ne pouvoir utiliser pour l’agrément d’une dame. Le vrai gourdin de l’époque où l’homme vivait dans des cavernes non climatisées.

Me passer Popaul sous le robinet d’eau froide ? Ce serait de l’automutilation ! Pourtant, avec une rapière de ce calibre, je ne vais pas pouvoir me rendormir.

Je mate l’heure : trois plombes !

Exceptées deux ou trois boîtes de nuit (et encore !) tout est fermaga dans la chaste ville de Calvin. Je ne vais tout de même pas aller draguer dans la rue de Berne voisine pour me faire éponger par une radeuse de nuit !

Je prends le parti de passer cette scabreuse affaire en revue. Comme les pensées horizontales sont les moins enrichissantes, je reste assis dans mon plumzing, adossé à deux oreillers. Une araignée du soir, chargée d’espoir, passe à vingt centimètres de moi sans me saluer. Elle court se payer une toile, la pauvrette.

Elle commence de quelle manière, cette affaire ? Bicéphale au départ : Marmelard, Fauboursin. J’opte pour le premier. Voilà un type qui a hérité de son papa une grosse entreprise de transports. Il est coureur de culs et néglige son épouse et ses affaires. C’est Azzola, son bras droit, qui s’occupe de l’une et des autres. Pendant ce temps, Marmelard file le parfait amour avec la fille de sa maîtresse Mado, une ingénue perverse. Quelqu’un le prend en photo pendant qu’il embroque la polissonne et se met à le faire chanter.

Seconde tronche de l’histoire : Fauboursin Denis, ancien baroudeur-mercenaire, chômeur, patineur, en route pour la cloche. Il est abordé par une jeune femme en tailleur blanc se déplaçant à bord d’une Audi décapotable immatriculée en Suisse. Elle le paie pour qu’il accomplisse un simulacre d’assassinat sur Marmelard. Le gars accepte. Le voilà piqué profond car il y a des vraies bastos dans le chargeur à la suite des balles à blanc, et il tue bel et bien le transporteur en croyant seulement l’effrayer.

J’enquête. La veuve Marmelard se fout du drame comme de sa première culotte « Bateau ». Béru découvre dans sa salle de bains la fameuse photo compromettante.

Visite ensuite à la maîtresse qui chique les mijaurées, mais je la ramène à la modestie avec d’autres images hard de son cul.

Marmelard entretenait grassement les dames Ravachol. Ce, grâce à un trafic, encore mystérieux, qu’il avait mis au point avec des employés de lignes aériennes. Dans ce secteur, tout est à faire du point de vue des investigations.

L’araignée de passage est arrivée à destination et la voici qui fait de la varappe en partant de la tringle en bois des doubles rideaux de cretonne.

Où en étais-tu, Antoine ?

Antoine m’amène à Toinet, mon chérubin de choc. Il m’a demandé de le laisser aller en Suisse enquêter sur la fameuse Audi bleue. J’accorde. Il faut donner aux jeunes la possibilité de s’exprimer. Une fois à Genève, il a contacté les autorités compétentes et dressé la liste des Audi décapotables bleues. Trois noms sont sortis du chapeau. Deux des bagnoles appartiennent à un trafiquant de came (l’une étant réservée à sa femme, laquelle possède une galerie), la troisième est la propriété d’un sage gérant de fortunes qui possède un bambin exquis et une épouse qui ne rate pas les pafs passant à sa portée, à condition qu’ils ne soient ni trop chauds, ni trop lourds, et qu’il n’y ait pas besoin d’une échelle double pour les cueillir.

Les gens du chalet, forbans de haut lignage, mis à rude épreuve, nient énergiquement avoir kidnappé Antoine II alors qu’ils admettent s’être emparés des Bérurier père et fils et se livrer à un trafic de drogue.

Ça grince éperdument. Ne sais plus à quel singe me louer (Béru dixit).

Et je n’ai toujours pas sommeil. Demain, aux aubes pourpres, je retournerai voir Mme Strengerïnzenaïte pour lui demander si Toinet lui a rendu visite. Il est capital que je sois fixé sur ce point.

