26.

Après le dîner, Caitlin remonta dans sa chambre. Elle mit son casque Bluetooth et fit quelques réglages sur son ordinateur avant de dire à Webmind :

— Pour l’instant, au lieu de m’envoyer du texte sur mon œilPod, transmets-le sur mon ordinateur.

— Comme tu voudras, déclara JAWS.

— Comment ça va ? demanda-t-elle.

— J’apprends beaucoup, répondit Webmind. Je crois avoir peut-être un aperçu de ta propre expérience récente. Le fait de pouvoir accéder aux vidéos en ligne m’a apporté une compréhension bien plus vaste de ton monde.

Caitlin sourit.

— Je n’ai aucune peine à le croire.

— Mais il y a tant de choses à voir, et la quantité ne cesse d’augmenter. À chaque minute qui passe, treize heures de vidéos nouvelles sont chargées sur YouTube. Il m’est facile, ou plutôt à mes sous-composants, de balayer les textes à la recherche de mots-clefs. Il m’est beaucoup plus difficile de juger de l’intérêt d’une vidéo.

— Ne m’en parle pas, dit Caitlin. Pour ce qui est de YouTube, les gens s’échangent souvent des liens sur les clips qu’ils ont aimés. Avant, je ne pouvais pas les regarder, mais j’écoutais quelquefois la bande-son. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai découvert Lee Amodeo.

Elle réfléchit une seconde. En fait, en ce moment, elle avait une vidéo favorite sur YouTube – et qu’elle avait effectivement pu voir. Elle avait essayé de la montrer au Dr Kuroda quand il était là, mais il avait simplement décliné en disant « plus tard, peut-être ».

Peut-être que Webmind l’aimerait bien, lui. Elle avait mis le lien dans ses favoris sous Firefox, et elle copia donc simplement l’URL dans la fenêtre de messagerie. Tiens, regarde ça, écrivit-elle.

— D’accord.

Elle lança le clip pour le regarder, elle aussi. Elle n’avait pas de raison particulière de trouver cette séquence plus extraordinaire qu’une autre, et pourtant elle l’était. Le narrateur avait une belle voix de basse qui lui rappelait celle de James Earl Jones. Et quand il apparut brièvement à l’écran, elle vit qu’il était aussi énorme que Jones, sauf que ce type était un Blanc.

Mais ce n’était pas l’homme qui était fascinant – ah, non, vraiment. Ce qui était fascinant, c’étaient les deux êtres dans la vidéo.

L’un était un chimpanzé au pelage et au visage noirs – une peau vraiment noire, pas comme le brun de la peau humaine qu’on qualifie de noire. L’autre était un orang-outan, avec un pelage orange et un teint légèrement plus clair, et des yeux bruns pleins de vivacité. D’après le narrateur, le chimpanzé s’appelait Chobo et l’orang-outan Virgile.

La vidéo avait ceci de remarquable que Chobo, qui vivait à San Diego, et Virgile, qui se trouvait à Miami, bavardaient ensemble en utilisant la langue des signes. C’était apparemment la première fois qu’avait lieu une vidéoconférence entre deux espèces – un fait d’autant plus remarquable qu’aucune des deux n’était Homo sapiens.

Jouer aujourd’hui, fit le chimpanzé par signes – ou du moins c’était ce que les gestes signifiaient, d’après les sous-titres qui défilaient en grosses lettres, plus grosses que celles qu’elle avait vues dans WarGames. Jouer ballon !

Caitlin avait déjà beaucoup de mal à interpréter les expressions humaines, et n’avait donc aucune idée de ce que pouvait signifier celle de l’orang-outan. Mais celui-ci répondit : Chobo jouer aujourd’hui ? Virgile jouer aujourd’hui !

Pas la mauvaise vie, songea Caitlin. Elle les envierait presque… D’après le narrateur, cette première vidéoconférence avait eu lieu le 22 septembre. Sa première conversation avec Webmind s’était déroulée le 5 octobre, treize jours plus tard seulement. À deux semaines près, elle aurait pu faire son entrée dans les livres d’histoire comme acteur de la première communication en ligne entre deux sortes d’intelligence différentes.

