XLVII L’AMOUR DE LISE

Pour la première fois, réellement, depuis l’arrestation le jour même du mariage, Lise et Gérard se retrouvaient en présence.


Lorsque Gérard entra, d’un air riant et grave tout ensemble, Lise se leva s’avança au-devant de lui et lui tendit les deux mains qu’il prit. Ils demeurèrent ainsi une longue minute à se contempler…


– Comme tu es pâlie et changée! dit enfin Gérard.


– C’est que j’ai beaucoup souffert, Georges, répondit-elle. Peut-être ne suis-je plus à tes yeux celle que tu aimais tant!…


– Toujours! fit-il d’une voix basse et tremblante. Et, si je puis dire, plus belle encore!… Si je pouvais t’aimer davantage, je t’aimerais ainsi; me trouves-tu changé?


– Non, Georges! Tu es tel que je t’ai vu dans notre petit logement, avec ton front ombrageux, cette inquiétude au coin de tes yeux, et cette flamme de ton regard, et ce sourire qui tantôt m’effrayait par son mystère et tantôt faisait fondre mon cœur comme neige au soleil…


Elle était pa1pitante. Il tremblait…


– Assieds-toi, dit-il, nous avons à nous dire des choses graves… Pendant quelques jours, tu demeureras ici, chez Max Pontaives, un galant homme d’une amitié fidèle et de relations sûres. Moi, pendant ce temps, j’ai des affaires à arranger. Quand ce sera fini, nous chercherons ensemble une retraite où tu puisses vivre en toute sûreté. Consens-tu à accepter l’hospitalité de Pontaives?…


– Oui, Georges, puisque cela t’est nécessaire, à toi. Je serai courageuse pour cette nouvelle séparation.


– Elle sera brève, je te jure.


– Je te crois, Georges!


– Bien. Donc, tu demeureras ici en société avec une jeune dame dont tu n’as pas à te défier, mais qui n’est pas une femme que tu puisses fréquenter. Tu n’auras donc pour elle que les égards qui te seront inspirés par ton cœur; je ne sais si tu me saisis bien.


– Là-bas, tandis que tu causais avec ton ami, la porte était restée entr’ouverte; j’ai entendu ce qu’il a dit au sujet de cette personne qui s’appelle Magali…


– Et tu consens à demeurer avec elle?…


– Oui, Georges, puisque cela t’est nécessaire, à toi.


Gérard baissa la tête. Des pensées venues de très loin, imprécises et pourtant violentes, montaient dans son esprit et lui disaient qu’il se trouvait devant une âme exceptionnelle – comme la sienne, elle aussi, était exceptionnelle…


– Pourquoi persistes-tu à m’appeler Georges? fit-il brusquement. Tu sais que je m’appelle Gérard!… Gérard d’Anguerrand! Tu le sais, pourtant!…


– J’ai si souvent prononcé ce nom de Georges, qu’il est devenu familier à mes lèvres! dit Lise avec une douceur qui fit frémir l’homme jusqu’aux entrailles. Mais tu as raison… ton nom est Gérard… j’aimerai le nom de Gérard comme j’aimais le nom de Georges…


– Valentine! cria Gérard dans un sanglot.


– À mon tour! fit-elle avec un adorable sourire. Pourquoi m’appelles-tu Valentine, puisque mon nom est Lise?


– Lise!… Oui! tu t’appelais! Que de fois, moi aussi, l’ai-je balbutié avec ferveur comme un talisman de bonheur et de rédemption, ce nom chéri que tu portais lorsque je te connus… lorsque je t’adorai… lorsque je te donnai mon cœur pour toujours!… Mais, tu le sais… tu t’appelles Valentine!


– Eh quoi! n’as-tu pas entendu ce que j’ai dit quand tu m’as délivrée?…(Elle se leva.) Te parlerais-je de mon amour s’il était vrai que je m’appelle Valentine d’Anguerrand? Est-ce que je ne mourrais pas de honte en ta présence, si je n’avais acquis la preuve que ton père s’est trompé…


– Lise! Lise! que dis-tu? râla Gérard.


