Larry appela Walt et lui dit qu’il allait au Buddy’s, et Walt lui dit qu’il le rejoindrait là-bas. Le Buddy’s était situé dans un grand virage sur Delaware. Un bâtiment en brique trapu, la devanture illuminée d’enseignes de bière au néon. C’était une ancienne animalerie, qui s’était reconvertie en disquaire et d’autres choses encore, mais la brique rouge avait été recouverte d’une couche de peinture violet foncé et les ivrognes s’y bousculaient en titubant jusqu’à la fermeture à trois heures du matin. Larry entra dans le bar et regarda autour de lui. Le comptoir longeait le mur de gauche, et la salle principale était bondée de tables fabriquées à partir de vieilles portes en bois. Des postes de télévision étaient suspendus derrière le bar et à chaque coin de la salle, et les murs de brique étaient ornés de photos encadrées de joueurs de foot arborant le maillot d’Ole Miss, de Mississippi State ou des Saints. Les enceintes crachotaient un vague blues et deux ventilateurs au plafond remuaient la fumée des cigarettes, et il ne vit personne qu’il connaissait.
Larry traversa la salle et s’engouffra dans un couloir qui menait à une vaste terrasse couverte. Il y avait là un autre comptoir, du plancher au sol et deux autres postes de télé. Des colliers de perles de mardi gras étaient suspendus aux poutres apparentes et une statue d’Indien comme on en trouvait devant les tabacs trônait à l’extrémité du bar. La terrasse était protégée par des tentures au sommet desquelles étaient accrochées des loupiotes de Noël blanches. Deux blondes étaient assises au comptoir, leurs verres portant la trace de leur rouge à lèvres, mais les tables étaient vides. Larry rebroussa chemin et alla s’installer au bar dans la salle principale.
Un homme au crâne rasé vêtu d’un tablier surgit d’une porte derrière le comptoir et hocha la tête vers Larry. Il transpirait et il avait l’air énervé. Il s’essuya le front avec son avant-bras.
« Salut, Earl », dit Larry.
Earl secoua la tête.
« Putain, personne pour me filer un coup de main ce soir. Je comprendrai jamais. Le type arrive. Demande si y a du boulot pour lui, je lui file le job, et le mec se pointe pas. Tu vois ce que je veux dire ?
— Oh oui. D’ici le mois d’août, ils vont me tomber dessus comme des mouches.
— Qu’est-ce que je te sers ?
— Une bière. En bouteille. T’as pas vu Walt ?
— Il est passé en coup de vent y a pas une minute. Il a dit qu’il allait acheter des clopes. »
Earl lui servit sa bouteille, puis des clients l’appelèrent à une des tables et il s’éloigna. Larry but sa bière, les yeux tournés du côté de la porte. Dehors, le ciel commençait à pâlir. Dans moins d’une heure, il ferait nuit. L’heure entre chien et loup.
Walt revint, s’assit à côté de son frère et ils se saluèrent d’un petit coup de tête. Un match des Braves passait à la télé à l’autre bout du bar et ils le regardèrent un moment d’un air distrait, ne bougeant que pour se retourner quand la porte s’ouvrait ou quand ils avaient besoin de commander un autre verre. Une heure passa. Il faisait sombre à présent. Earl passait d’une table à l’autre, de la cuisine au comptoir, et la nuit allait être longue.
« T’as vu Heather ? demanda Walt.
— Non. J’imagine qu’elle a dû attendre toute la nuit hier que quelqu’un vienne s’occuper de l’autre connard. Je l’ai entendue aller se coucher dans une autre chambre quand elle est rentrée. Ce matin je suis parti tôt et — surprise — elle était plus là quand je suis rentré.
— Tu vas lui dire quoi ?
— Elle va me dire quoi, plutôt. Moi, j’ai que dalle à lui dire.
— Eh ben, je crois que tu vas être vite fixé, dit Walt.
— Comment ça ?