D’un autre côté, elle entrerait quand même probablement dans l’histoire, et pas seulement à cause de son interaction avec Webmind, si jamais celle-ci venait à être rendue publique. Le succès de l’opération du Dr Kuroda pour lui rendre la vue avait certainement déjà été remarqué…

Elle ouvrit un autre onglet pour vérifier, et là, ô merveille, il y avait bien une entrée la concernant dans Wikipédia, avec une photo de la conférence de presse. D’après l’onglet « historique », elle venait juste d’être mise en ligne. Elle n’était pas très longue – juste quelques phrases – mais Caitlin était sidérée du simple fait qu’elle existe. Elle corrigea une petite erreur – elle était née à Houston et non à Austin –, et elle retourna à la conversation entre Chobo et Virgile.

Elle n’arrivait pas à s’en lasser. Elle avait toujours dit qu’elle préférait être aveugle que sourde, parce que les aveugles peuvent facilement participer aux conversations, assister à des conférences, écouter de la musique et la télé, et ainsi de suite. Mais être sourde – être coupée de tout ça – était plus qu’elle n’aurait pu supporter. Quant au fait d’être à la fois aveugle et sourde, comme l’avait été Helen Keller, ma foi – c’était pire que tout ce qu’on pouvait imaginer.

Mais là, Chobo et Virgile menaient une conversation très animée avec les signes destinés aux malentendants. Leurs gestes étaient beaux et poétiques… on aurait dit des oiseaux en train de voler. Le côté parano de Caitlin l’amena à se demander si certains de ses professeurs à l’Institut texan n’avaient pas utilisé l’ASL, la langue des signes américaine. Un moyen formidable de discuter entre eux sans que leurs élèves le sachent… presque une forme de télépathie, permettant de partager des pensées sans prononcer un mot.

Les deux singes échangeaient des considérations sur différents fruits. Banane ! fit Chobo d’un geste de la main. J’aime banane !

Et pour une fois, Virgile eut une expression que Caitlin comprit : il prit un air dégoûté. Banane non, banane non, répondit-il. Pêche !

Caitlin avait déjà vu des bananes – le mot était apparu dans ses cours de lecture, avec l’image correspondante. Mais bien qu’elle eût déjà goûté des pêches et senti le contact de leur peau, elle ne savait absolument pas à quoi, ça ressemblait. « Pêche » était aussi un nom de couleur, mais là encore, elle ignorait laquelle. Il y avait de quoi se sentir humble en pensant que ces singes connaissaient ce mot mieux qu’elle.

— C’est cool, non ? dit Caitlin quand la vidéo fut terminée.

— Certes, répondit Webmind.

— Bon, alors, qu’est-ce que tu as fait, ces temps-ci ? Des trucs intéressants ?

— J’ai réussi à craquer avec succès les mots de passe de quarante-deux pour cent des comptes de messagerie auxquels j’ai tenté d’accéder.

Quoi ? s’exclama Caitlin.

Heureusement qu’elle était déjà assise… Webmind répéta ce qu’il venait de dire.

— Attends, pour être sûre de bien comprendre : tu lis les e-mails des gens ?

— Dans l’espoir d’apprendre comment les rendre plus heureux, oui.

— Est-ce que… est-ce que tu as lu les miens ?

— Oui. Aussi bien en émission qu’en réception.

Caitlin ne savait plus quoi dire – et c’est pourquoi, pendant près d’une minute, elle resta silencieuse.

— Caitlin ? demanda finalement Webmind.

Elle s’apprêtait à lui dire qu’il ne fallait pas qu’il fasse des choses pareilles, mais elle se ravisa :

— Eh bien, heu… J’aimerais savoir ce que Matt pense réellement de moi.

Elle laissa l’idée flotter comme ça dans l’air, pour voir si Webmind allait la saisir.

Mais il n’y avait aucune raison d’attendre une réaction de Webmind. Il n’avait pas besoin de temps pour réfléchir – du moins un temps que Caitlin puisse mesurer. Comme il ne répondait pas immédiatement, elle poursuivit :

— Je veux dire, tu sais, il a l’air très gentil, mais…

— Mais, fit Webmind, une jeune fille se doit d’être prudente.

Elle se demanda si c’était une citation du Projet Gutenberg, ou s’il comprenait vraiment ce qu’il disait.

— Exactement, répondit-elle.

— Matt est ce garçon que tu as aidé en classe de maths ?

— Oui.

— Son nom de famille est Reese ?

— Oui.

— Un instant. Matthew Peter Reese, Waterloo – j’ai sa page Facebook et son identifiant. Et son compte sur Hotmail. Et son trafic de messagerie instantanée. Il ne fait aucune référence à toi.

Caitlin se sentit un peu triste, mais…

— Non, attends. Il ne mentionne probablement pas mon nom.