L’araignée a disparu : elle doit être embusquée.

Embusqué !

Je me lève d’un bond, me vêts et fonce récupérer ma chignole pour me rendre à Corsier.

* * *

Vingt broquilles plus tard, on peut en effet me traiter d’embusqué.

J’ai dégauchi une petite voie privée (un écriteau indique : « Réservé aux bordiers ») presque en face de la propriété des Bergovici. Ça remue-ménage. Des flics, des ambulanciers, des pompiers, des journalistes. Le « tragique accident » a rameuté Genève. Demain les baveux sortiront avec des affichettes spéciales du style : « Nuit rouge à Corsier. » J’ai rentré ma tire en marche arrière, prêt pour une décarrade d’urgence. Toujours se tenir en position de départ imminent, c’est l’une de nos recettes poulardières.

Une vitre baissée, bien calé sur mon dossier, je visionne le va-et-vient. On emporte les corps dans un crépitement de flashes. Puis les pompiers, inutiles, se cassent sans brancher leur turlu pimpon, respectant ainsi la dorme d’une population paisible, aux nuits pasteurisées.

Ce sont les draupers qui jouent rip en dernier, flanqués des journalistes qui font toujours la voiture-balai pour si des fois…

Le calme est revenu. Le clair de lune (aussi beau que la lune de Claire) brave les nuages suisses. J’attends. Quoi ? Le sais-je ? Rien, probablement. Ou bien tout, sait-on jamais ? Le sommeil qui me fuyait dans ma chambre vient taquiner mes paupières en capotes de fiacre. Je bâille, ce qui me fait bâiller. Rien de plus communicatif.

Me mets à dormir insidieusement, sans toutefois perdre le contact avec les réalités. En état de veille, tu vois ? Tu sais parfaitement où tu es, ce que tu y fais, et pourtant t’en écrases, mon pote.

Il y a un aspect hallucinatoire dans cet état comme ma queue (que dit Béru pour comateux). Ça permet au temps d’aller l’amble. Le temps qui sur chaque ombre en jette une plus noire (que dit non pas Béru, mais Victor).

Et puis j’émerge, because un bruit de motocycle. Je vois radiner un Martien, casqué d’une coupole brillante comme un cafard sous la pluie.

Il se pointe devant la grille de Bergovici. Le chien qui, depuis lurette a récupéré, donne de l’olifant.

L’arrivant, sans peur, passe sa main gantée à travers les barreaux et lui flatte la caboche en lui prodiguant des mots tendres. Effet miraculeux : le molosse frétille de contentement.

Bientôt, une loupiote s’allume sur le perron et la « rescapée » de la nuit, ma « complice » autrement dit, vient ouvrir au visiteur nocturne. Lorsqu’ils sont en présence, ils s’étreignent ardemment et je perçois les sanglots de la femme. Puis ils remontent l’allée et disparaissent dans la casa.

Le gars mézigue compte posément jusqu’à 8 et demie avant d’abandonner mon poste de guet. Je m’approche de la ronfleuse de l’arrivé et lui baise une bougie. Après quoi j’examine l’espèce de « boîte à gloves » située sur le haut du réservoir. J’y trouve la carte grise du bolide et l’empoche, me promettant d’en prendre connaissance dès que je gagnerai une zone éclairée.

Je poursuis par la fouille des sacoches.

Bonne idée. L’une d’elles contient différentes choses usuelles, telles qu’une paire de mocassins souples, des outils de mécanicien, un rouleau de corde en nylon, une casquette, style anglais, à petits carreaux.

Dans la seconde sacoche, il n’y a qu’une trousse de pharmacie « premiers secours », lourde et de fortes dimensions. Ayant arraché la bande adhésive de fermeture, j’avise une vraie panoplie médicale : flacons, pinces, bandes de gaze, toutime. Plus une pochette de cuir fauve, très souple qui pèse son poids. Je l’ouvre. Elle contient un pistolet dont la crosse s’articule pour se placer dans l’alignement du canon, ce qui transforme l’arme en une espèce de tube chromé dont, à première vue, on ne décèle pas très bien l’usage. Il faut être homme d’expérience comme moi pour déterminer de quoi il s’agit.