— Elle vient juste d’arriver. »
Heather s’approcha d’eux, et Walt partit avec sa bière sur la terrasse à l’arrière du bar.
Elle s’assit et posa les coudes sur le comptoir. Une robe sans bretelles. Maquillée de frais, lavée, attifée. Larry secoua la tête et se dit qu’il aurait dû s’attendre à la voir débarquer toute pomponnée. C’était comme ça qu’elle fonctionnait.
« Tu me payes un verre ? demanda-t-elle.
— T’as de quoi te le payer toi-même.
— J’ai laissé mon sac à main dans la voiture.
— Eh bah, va le chercher. »
Earl s’arrêta à la caisse et salua Heather.
« T’as du vin blanc ? »
Larry secoua la tête en étouffant un petit ricanement.
« Quoi ? fit-elle.
— Personne boit du vin au Buddy’s.
— D’accord. Qu’est-ce que tu veux que je boive, alors ?
— J’en ai rien à carrer, ce que tu bois, mais je peux t’assurer un truc, c’est que je te laisserai pas boire un verre de vin assise à côté de moi. »
Earl attendit et elle commanda une bière.
« Ça y est, t’es content ? » demanda-t-elle.
Elle lui donna un petit coup de coude moqueur, mais Larry ne sourit pas. Et ne dit rien. Elle se tourna vers lui et croisa les jambes, lui effleurant le mollet du bout du pied. Il ne releva pas.
« Qui est-ce qui gagne ? demanda-t-elle.
— Qui est-ce qui gagne quoi ? dit Larry.
— Le match, là. »
Larry leva les yeux vers l’écran.
« Le score est marqué en bas.
— J’arrive pas à voir d’ici.
— Eh bah, lève ton cul et va voir. »
Elle s’était juré d’être plus prudente. C’était il y a trois ans, et elle était plus intrépide que jamais. À dire au blondinet que ce n’était pas la peine de quitter la ville. Larry est complet à l’ouest. Ça sera sympa d’aller à l’Armadillo. Mais elle avait sous-estimé Larry, et elle s’était foutue de lui, et le blondinet en avait fait les frais. Il fallait qu’elle l’apaise, si elle ne voulait pas se retrouver sans toit au-dessus de sa tête. Ou sans compte en banque. Elle enveloppa sa bouteille de bière d’une serviette en papier et la fit tourner entre ses mains, ses ongles aussi rouges que ses lèvres.
« Tu as l’intention de bouder comme ça toute la soirée ou tu vas m’adresser la parole ? » dit-elle.
Il se tourna sur son tabouret et la regarda droit dans les yeux. Se donna le temps de contenir sa colère avant de lui répondre, pour ne pas se mettre à crier.
« J’ai rien à te dire, Heather. Et tu sais très bien pourquoi. Combien de temps on va rester là à jouer aux cons, hein ? »
Larry s’était de nouveau détourné et elle attrapa son regard entre les bouteilles d’alcool dans le miroir.
« Je suis désolée, Larry.
— Tant mieux pour toi.
— Je suis sérieuse.
— Je sais. C’est bien ça qui est pitoyable.
— Pourquoi pitoyable ? »
Elle avait changé d’expression, perdu de son air mutin pour devenir plus agressive tout à coup.
« Pourquoi pitoyable ? répéta-t-elle.
— Pitoyable parce que tu crois que tu peux te pointer ici comme ça avec ton parfum de merde et tout et t’asseoir à côté de moi et croire que ça va suffire à me faire flancher.
— J’ai déconné, je ne dis pas le contraire. D’accord ?
— Sans blague.
— Et je suis désolée.
— T’es désolée uniquement parce que tu t’es fait choper, et tu peux avouer tout ce que tu veux, c’est que du foutage de gueule.
— Je te promets, Larry. Je suis désolée. »
Elle posa la main sur sa cuisse et il la repoussa et demanda une autre bière à Earl. Elle ne dit plus rien, le laissa ruminer un moment. L’idée la traversa de faire semblant de fondre en larmes, mais elle n’en était pas encore là.
