XXIII












Au cours de ses années américaines, Ludmilla avait beaucoup changé. Elle était devenue, on l’a vu, capricieuse, gâtée, impérieuse dans ses désirs. Elle ne portait jamais deux fois la même tenue et comme les maisons de couture se battaient pour lui prêter des modèles elle était toujours vêtue somptueusement et à la dernière mode. Elle dépensait énormément. S’il lui prenait l’envie de convoquer un orchestre mexicain au milieu de la nuit, elle envoyait ses gens réveiller une troupe au complet. Elle était extrêmement difficile pour sa nourriture et passait par des phases pendant lesquelles elle ne désirait que des fruits d’Amazonie ou du caviar de la Caspienne. Elle organisait très souvent de grandes réceptions qu’elle quittait au beau milieu sans explication, pour rentrer s’enfermer dans sa chambre. Un vaste groupe de commensaux en tous genres tournait autour d’elle et, comme jadis, elle aimait être entourée par les gens les plus divers. Elle acceptait leurs flatteries pourvu qu’elles fussent habilement déguisées en affection.

Cette transformation radicale n’était cependant pas sans lien avec la Ludmilla d’avant. On décelait, dans ce désir passionné de jouir des plaisirs les plus extravagants, cette disposition d’esprit ancienne qui l’avait toujours amenée à voir la vie comme un jeu. Deux choses déformaient ce trait de caractère, au point de le rendre monstrueux. D’abord, elle avait désormais beaucoup d’argent et pouvait donner à ses toquades une dimension énorme. Ensuite, et c’était nouveau, un sentiment de vulnérabilité, d’incapacité l’envahissait parfois. Jamais jusque-là elle n’avait été sujette à de tels états d’âme. Était-ce l’exil en Amérique, la perte de sa famille, la rupture avec Karsten ? En tout cas, depuis lors, elle était de temps à autre gagnée par une mélancolie épaisse, insurmontable, qui lui donnait envie de mourir. Pendant ces périodes d’abattement, elle avait recours à des médicaments. Au début, ils lui avaient été prescrits par des médecins. Peu à peu, elle avait pris la mauvaise habitude de se les administrer elle-même. Sans que l’on sût si elle avait voulu attenter à ses jours, il fut bientôt évident pour son entourage qu’elle avait plusieurs fois été capable de dépasser les doses.

Concernant les médicaments, Lacour menait une double politique. Il faisait en sorte que Ludmilla ne dispose jamais de quantités trop importantes risquant de lui être fatales si elle les absorbait d’un coup. Mais, d’autre part, il lui servait de fournisseur afin qu’à doses modérées elle n’en manquât jamais. Il était en quelque sorte son dealer légal et cela lui donnait un pouvoir quasi absolu sur elle.

Peu à peu, il apprit à bien connaître l’effet des différents produits sur l’humeur de Ludmilla. Selon ce qu’il voulait obtenir, il s’y prenait à un moment particulier et après la consommation d’une qualité spéciale de psychotropes.

Il faut lui rendre cette justice : il ne chercha jamais à abuser d’elle ni à obtenir une rétribution physique de ses services. Ce n’était pas la conséquence d’une délicatesse particulière. Simplement, cela ne l’intéressait pas. Rick préférait sortir une fois par semaine dans un bar et y acheter les services d’une professionnelle à son goût.

Ludmilla, pour lui, représentait autre chose : la fortune, une poule dont il espérait beaucoup d’œufs en or et qu’il ménageait.

Pour faire avancer son projet de mariage, il agit d’abord dans une autre direction. Il prit contact discrètement avec l’équipe de communication qui s’occupait d’Edgar. Il découvrit que l’homme d’affaires avait confié son image aux bons soins d’une agence extérieure. À l’époque, ce type de prise en charge globale d’une personnalité commençait tout juste à sortir du monde politique pour concerner les grands patrons.