– La vérité. Dans la nuit de Noël, où je fus perdue et ramassée sur la route des Ponts-de-Cé, une autre fut perdue et ramassée sur cette même route. Cette autre, c’était la fille du baron d’Anguerrand. Moi je suis la fille de Louis de Damart et de Jeanne Mareil… Ton père le sait et je le lui ai prouvé… Mieux encore: j’ai vu celle qui devrait s’appeler Valentine… celle qui est ta sœur, Gérard…


Gérard frémissait. Lise reprenait le récit en quelques traits rapides, donnait des détails précis. Ces noms de Louis de Damart et Jeanne Mareil étaient familiers à Gérard, qui avait relu dix fois la confession de son père. Il n’y avait plus à douter: Lise n’était pas folle; Lise disait l’exacte vérité. Il en éprouvait comme un éblouissement. Mais, au fond de sa joie sincère, puissante, le bandit trouvait deux idées avec lesquelles il se colletait dès cet instant:


Le baron d’Anguerrand savait que Lise n’était pas sa fille.


Donc, Lise avait vu le baron. Donc, elle savait où il se trouvait…


Donc, par le moyen de Lise, il pouvait supprimer le baron d’Anguerrand!…


Deuxième idée:


Lise avait vu la véritable Valentine!…


Donc, toujours et encore par le moyen de Lise, il pouvait supprimer Valentine, l’inconnue menaçante qui avait le droit de venir prendre sa part de la fortune!…


Ainsi, même en un tel moment, Gérard songeait surtout à s’assurer la possession de l’or. Même dans cette minute triomphante où l’amour de la femme adorée éclatait dans sa splendeur, c’était l’or qui exerçait sur lui sa fascination magique. Son amour pour l’or était plus puissant que son amour pour Lise. C’était chez lui un attrait matériel, une sorte d’influence magnétique. Entre Lise et toute autre femme si belle, si adorable fût-elle, il n’eût pas hésité: c’est à Lise qu’allaient les désirs de cette âme orageuse. Mais entre Lise et l’or, il n’eût pas hésité non plus: il eût tué Lise pour avoir l’or. Il l’eût tuée en pleurant. Il se fût maudit de la tuer. Mais il l’eût tuée…


Donc, au moment même où Lise faisait tomber l’obstacle qui eût pu les séparer encore, au moment où elle prouvait qu’elle ne s’appelait pas Valentine, qu’elle n’était pas la sœur de Gérard, lui, parmi les visions rapides et sanglantes qu’il évoquait, ébauchait le plan d’un double meurtre: celui du vieux baron d’Anguerrand et celui de cette Marie Charmant qui venait de lui être révélée.


Lise qui, tout à l’heure, dans la masure de la rue Saint-Vincent, s’était jetée dans les bras de Georges, se refusait maintenant au baiser de Gérard. Elle tremblait légèrement. L’azur de ses yeux se voilait d’une buée de larmes.


– Gérard, dit-elle avec une charmante fermeté, je vous aime. Il n’y a pas d’autre image que la vôtre dans ce cœur qui vous appartient et qui sera à vous jusqu’à son dernier battement. Pauvre fille sans nom, fille sans courage peut-être, puisque, pour vous aimer, je dois oublier que mon père est mort sous les balles du vôtre et que ma mère est morte parce qu’un d’Anguerrand l’a poussée au désespoir… Oui, si peu que je sois, il me reste assez de fierté pour n’appartenir qu’à l’homme dont je porterai ouvertement le nom… J’ai épousé Georges Meyranes… et Gérard d’Anguerrand a épousé Adeline…


– Eh bien! oui, c’est vrai! Mais je te jure qu’Adeline n’est pas la femme de Gérard…


Lise tressaillit.