Elle glissa de nouveau la main sur l’intérieur de sa cuisse et sourit en coin.
« Je te jure, je suis désolée. Et je ne le ferai plus, Larry.
— Tu feras plus quoi ?
— Tu sais bien.
— Je veux que tu le dises.
— D’accord. Je ne ferai plus de bêtises.
— Des bêtises ? C’est pas ça que tu fais. Vas-y, dis-moi ce que tu fais. Donne-moi les détails. »
Il avait haussé le ton, et plusieurs personnes dans le bar tournèrent la tête dans leur direction. Heather se redressa sur son tabouret, mal à l’aise.
« Je ne coucherai plus ailleurs.
— C’est pas ça non plus que tu fais, coucher. Je veux que tu le dises. Dis-moi exactement ce que tu feras plus, ou lundi matin à la première heure, j’apporte à mon avocat les photos que j’ai mises dans le slibard de ton copain, et ensuite je rentre à la maison et je fous toutes tes affaires dehors. »
Elle prit une profonde inspiration. Il la tenait.
« Je ne ferai plus l’amour avec d’autres hommes, dit-elle.
— Quoi d’autre ?
— Je ne les sucerai plus. Je n’écarterai plus les jambes pour qui que ce soit à part toi. Je ne le ferai plus, mon chéri. Je te le jure. »
Elle croisa les mains sur ses jambes, attendit et se promit que plus jamais elle ne se montrerait aussi désinvolte. Que les prochaines fois elle veillerait à faire ça en dehors de la ville. Que plus jamais elle ne le laisserait l’humilier de cette façon.
Il pinça les lèvres. Hocha la tête. Puis demanda deux bourbons à Earl.
« Dans le même verre ? demanda Earl.
— Mais non, tête de nœud. Un pour moi et un pour elle. »
Earl posa les deux verres sur le comptoir et Larry en fit glisser un vers Heather.
« Tiens », dit-il.
Un silence étrange s’installa entre eux tandis qu’ils buvaient, le genre de silence qui s’installe entre les gens qui se sont pliés à toutes les étapes obligées mais ne sont pas encore tout à fait sûrs d’être réconciliés pour de bon. Heather regarda autour d’elle dans le bar et passa un doigt aux commissures de sa bouche pour lisser son rouge à lèvres. Il ne restait plus qu’une chose à faire pour qu’il passe l’éponge.
« Et si on rentrait à la maison ? dit-elle.
— Je suis occupé, là, dit-il en montrant son verre.
— Allez, Larry. Laisse-moi me faire pardonner. »
Il finit son bourbon et en demanda un deuxième à Earl. Puis dit à Heather vas-y, toi, je te rejoins tout à l’heure.
« Promis ?
— Vas-y, je te dis. »
Elle se leva, l’embrassa sur la joue, puis s’en alla. Avant de franchir la porte, elle tourna la tête pour voir s’il la regardait, mais il n’avait pas bougé.
Walt attendit que Larry ait fini son verre, puis il prit la place libérée par Heather et dit j’imagine que tu as passé l’éponge.
« Me parle pas.
— C’est un disque rayé, cette fille.
— Sans déconner.
— Elle se fout de ta gueule. »
Walt ne vit pas arriver la droite violente qui le renversa, mais Larry eut l’indulgence de viser le côté de la tête plutôt que le nez, et une fois que les deux frères se furent relevés et qu’Earl les eut séparés, ils se rassirent côte à côte et se remirent à boire.