Instrument intéressant : son conditionnement est astucieux puisqu’il se trouve en compagnie d’éléments susceptibles de réparer les dégâts qu’il commet !

Je remets le canon dans sa position de tir et fait jouer le chargeur. Il contient six délicates pralines de forme plus allongée que les balles traditionnelles. M’est idée qu’elles doivent offrir une particularité, ces prunes. Etre explosives, ou anesthésiantes, ou n’importe quoi de pas piqué des charançons.

Je coule le canon du feu dans mon bénouze, à l’arrière, car, en cas d’accide, je veux bien à la rigueur laisser un morceau de dargiflard dans l’aventure, mais pas les claouis !

Cela fait, je poursuis mon attente. Quel feu sacré nous dope, nous les guerriers de l’ombre, pour que nous soyons capables d’immobilité, malgré notre sang bouillonnant ?

Un laps de temps évalué à une plombe s’écoule. J’ai laissé ma Pasha sur la table de chevet de ma piaule d’hôtel en partant en expédition et je suis malheureux sans heure ; heureusement que je possède la notion du temps. Il est rarissime que je me goure dans mes estimations.

Enfin, la lumière revient sur le perron et le couple réapparaît. Ils se séparent tout de suite et le motard regagne seul sa bécane.

Quand il a tiré la grille, après une caresse au vilain Médor, le voilà qui enfourche son monstre, puis le débéquille d’un coup de ventre en avant.

Démarreur !

Là, tu le sais déjà : zob ! Ça glaviote mais ne pétarade pas.

Le type réitère, et re-zob, zob, zob : nada !

Il se met alors à bricoler sa draisienne. Mais toujours ouatche ! (en anglais wouatch !).

Je sors alors de ma tire et m’approche du mec.

— Problème ? lui demandé-je.

Il se détourne pour m’affronter, toujours à cheval sur son bidet qui fait des pets.

Ma frime lui est inconnue, mais ma présence ici, et à cette heure de la noye, ne lui dit rien qui vaille. Aussi prend-il le sot parti de ne pas me répondre.

— Ce ne serait pas ce truc-là qui manquerait à votre coursier de feu, l’ami ?

Je lui présente ma main bien à plat, avec la bougie dérobée sur la paume.

Le robot pensant regarde et demeure silencieux autant qu’immobile. Sa visière teintée est relevée, malgré tout j’aperçois peu de son visage, sinon une moustache blonde, assez drue.

— Vous n’en voulez pas ? dis-je. O.K. !

Et je lance la bougie dans la propriété voisine de celle des Bergovici[9].

— Vous me cherchez ? enrage le motard.

Je m’offre la pauvreté en usage à l’école primaire, cours moyen première année :

— Non, je te trouve, mec. Ote ton casque qu’on fasse plus ample connaissance !

Il hésite, puis il a un geste lent pour dénouer sa mentonnière. Il soulève sa coupole noire avec accablement. Ensuite, l’ayant retirée, il exécute le mouvement que j’aurais accompli à sa place : il abat son casque sur mon dessus d’intelligence.

Du moins veut-il, car, je te l’ai dit : compte tenu du fait que j’en aurais fait autant, j’amorce à l’ultime instant la volte salvatrice. N’empêche que je dérouille au défaut de l’épaule et que ça m’électrise le bras gauche. Cette nuit est placée sous le signe de l’électricité, décidément.

Il se trouve légèrement déséquilibré, pas au point de chuter mais il est en position idéale pour morfler le formide coup de saton que je lui virgule dans les précieuses ridicules. Un qui encaisse un tel penalty dans le kangourou, crois-moi, il regrette de pas porter des slips de fonte. Le décasqué tombe à genoux d’abord, puis glisse sur le côté, les jambes en chien de fusil et se met à gémir vilainement.