La principale agence – on aurait presque pu dire la seule – était dirigée par un homme que Rick de Lacour avait connu bien longtemps auparavant. Ce Camponelli était lui aussi un ancien militaire. Lui aussi tenait à faire oublier ses origines, au point qu’il avait pris le nom de sa mère pour brouiller les pistes. Mais Rick l’avait reconnu sur des photos publiées dans la presse au moment du lancement de son agence. Il lui donna rendez-vous.

Camponelli était un peu méfiant car il connaissait le personnage. Cependant, le plan de Rick le séduisit. Surtout, il tombait bien. Edgar était lancé depuis plusieurs années sans le dire dans une compétition médiatique avec Bernard Tapie. Or, les mois précédents, ce dernier avait marqué des points. Edgar l’avait cru fini après des embrouilles sportives qui l’avaient mis en difficulté mais il s’était repris. Un reportage sur le propriétaire d’Adidas déguisé en capitaine, sur le pont de son voilier d’avant-garde, avait énervé Edgar. Comme il se préparait à damer le pion au patron de l’OM sur une nouvelle acquisition d’entreprise, Edgar ne voulait pas accuser de retard médiatique sur lui.

C’est pourquoi le projet de Rick parut très opportun à Camponelli.

Il avait toujours trouvé dommage de savoir que Ludmilla et Edgar avaient été ensemble pendant les années de vaches maigres et qu’ils étaient séparés au moment où leurs gloires respectives auraient pu se renforcer l’une l’autre.

Malheureusement, Camponelli et Rick étaient bien placés pour savoir que leurs clients n’étaient pas du bois dont on fait les flûtes. Leur dernier divorce avait été sanglant. Les plaies étaient probablement fermées mais toujours vives. Il fallait agir avec doigté. Rick avait son idée.

Aux États-Unis, Ludmilla avait pris goût aux activités de charité. La richesse suppose outre-Atlantique de pratiquer une forme plus ou moins visible de mécénat. Elle y sacrifiait de deux manières : en faisant des dons à partir de sa fortune personnelle et en chantant gracieusement au cours d’événements qui servaient à lever des fonds. Pour les dons, elle avait d’ailleurs créé sa propre organisation nommée Singing for Ukraine. Elle ciblait particulièrement sa région natale et le village où elle avait vécu avec sa mère. En cette fin des années quatre-vingt, l’URSS éclatait, laissant apparaître, comme les eaux d’une crue qui se retirent, le paysage dévasté des pays qu’elle avait engloutis pendant plus de soixante-dix ans. Dans la nouvelle Ukraine postcommuniste, Ludmilla fut élevée au rang de figure de la résistance.

Depuis son retour en France, elle n’avait encore jamais participé à un événement caritatif. Rick de Lacour la persuada qu’elle devait ici aussi sacrifier à ce rituel. Il choisit, en concertation avec Camponelli qui vérifia la disponibilité d’Edgar, un dîner consacré à l’association Tous les Orphelins du Monde. Ludmilla était sensible à la cause des enfants des rues. Elle accepta de chanter pour l’occasion.

La soirée se déroulait au Pré Catelan. Deux douzaines de tables étaient dressées sous une sorte de chapiteau. Rick s’était organisé pour que Ludmilla arrive en retard. Tout le monde était assis. Elle découvrit sa place au dernier moment. Il était impossible d’en changer. Elle se retrouva ainsi entre, d’un côté, un gros banquier rouge brique qui s’épongeait le front avec un mouchoir à carreaux et, de l’autre, Edgar. Celui-ci n’était pas au courant non plus de l’identité de sa future voisine. Leur surprise mutuelle interdit toute dérobade. Rick suivait de loin ce face-à-face. Il était assez confiant. Son calcul était que, privés de la possibilité de fuir, les deux anciens époux n’auraient qu’une issue : se réjouir de cette rencontre ou, à tout le moins, le laisser croire.

Ses espoirs se réalisèrent au-delà de ses espérances. Ludmilla et Edgar, après un instant d’étonnement et d’hésitation, s’embrassèrent et commencèrent à discuter avec animation et bonne humeur.