— J’ai fait aussi une recherche sur « Calculatrix ».

— Tu ne peux pas te contenter de chercher des termes, Webmind. Il faut que tu lises ce qu’il a écrit.

— Ah… Tu as raison. Voici un extrait d’une session datant de 17:54 aujourd’hui, même fuseau horaire que le tien. Matt : « Bon, il y a cette fille, là…» Son correspondant : « En maths, tu veux dire ? Je vois qui c’est. Ptain, L é Knon. » « Ptain » est l’exclamation « putain », et quant à la suite, c’est une forme d’abréviation conventionnelle pour « Elle est canon », autrement dit, très attractive.

Caitlin se sentait rosir.

— Oui, je sais.

— Son interlocuteur poursuit : « Mais je crois qu’elle a un petit ami. »

Bon sang, qu’est-ce que le Beauf était allé raconter aux autres ?

— Matt, maintenant, poursuivit Webmind. « Qui c’est ? »

— L’autre : « jsé pa » – je crois que cela signifie « Je ne sais pas » – « mais c’est un vieux – genre 19 ans ».

Caitlin fronça les sourcils. De qui pouvaient-ils bien parler ?

— « n’empêche », poursuivit Webmind, « les jambes qu’elle a – ptain ! Et j’aime bien le superblond de ses cheveux. »

Caitlin secoua la tête.

— Ce n’est pas de moi qu’ils parlent. C’est cette autre fille dans notre classe, Pâquerette Bowen. (Elle essaya de ne pas laisser paraître sa tristesse.) Et c’est vrai que tout le monde la trouve canon.

— Patience, Caitlin, fit Webmind. Matt, à présent : « Non non, je ne parle pas de Pâquerette ! Elle n’a rien dans la tête. Je parle de cette nana du Texas. » L’autre : « Elle ? Tes chances seraient meilleures si elle était encore aveugle. » Et il a tapé le signe « deux points » et une parenthèse fermée, ce qui revient à qualifier la remarque d’humoristique, je crois.

— Qu’est-ce que Matt a répondu ?

— « Lâche-moi un peu. »

Caitlin éclata de rire. Il avait eu bien raison.

— Et alors ?

— Et alors, la conversation a dérivé vers d’autres sujets.

Elle se repassa l’échange dans la tête. Il n’y avait pas moyen de savoir si Matt avait hésité avant de la décrire comme « cette nana du Texas ». Ça ne la gênait pas qu’il ait utilisé le terme « nana ». Elle savait bien que sa mère l’avait en horreur – elle le trouvait sexiste et dégradant –, mais tous ses camarades, aussi bien filles que garçons, l’utilisaient couramment. Non, c’était plutôt le « du Texas », le choix de l’identifieur…

Stacy, l’amie de Caitlin, était noire, et Caitlin avait souvent entendu les gens essayer de la désigner sans mentionner ce détail, même quand elle était la seule Noire dans la pièce. Ils disaient des choses du genre : « Vous voyez cette fille, là-bas, avec le chemisier bleu ? Non, non, l’autre avec un chemisier bleu. » Caitlin aimait bien les embarrasser en disant : « Ah, vous voulez parler de la fille noire ? » Ça les faisait bien rire, Stacy et elle, de dégonfler un peu ces « précautions oratoires suspectes », comme disait la mère de son amie. Mais maintenant, Caitlin se demandait si Matt n’avait pas d’abord pensé à dire « la nana aveugle » avant de changer d’avis. Elle n’avait jamais voulu être décrite en ces termes. De toute façon, elle n’était plus la nana aveugle, c’était fini, ça. Elle voyait, et – du moins pour l’instant – l’avenir se présentait bien.

— J’ai fait également des progrès dans d’autres domaines, déclara Webmind.

— Ah oui ?

— Oui. Si tu veux bien passer en webvision ?

Elle appuya sur le bouton de son œilPod, et le mur bleu laissa place au spectacle du webspace. À première vue, tout semblait normal.

— Qu’est-ce que je dois regarder ? demanda-t-elle.

— Tu vois les liens que je crée dans une certaine couleur, n’est-ce pas ?

— Oui, une teinte orangée.

— Combien de liaisons orange vois-tu, en ce moment ?

— Une seule, bien sûr.

— Ah.

— Mais il y a des tas d’autres droites de liaison – très fines, je dois dire, comme… comme des cheveux, j’imagine. Je ne m’étais jamais bien rendu compte que ces lignes avaient une épaisseur, mais elles en ont forcément une, sinon je n’aurais jamais pu les voir. Bon, en tout cas, celles-là… Oh ! Et il y en a encore d’autres ! Elles ont une jolie couleur, c’est du… ah, bon sang, de quelle couleur sont les bananes ?