– En douterais-tu? reprit-il ardemment. Pas une de mes pensées n’a été à cette femme. D’elle à moi, il n’y a eu qu’une association… Mais cette association même est dissoute. Il n’y a plus rien de commun entre Adeline et moi…


– Plus rien que le nom! dit Lise. Même, si j’osais concevoir qu’Adeline est morte et que vous êtes libre, comment Lise, mariée à Georges Meyranes, pourrait-elle épouser Gérard d’Anguerrand?…


– Celle qui a épousé Georges Meyranes s’appelait Lise, sans autre nom, dit Gérard avec une effrayante simplicité. Celle qui épousera Gérard s’appelle Lise de Damart. Il n’y a aucun registre d’état civil qui puisse établir que ces deux jeunes filles n’en font qu’une!


Le tremblement de Lise s’accentua. Que Gérard parût si à l’aise dans ces spéculations établies sur le faux en écriture publique, cela lui causait une sorte de vertige.


Ces arguments l’épouvantaient.


Elle sentait qu’elle allait soulever le voile de mystère qui recouvrait la vie de cet homme, et elle en éprouvait une insurmontable frayeur.


– Je t’ai convaincue, n’est-ce pas?… Aie confiance, toujours!… Pour toi, pour être à toi à jamais, mon esprit est capable de ressources inépuisables, et mon courage ne faiblira devant aucune complication…


– Gérard, je veux savoir… oh! pardonne-moi, mais cela me tourmente trop… je veux savoir pourquoi tu t’es présenté à maman Madeleine sous le nom de Georges Meyranes… je veux savoir pourquoi on t’a arrêté le jour… le jour où j’étais si heureuse…


Gérard eut en lui un grondement furieux.


– Voilà qu’elle veut savoir, maintenant! Écoute, reprit-il, tu m’obliges à une confession pénible. Mais puisque tu le veux, je te dirai tout…


Il se promena quelque temps, combinant ce qu’il allait dire.


– La vérité, Lise, dit tout à coup Gérard, c’est que j’ai eu le malheur de ne pas rencontrer tout de suite dans ma vie un ange comme toi… J’ignorais l’amour, et l’amour était le seul sentiment qui pouvait sauver un homme tel que moi…


«Lorsque je me trouvai maître de ma part de fortune, habitué au luxe, incapable de compter, je me jetai à corps perdu dans les amusements de la grande vie parisienne… Les courses, le jeu, en peu de temps, m’eurent entièrement ruiné. Alors je m’adressai à mon père. Le baron d’Anguerrand demeura inflexible… Sa sévérité devenue de la dureté, ses malheurs passés, raison peut-être dérangée par la perte de mon pauvre frère et de ma malheureuse sœur, tout cela fit qu’il fut pour moi non un père, mais un juge impitoyable pour des folies de jeune désœuvré… De là est venu mon malheur, Lise! Sans argent, je ne perdis pas courage, pourtant. Je me mis au travail, moi qui n’avais jamais travaillé. J’entrai chez un agent de change sous ce nom de Georges Meyranes…


«Affolé par la misère, car les cinq cents francs que je gagnais péniblement par mois, c’était la misère, je résolus de me refaire une fortune en jouant. Je perdis. Je puisai dans la caisse. Je fus dénoncé. Je sus qu’on me cherchait… Il ne me restait qu’un refuge contre le déshonneur: c’était la mort!… La destinée, Lise, voulut que tu te penchasses sur moi au moment où j’essayais de me tuer… Je le vis comme, dans un rêve… et il me sembla que je pouvais être heureux encore… Tu me soignas, tu me guéris… Lorsque je voulus partir, je m’aperçus que je t’aimais… Ô Lise, si tu ne m’avais pas aimé, je fusse parti, j’eusse gagné l’Amérique; ce nom de Georges Meyranes que j’avais adopté, je l’eusse rendu honorable entre tous… Mais tu m’aimais! et pour être à toi, Lise, j’eusse risqué la mort… Je risquai le déshonneur et la prison… Ce qui devait arriver, arriva!… Lorsque notre pauvre maman Madeleine te donna à moi, je n’eus pas le courage de tout avouer, de dire que je ne m’appelais pas Georges Meyranes, que j’étais un criminel, un homme déshonoré par le vol… Là fut ma faute…, et j’en fus cruellement puni, puisque je te perdis!