Ils éclusèrent pendant des heures en regardant la télé, et ni l’un ni l’autre ne bougèrent, sauf pour aller aux toilettes, et pour finir Larry s’en alla, laissant Walt payer la note, et il roula jusqu’au bout de Delaware, là où l’avenue se prolongeait par l’autoroute. Il s’arrêta à une station-service, acheta un pack de bières, puis mit le cap sur la Louisiane. Une pleine brassée d’étoiles constellait le ciel d’été, et il continua de rouler en fumant, les vitres tout juste assez baissées pour laisser passer un filet d’air chaud qui s’engouffrait et tourbillonnait autour de lui. Il régla le limiteur de vitesse, conscient que si jamais il se faisait contrôler il retournerait directement à la case prison. Il se renfonça dans son siège, une cannette entre les jambes. Buvant à grandes rasades. Une portion d’autoroute qui n’exprimait que la solitude. Il avait vidé deux cannettes quand il atteignit la frontière d’État, après quoi il ne restait plus qu’un kilomètre pour atteindre Kentwood. Il prit la bretelle de sortie et bifurqua à droite, loin des lumières des fast-foods et des stations-service.
Il roula encore quelques kilomètres, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien autour de lui que des clôtures, une boîte aux lettres ici et là, et dans cette partie de la région la nuit semblait ouvrir grand la bouche pour avaler la terre et tout ce qui la traversait. Il arriva à un croisement, tourna à gauche, et la route s’étrécit, quittant les plaines pour s’enfoncer entre les arbres, et soudain il fit plus noir encore. Il ralentit, guetta l’endroit où il devrait tourner de nouveau. Après le deuxième virage, il s’engagea sur un chemin signalé par une boîte aux lettres recouverte de lierre fleuri. Il éteignit les phares et s’approcha de la maison. Il s’arrêta à vingt mètres et regarda la maison par la vitre ouverte. La brique rouge qu’elle avait voulue, et les colonnades blanches qu’elle avait voulues, et les deux cheminées qu’il avait voulues. Pas un seul centimètre carré de cette maison n’était sorti de terre sans qu’il mette la main à la pâte. La lumière était allumée au-dessus de la porte, et aucune à l’intérieur. Il posa sa bière de côté, sortit du pick-up, et, quand il claqua la portière, la lumière s’alluma à la fenêtre de sa chambre et son ombre se profila derrière le rideau et elle l’écarta pour voir qui c’était.
Il s’approcha de la porte et s’arrêta. Ne l’effraie pas.
Elle ouvrit et avança sous la lumière, vêtue d’un peignoir court enfilé à la hâte et les cheveux plus longs que la dernière fois qu’il l’avait vue. Descendant jusque sous ses épaules et légèrement plus clairs. Il mit les mains dans ses poches et s’efforça de se donner l’air le plus inoffensif possible.
« T’es pas censé venir ici, dit-elle.
— Je sais, dit-il en avançant lentement d’un pas vers elle.
— Pour de vrai, Larry. Il faut que tu partes.
— Je voulais simplement savoir comment tu allais.
— Il est tard.
— Il est là ? »
Elle jeta un coup d’œil derrière lui, comme s’il pouvait y avoir quelque chose là-bas, dehors dans le noir, ou quelqu’un.
« Bien sûr qu’il est là. Il dort. Et moi aussi je dormais », dit-elle.
Quelque part dans les bois qui cernaient la maison, un cri de bête blessée retentit. Il tourna la tête, cherchant à repérer d’où provenait le bruit.
« Qu’est-ce que tu veux, Larry ? demanda-t-elle.
— Tu crois que je pourrais entrer et lui dire un mot ?
— Non, Larry. Bon sang, non.
— Rien qu’une minute, Dana. Je te le jure.
— Tu as bu ?
— Un peu.
— Il faut que tu t’en ailles. »
Il savait que tous les flics et tous les tribunaux de Kentwood étaient du même avis, et il savait qu’il ne l’avait pas volé. Même à cet instant, ivre comme il était, il le savait bien. Il ne pouvait pas voir son fils, et il n’était pas censé s’approcher d’elle à moins de tant de mètres, et il était conscient d’être le seul responsable de cette situation. Il en avait été décidé ainsi depuis longtemps, et il n’avait pas oublié. Mais il était venu jusqu’ici, ignorant tout cela et espérant qu’elle pourrait elle aussi fermer les yeux, mais il comprit qu’elle n’avait rien perdu de sa force de caractère.
