— Je voudrais bien savoir, dit le Major, qui s’est permis de truquer ma maison comme ça, et de flanquer un rhizostomus à côté de ma cave.
… car c’était une des nombreuses retraites du Major, habilement arrangée par quelque mystérieux curateur.
— Il m’a bousillé ma cave, il m’a fait foutre le feu à mon jaconas, il nous a fait choir par une trappe. C’est un salaud. Antioche, qu’as-tu à dire pour sa défense ?
— Il est sûrement de ma famille, dit Antioche. Lisons le manuscrit.
— Mais le feu ? rappela Sérafinio.
— Il va s’éteindre, dit le Major. Le jaconas est strictement incombustible, et tous les morceaux de bois ne sont que du plâtre peint.
Rassurés, ses amis s’installèrent commodément sur des chaises boiteuses et inconfortables et se préparèrent à écouter la lecture du manuscrit.
— Si Dunœud était là ! soupira Adelphin. Il pourrait mettre un peu d’ordre !…
— Patience ! dit le Major. Il viendra. Il est prévenu. Écoutons.
Le manuscrit se composait d’une trentaine de feuillets jaunis reliés par du fil à couper le beurre et couverts de taches de son. La première page manquait mais le texte ne commençait qu’à la seconde.
Ça débutait comme un roman…