«Donc, je n’eus pas le courage de m’en aller, de refuser le bonheur qui s’offrait à moi. Vint le jour béni où, devant Dieu et devant les hommes, nous jurâmes de nous aimer toujours. Est-ce que mon serment avait moins de valeur parce que j’avais adopté un autre nom que celui qu’on m’a donné malgré moi à ma naissance? Je fus sincère, Lise. Mon serment de fidélité, d’amour, je l’ai respecté, je le respecterai jusqu’à mon dernier souffle…


Une flamme d’orgueil pur, une lumière d’ineffable joie, un rayon de soleil illuminèrent le front pâli de la petite Lise…


– Mon père est l’homme inexorable. Pour le mal qu’il m’a fait, je le hais. Si c’est un crime de haïr son père, je revendique ce crime. Sais-tu ce que fit mon père, Lise? Il me dénonça… et tu as vu les agents se saisir de moi à l’instant où j’entrais dans la gloire de la félicité… Lise, je me révoltai contre le malheur! Lise, je luttai contre les gens qui se saisissaient de moi! Je me sauvai!… Et alors, écoute… sais-tu ce que je fis? J’osai, oui, j’osai jeter un regard sur ta pauvre dot, ma bien-aimée… Ces billets de banque fourrés dans ma poche par maman Madeleine, je crus qu’ils étaient un talisman sauveur… La tête perdue, je courus chez l’homme que j’avais volé, je jetai les cinquante mille francs sur son bureau et lui me jura de retirer sa plainte… Dès lors, je redevenais un homme comme un autre… Lise, dis-moi si j’ai eu tort!…


– Ô mon Georges, murmura-t-elle d’une voix oppressée, qu’importe ce que tu as fait de cet argent? Il était à toi, puisque j’étais à toi tout entière…


Gérard, après ces paroles de Lise, demeura quelques instants pensif… Peut-être ne comprenait-il pas. Peut-être cette âme de ténèbres s’effarait-elle de cette lumière comme les oiseaux de nuit s’effarent de l’éclat du jour.


– Ma première pensée, alors, fut de revenir près de toi. Insensé! Que n’ai-je suivi cette inspiration? Lise, pardonne-moi: je doutai, non pas de ton amour et de ton pardon, mais de ton courage devant la misère. Je tremblai à la pensée que je ne pouvais t’offrir qu’une vie de pauvreté hideuse…


– La pauvreté, la misère avec toi, Georges, c’était l’opulence… Mais tu as bien fait de douter… Moi, j’eusse tout subi. Mais toi, mon bien-aimé, toi, habitué au luxe, avec tes instincts de grandeur… j’eusse trop pleuré de te voir pauvre, et j’eusse été une triste compagne de ta vie… Tu as bien fait de douter, Georges…


Pour la première fois depuis qu’il connaissait Lise, Gérard sentit qu’à son amour se juxtaposait un sentiment nouveau qu’il ne connaissait pas encore le sentiment du respect, montant peu à peu à la vénération.


Alors il comprit aussi qu’il venait une fois de plus de se tromper. Et que ses mensonges étaient misérables parce qu’ils étaient inutiles. Jamais comme dans cette minute il n’eut conscience de sa bassesse.