« Paraît que tu vas te remarier », dit-il.
Elle hocha la tête.
« T’es sûre de vouloir retenter le coup ?
— Tu l’as bien fait, toi.
— Bien pour ça que je te demande. C’est pas parce que tu changes de bonhomme que ça sera forcément mieux.
— Je vais quand même essayer.
— Ça peut pas être pire, de toute façon, hein ? dit-il.
— Si c’est comme ça que tu vois les choses. »
Il vacilla et manqua tomber par terre.
« Je vais rentrer, et toi tu vas partir. Tout de suite. Fais en sorte que ça n’aille pas plus loin.
— Il va jouer dans l’équipe poussins cet été ?
— Il est trop vieux pour l’équipe poussins.
— Déjà ? Merde. »
Larry murmura dans sa barbe. Traça un X sur le sol avec le talon de sa botte.
« Je pourrais entrer, juste le voir ? Je dirai rien. Je veux juste le regarder une seconde.
— Hors de question.
— Il a grandi ?
— Tu t’en rendrais pas compte, même si tu le voyais. Il est allongé quand il dort.
— Putain, Dana. Je sais bien, ça. Alors, il a grandi ou pas ? »
Elle croisa fermement les bras.
« Oui. Il est grand, dit-elle. Maintenant rentre chez toi. Je ne te le répéterai pas. Va-t’en. »
Elle le regarda comme avant, quand elle voulait qu’il devienne meilleur, puis elle rentra dans la maison. Le verrou s’enclencha et les lumières s’éteignirent, celle du porche d’abord, puis celle de la chambre, et il sentit qu’elle l’observait. Attendait qu’il parte. La bête blessée hurla de nouveau dans les bois. Pour la dernière fois, aurait-on dit. Il remonta au volant du pick-up, fit marche arrière et attendit d’avoir rejoint la route pour rallumer ses phares.
Il éprouvait souvent une grande sérénité lorsqu’il roulait sur les chemins de l’arrière-pays au plus profond de la nuit : les routes désertes, ce sentiment d’être séparé de tout ce qui vivait là-bas dans les lumières de la ville. Mais cette sérénité pouvait tout aussi bien se briser et s’éparpiller dans les recoins les plus sombres de la campagne quand il était soudain submergé par les pensées haineuses qui l’habitaient — l’épouse qu’il n’avait plus, et le fils qu’il ne pouvait pas voir, et la femme qui était la sienne aujourd’hui, et les hommes qui fricotaient avec elle, et les morts qui ne reviendraient jamais, et les vivants qui reviendraient toujours. Et alors il enrageait contre l’objet le plus saillant de sa haine, et il regardait dans le rétroviseur et cet objet était là et lui rendait son regard, et il était facile de haïr tout le reste, mais se haïr soi-même était une torture, et c’était dans ces moments d’introspection, au comble de l’ivresse et de l’ignominie, qu’il comprenait qu’il finirait un jour par tuer l’homme, Russell Gaines, qui avait tué Jason. Et plus les années passaient, moins il arrivait à se défaire de cette révélation quand se dessinait à l’horizon la première lueur de l’aube.
Il franchit la frontière du Mississippi, zigzaguant d’une voie sur l’autre sans même s’en rendre compte, et réussit à rentrer chez lui sans encombre. Il poussa la porte, tituba et tomba dans le couloir, puis il se releva, se dirigea vers la chambre et trouva la porte fermée. Vas-y, ouvre, putain. Il frappa un grand coup bruyant et elle vint lui ouvrir. Il l’attrapa dans le noir, arracha ce qu’elle portait à l’aveuglette, puis il la renversa sur le lit et s’effondra sur elle et il fit de son mieux pour la dégoûter.