Le calcul de Rick reposait sur deux convictions, qui se vérifièrent une fois de plus. Tout d’abord, pour des personnes devenues célèbres et riches, les connaissances anciennes gardent une place à part. Les amitiés venues avec la gloire sont toujours ambiguës. Plane au-dessus d’elles le soupçon qu’elles soient intéressées, éphémères, motivées davantage par la vanité que par l’affection véritable. Les proches des mauvais jours, eux, ne sont pas suspects. Leur amitié, leur amour résisteraient d’autant mieux au dénuement qu’ils en ont naguère été nourris. Ludmilla et Edgar étaient l’un pour l’autre ce que personne ne pourrait jamais devenir : les témoins d’un temps où rien n’était encore accompli et où les seules richesses étaient celles des êtres eux-mêmes.

L’autre conviction de Rick était qu’ils s’aimaient toujours. C’était à la fois vrai et faux. Aucun des deux n’avait jamais retrouvé dans sa vie – Rick s’en était assuré auprès de Camponelli – un nouvel amour de la force du premier. Ils étaient même, pour parler franc, restés seuls. Leur amour n’avait pas eu de successeur. Il était là, vivant au fond d’eux. Compte tenu de ce qu’ils étaient devenus, de l’habitude qu’ils avaient prise l’un et l’autre de paraître et de mentir, cet amour profond n’était pas en condition de prendre sa pleine mesure. Tout au plus pouvait-il laisser affleurer sinon de la tendresse, du moins de la sympathie, une complicité affectueuse qui mettait de la bonne humeur dans leur échange. À Rick de modeler cette matière brute pour lui donner la forme qu’il espérait.

La soirée de charité fut très réussie. Ludmilla enchanta l’assistance en se produisant dans deux lieds de Schubert et une cantate de Bach. Ce dernier morceau rappela à Edgar le temps où il venait la chercher à l’institution religieuse, où elle chantait à l’église et n’avait encore jamais mis les pieds à l’Opéra.

Il y eut ensuite une vente assez fastidieuse de clichés photographiques au profit de la cause. Edgar, sans avoir l’air d’y toucher, se démena pour emporter les deux plus grands lots, à un prix exorbitant. Cet étalage de ses moyens financiers se voulait discret et il plaisanta sur ce « coup de tête » avec Ludmilla. Reste qu’il était assez fier de faire la démonstration de sa fortune et qu’elle ne parut pas mécontente de le savoir très riche.

Quand on les a connus dans ce que je considère comme leur ultime vérité, détachés des biens matériels, pleins d’humour et de tendresse pour le genre humain, il paraît presque inconcevable qu’ils aient pu, à cette période impériale de leurs vies, se montrer si bêtes. Par un heureux hasard cependant, ils étaient en phase dans cette évolution. Ils pouvaient communier avec délices dans cette satisfaction d’eux-mêmes qui les rendait pourtant si malheureux.

Un bal concluait le dîner. Rick insista pour que la diva l’ouvrît avec son ex-mari. Il fit l’annonce au micro de cet événement au moyen d’un petit discours plein de sous-entendus, qui qualifiait cette soirée de « Grand Pardon ».

Ludmilla et Edgar s’avancèrent sur la piste, légèrement embrumés par le champagne et les vins. C’était la première fois depuis leur séparation qu’ils se touchaient. Malgré eux, au point qu’ils en furent étonnés, ils retrouvèrent d’anciens gestes. Par exemple, quand Edgar saisit la main de Ludmilla, il passa tous ses doigts entre les siens, jusqu’à la base des phalanges. Cette partie de peau est sensible, son contact intime ; ils ressentirent un même frisson troublant. L’air était une valse, qui les étourdissait. Ils eurent du coup le réflexe de s’agripper l’un à l’autre. Ludmilla sentit la main d’Edgar sur sa taille, là où le tissu de sa robe était si fin qu’il lui laissait percevoir le relief des doigts, leur chaleur, leur insistante pression. Ils revinrent à table un peu songeurs.