Il était trop tard. Il fallait continuer dans la même voie tortueuse…


– Lise, dit-il, tu me brises le cœur. Mais puisque j’ai commencé, j’irai jusqu’au bout… Je partis pour Prospoder. Et c’est alors que je t’écrivis, certain de revenir au bout de quelques jours. Je demandai cent mille francs à mon père. Il refusa. Je me traînai à ses genoux. Il refusa. La fureur s’empara de moi, et je levai la main sur lui… Lise, ô Lise, connais-moi tout entier si je ne fus point parricide de fait, je le fus en pensée! Et pourtant, peut-être n’étais-je pas tout à fait perverti, car je ne frappai pas… Une autre se chargea, à ma place, de consommer le crime… Adeline!… Et lorsque, fou de douleur… car je croyais mon père mort et je sentais alors que je l’aimais toujours… lorsque je demandai à cette femme pourquoi elle avait tué le baron, elle me répondit qu’elle avait ses raisons… Mais cette femme ne se contenta pas du crime qu’elle avait commis. Elle prit ses dispositions pour me donner toutes les apparences d’un complice. Et, un jour, elle me dit: «Ou vous m’épouserez, ou je vous dénonce pour crime de parricide…» Pourtant, Lise, j’eusse résisté s’il m’était resté un espoir de me rapprocher de toi. Mais cet espoir était détruit. Écoute: dans la scène affreuse que j’eus à Prospoder avec mon père, il me parla de mon frère Edmond, de ma sœur Valentine… il me raconta comment tu avais été perdue… Je rapprochai son récit de ce que m’a dit de ton enfance notre maman Madeleine, et j’en vins à conclure que Valentine c’était toi! que j’aimais ma propre sœur! Lise, tu ne sauras jamais ce que j’ai souffert. Pendant quelques mois, je fus comme un fou… Adeline profita de cet affaiblissement passager de ma raison pour me conduire à Paris et organiser le mariage qui eut lieu… Maintenant, tu sais tout, reprit Gérard. Que dois-je redouter? Que dois-je espérer? Y a-t-il en toi un peu de pitié pour le criminel que je suis? Ou dois-je porter le poids de ton mépris?


– Pitié? Mépris? dit Lise en levant vers lui ses yeux lumineux. Si d’autres ont pitié de toi, mon Georges, viens vers moi et je te consolerai de leur pitié. Si d’autres te méprisent, viens à moi, et je te consolerai de tous les mépris. De moi, tu n’as rien à redouter. Tes crimes, tes fautes, j’en pleurerai peut-être, mais pour le mal qu’ils te font à toi-même. De moi, tu n’as rien à espérer, puisque je t’ai donné toute ma pensée. Je t’aime! Georges, et fusses-tu maudit, proscrit, je ne crois pas que mon amour en subisse une atteinte… Ne me dis rien maintenant… laisse-moi penser à notre situation… Sûre de ton amour, sûre que j’ai le droit de t’aimer, que ne puis-je entreprendre?… Je crois que je puis te réconcilier avec ton père, car j’ai le droit de demander au baron d’Anguerrand un peu de bonheur pour tout le malheur dont il a frappé mon père et ma mère… Va… et laisse-moi te redire une seule fois la parole que tu m’écrivis et que, dans mes heures de désespoir, alors même que je voulais mourir, mes lèvres répétaient comme une assurance de bonheur «Aie confiance!…»


Gérard tomba à genoux, saisit les mains de Lise, et les couvrit de baisers furieux.


Quelques minutes plus tard, après de suprêmes recommandations faites à Pontaives, il s’élançait de la villa en grondant au fond de lui-même:


– Oui: redescendre une dernière fois dans l’enfer parisien pour remonter ensuite et à jamais vers le ciel de l’amour! Reprendre pour une dernière fois ma place dans la pègre, pour m’installer ensuite à jamais dans ma situation de millionnaire! Tenir à la fois ces deux éléments de félicité: l’amour et l’or!… L’amour, je l’ai! Jamais homme n’a été aimé comme je le suis… L’or, je vais le conquérir!… Un crime encore, et ce sera tout!… Mais, pour commencer, il me faut les premiers mille francs indispensables… Dans quatre jours au plus tard, il me faut cinquante mille francs… et on verra!

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