— Excuse-moi, la motarde m’est montée au nez, lui fais-je ; je déteste les arnaques sournoises. Remets-toi, mon grand, ensuite tu répondras à mes questions.

Je dégaine son pistolet et le lui place sous les naseaux.

— Respire ! intimé-je, c’est mieux que du Guerlain. Une supposition que tu continues de jouer au con, je te fais sauter la cloison nasale. Tu reconnais le jouet, frisé ?

Car il est frisé (comme un mouton ou la chatte d’une négresse blonde). Beau gosse, bien bousculé. Il doit avoir des muscles partout où il en faut. Bronzette solaire ou U.V. ?

— Tu fais partie de la bande, toi aussi ? Tu travailles dans la blanche ?

Il continue de se tordre en gémissant.

Alors tu sais quoi ? Moi, homme de décision prompte, je sonne à la grille, déclenchant à nouveau le molosse aux dents blanches.

Scénar habituel. Lumière. La femme en robe de chambre sur le perron.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Un accident ! lancé-je en transformant ma voix. Un homme à moto vient d’être percuté par une voiture.

— Oh ! mon Dieu !

Elle accourt. Ouvre la grille après avoir calmé le fauve.

Apercevant le mec à terre, elle se jette sur lui en clamant :

— Léo ! Léo ! comme une paonne appelant son paon, ou une conne son con.

— Poisson d’avril ! lui lancé-je alors en me relevant. L’accident se résume en un coup de pied dans les parties basses, ma chère hôtesse, qui ne devrait pas entraîner une impuissance définitive.

Elle m’identifie et bredouille :

— Encore vous !

— Bien qu’aimant les adverbes, je fais des réserves sur le mot « encore », souvent péjoratif, lui dis-je. Maintenant qu’on se connaît pour bien se pratiquer, vous savez qu’il est impératif de répondre à mes questions, la belle. C’est qui, ce nuiteux ?

— Mon amant.

— Compliment ; il est beau gosse. Dans un plumard avec juste sa montre-bracelet, il doit valoir le détour. Comme vous étiez dans un foutu marasme, vous lui avez téléphoné de venir vous consoler ?

— C’est juste.

— Il travaille avec votre fine équipe familiale ?

— Non, pas du tout.

— Que fait-il dans l’existence, en dehors de l’amour ?

— Il est médecin.

Je brandis l’étrange pistolet à crosse pliante :

— Et ça, c’est son stéthoscope ?

— Je ne sais pas.

— Je l’ai déniché dans sa trousse. Vous trouvez la chose logique ?

— Demandez-lui !

Je regarde le mec qui vient de se dresser sur un coude, preuve que sa burnoplastie est en bonne voie de guérison.

— Il paraît que je dois vous poser la question à vous, docteur ?

— J’ai un permis de port d’arme, dit le gars en haletant encore un peu. Je fais des visites de nuit dans une banlieue difficile d’Annemasse.

— Si on vous attaquait, vous auriez le temps, croyez-vous, de prendre votre trousse dans les fontes de la moto et de récupérer cette étrange seringue de Pravaz ?

— Une arme est une chose qu’on finit par oublier quand on exerce ma profession.

Je demande à la fille :

— Quel est votre prénom ?

— Esther.

— Comédie en 3 actes et en vers de Jean Racine, érudié-je inapropos. Dites-moi, Esther, le beau Léo est au courant des activités de votre famille ?

— Non.

— Quelles activités ? demande le médecin.

M’est avis que je viens de foutre une nouvelle fois la vérole dans l’existence de la dame Esther. Je ne suis pas la belle rencontre du mois que lui promettait la gentille Elizabeth Teissier dans ses horoscopes de Télé 7 Jours. Mais enfin, chacun sa merde, non ?

Je reste un moment à considérer le couple, en proie à des sentiments mitigés. Impossible de me forger une conviction précise. Je flotte dans des incertitudes brumeuses. Mais que puis-je faire pour sortir de ce marasme ?

Qu’est-ce que tu me dis, bouffi ?

D’aller me coucher ?

Très bien, j’y vais.

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