— Qu’est-ce que tu en penses, Rick ? demanda Ludmilla en rentrant.

Elle était tassée au fond de la limousine et regardait défiler les arbres du Cours-la-Reine.

— Eh bien, je pense… qu’il veut coucher avec vous.

Cette prétendue audace était bien dans les manières de Rick. Il savait que Ludmilla aimait l’entendre parler un peu crûment. Lui dire qu’Edgar avait sur elle des vues sexuelles n’avait par ailleurs que des avantages : c’était une manière de la rassurer en tant que femme sur le désir qu’elle pouvait susciter. C’était surtout le moyen de réduire la complexité des motivations d’Edgar à la simple et primitive pulsion qu’on prête aux hommes et qui permet de ne pas trop s’interroger sur leurs affections profondes.

— Tais-toi, imbécile, dit Ludmilla en souriant. Le sexe… Toujours le sexe… Moi, c’est l’amour qui m’intéresse.

C’était à la fois vrai et faux. En cet instant, elle sentait un violent désir d’Edgar. Elle aurait mille fois préféré être avec lui dans cette voiture. Pour autant, elle n’aurait pas supporté que l’assouvissement de ce désir fût une fin en soi. C’est pour cela qu’elle ne lui avait pas cédé quand, en la raccompagnant, il avait fait un imperceptible mouvement pour montrer qu’il aurait aimé l’accompagner.

Ils n’avaient jamais pratiqué, dans leurs vies précédentes, ces petites stratégies du désir. Frustrer l’autre pour en obtenir davantage… Retarder l’amour physique pour faire croître le sentiment… C’était là des jeux qu’ils avaient observés chez d’autres en s’en amusant mais qu’ils avaient méprisés pour eux-mêmes. Leurs relations passées étaient toutes de spontanéité. Ils avaient mûri, en somme, se dit-elle. Voilà qu’elle rusait et découvrait dans les petites angoisses de ce jeu un plaisir nouveau.

— Crois-tu qu’il va m’appeler ?

— Dès demain.

Rick avait d’autant moins de doute sur ce point que Camponelli travaillait de son côté à la même fin.

Edgar appela le lendemain. Ludmilla fit répondre qu’elle était en répétition. C’était presque vrai puisqu’elle se préparait à une reprise d’Aïda, la première depuis son triomphe de jadis. Après un délai qui lui parut long, convenable et délicieux, elle le rappela en fin d’après-midi. On était au début des téléphones mobiles. Une voix métallique lui indiqua qu’elle allait « être mise en relation ». Le mot était bien choisi. Edgar était dans sa voiture. Elle lui donna rendez-vous au bar du Lutetia pour le lendemain.

Coiffure, robe, parfum, elle eut le temps de tout étudier dans la fièvre, pour paraître le lendemain comme elle voulait qu’il la vît, élégante et négligée, simple et raffinée, désirable sans provocation, énigmatique dans ses intentions.

Ce fut une entrevue sympathique, moins troublante cependant que le dîner de charité, peut-être parce qu’ils l’avaient l’un et l’autre préparée. Ils parlèrent de leurs carrières, de l’Amérique, des études d’Ingrid. Elle était partie à cette époque pour Londres suivre les cours de la London School of Economics.

Le bar était plein de monde. On les avait reconnus ; on les observait. Ils n’osèrent pas faire de gestes équivoques. À la fin seulement, quand Edgar raccompagna Ludmilla jusqu’à la porte à tambour, il lui prit de nouveau la taille et ils firent trois pas ainsi serrés, côte à côte. Sans qu’elle en eût conscience, elle pencha un peu la tête vers lui. Elle avait les cheveux mi-longs à cette époque et, quoiqu’ils fussent apprêtés de laque, ils effleurèrent le cou d’Edgar.

Elle ne prit conscience de cette attitude qu’en voyant les photos dans le journal la semaine suivante. Rick avait fait le nécessaire, on s’en doute, pour que des paparazzis aussi discrets que bien informés fussent présents pendant toute la scène. Un grand magazine publia le reportage en bonne place avec ce titre : « Retour de l’amour chez deux monstres sacrés ». Suivaient des photos d’archives des deuxième et troisième mariages de Ludmilla et d’Edgar (il n’y en avait aucune du premier) ainsi que des clichés pris au moment du dernier divorce. Puis, bien détaillé, sur quatre pages, l’article racontait, illustrations à l’appui, comment « était revenu l’amour dans le cœur de ces deux inséparables ».

— Ils vont vite, commenta sobrement Ludmilla.

Elle se doutait qu’il y avait du Rick là-dessous mais était loin de lui en vouloir. Toute la semaine, au contraire, elle avait été très nerveuse. Elle n’avait pas reçu de nouvelles d’Edgar depuis leur entrevue au Lutetia. Elle avait doublé les doses de tranquillisants, fait tourner ses domestiques en bourrique, annulé une répétition.

L’article du magazine, loin de l’agacer, lui donnait du grain à moudre. Comme elle l’avait pressenti en le lisant, Edgar appela le jour même. Il cherchait de son côté un prétexte pour revenir vers elle. La pudeur dont elle avait fait montre au Lutetia avait trompé Edgar. Peu habitué lui aussi aux jeux de cache-cache avec elle, il se demandait ce qu’elle voulait vraiment. Il avait fini, croyant la connaître, par penser que son amitié lui suffisait.

Elle lui donna rendez-vous dans sa suite – elle vivait alors toujours au Ritz.

Edgar arriva en fin d’après-midi, fut introduit par le même garde du corps qui avait reçu Ingrid. Il s’étonna de voir Ludmilla entourée de si peu de personnel. C’est qu’elle avait donné congé à tout le monde.

Ils se retrouvèrent seuls dans cet ameublement chargé, ces lustres à pampilles, ces commodes laquées, ce lit tapissé de scènes champêtres sur toile de Jouy. Ils parlèrent peu. Le magazine qui les représentait était étalé sur un guéridon et il disait tout. Restait le moment de l’amour. Ils le firent aussitôt, sans prononcer une parole. Tout était parfait, les tissus délicats, les lumières douces, les parfums subtils. Ils se convainquirent eux-mêmes que c’était bien. Pourtant Edgar s’était agacé de devoir se frayer un chemin à travers les dessous compliqués de Ludmilla et elle avait découvert, une fois ôtés les vêtements de prix qu’il portait, le corps d’un homme alourdi. Ils étaient si loin de leur première nature, si confondus désormais avec leur être social, si occupés à paraître qu’ils vécurent ce moment physique comme un événement dont ils étaient les protagonistes. Ils jouaient des rôles de théâtre, avec les artifices nécessaires, et leur jouissance venait surtout d’en être en même temps les spectateurs.

Ce premier assaut les délivra mais n’en suscita pas d’autres. Ils restèrent au lit côte à côte, nus dans leurs draps de soie, heureux d’avoir retrouvé ce morceau d’eux-mêmes qu’ils avaient perdu en l’autre.

Ludmilla fit monter un souper. Ils se rhabillèrent. Edgar repartit vers minuit. Elle appela Rick. Il fit le modeste, quoiqu’il fût envahi par un sentiment de triomphe.

— Maintenant, dit-il avec un petit sourire, il va falloir choisir la robe pour le mariage.

Elle rit, soupira. Cette perspective la ravissait. Edgar aussi avait envie qu’ils balaient toute l’obscurité du passé en organisant une fête somptueuse. C’était un projet qui convenait à leurs nouvelles vies. En réalité, si l’on y pensait bien, ils n’en avaient pas d’autre.

Le quatrième mariage fut fixé pour le début du mois de juillet.

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