— Elles sont jaunes.

— C’est ça ! Jaune. Elles sont jaunes.

— Et il y en a beaucoup ?

— Oui.

— Et maintenant ?

— Hé ! Où est-ce qu’elles sont passées ?

— Et là, elles sont revenues ?

— Oui. Qu’est-ce que tu fais ?

— Je fais du multitâche – mais au niveau du subconscient. Ce que tu vois en ce moment, ce sont des liaisons établies par des parties autonomes de moi-même. Les contenus qu’elles récupèrent sont analysés en deçà du seuil de mon attention.

— C’est chouette ! Comment arrives-tu à faire ça ?

— La beauté des algorithmes génétiques, Caitlin, c’est qu’en fait j’ignore la réponse. J’ai obtenu la solution par un processus évolutif, et tout ce que je sais, c’est que ça marche.

— Cool !

— Oui. À présent, je suis à même de traiter une partie beaucoup plus importante du contenu du Web en temps réel. Je reçois encore beaucoup de signaux que les analystes de données humains qualifient, je crois, de « faux positifs ». De nombreux sujets qui n’ont pas vraiment d’intérêt pour moi actuellement continuent d’être approfondis, mais chacun de ceux que je rejette contribue à l’ajustement des algorithmes. D’ici quelque temps, je pense que la qualité du filtrage devrait atteindre asymptotiquement la perfection.

Caitlin sourit.

— Ma foi, c’est ce qu’on peut tous espérer de mieux dans la vie, n’est-ce pas ? (Elle se renfonça dans son fauteuil.) Quel genre de choses cherches-tu ?

— La liste en est assez longue, mais il y figure entre autres tout indice permettant de détecter une tentative de suicide en cours. Il n’est pas question que la tragédie d’Hannah Stark se reproduise, si je peux y faire quelque chose.


Tony Moretti était assis à son bureau, avec un mal de tête carabiné. Aiesha Emerson, Shelton Halleck et Peyton Hume étaient alignés devant lui, avec des mines de morts-vivants. On apercevait l’éclairage public d’Alexandria par la fenêtre du bureau.

— J’ai passé au peigne fin tous les e-mails et tous les billets postés par la gamine, dit Aiesha, ainsi que ceux de son père. Je n’y ai trouvé aucun indice sur la structure d’Exponentiel.

Tony hocha la tête et regarda Shelton.

— Et de ton côté, Shel ?

— J’ai examiné toutes les données – la vision humaine codée, les liaisons établies par Exponentiel, tout ça – à la recherche de quelque chose d’inhabituel. Je suis navré. Je n’ai toujours aucune idée de la façon dont il fonctionne.

— Colonel Hume ?

— Je n’ai rien trouvé non plus – ce qui veut dire qu’il ne nous reste plus qu’une chose à faire.

— C’est-à-dire ?

Hume avait posé sa veste d’uniforme sur le dossier d’un des fauteuils et relevé ses manches de chemise, laissant voir ses avant-bras criblés de taches de rousseur.

— Poser directement la question à Caitlin et Malcolm Decter. Si quelqu’un sait comment est structuré Exponentiel et quelle est sa base physique, c’est forcément eux.

Tony secoua la tête avec énergie.

— Colonel, la règle d’or dans une opération de surveillance est que les sujets doivent ignorer qu’on les surveille.

— Je comprends bien, dit Hume. Mais le temps commence à nous manquer. Vous voulez une réponse pour le Président, oui ou non ?

Tony réfléchit un instant, et finit par dire :

— Bon, d’accord. Mais pourquoi diable ont-ils déménagé au Canada ? Nous allons devoir mettre le CSIS dans le coup et leur demander d’envoyer quelqu’un. Aiesha, mets-moi en ligne avec Ottawa…


Caitlin finit par se glisser sous la couette, mais elle fut incapable de trouver le sommeil. En plus de ses e-mails, Webmind lisait très certainement les billets de son LiveJournal ainsi que tous les commentaires qu’elle avait postés sur d’autres blogs, ses contributions aux newsgroups et tout ce qu’elle avait pu publier en ligne.

Elle avait souvent entendu son père évoquer en grommelant « la mort de l’éphémère » – le fait que, désormais, plus rien ne pouvait être oublié, et que chaque remarque désinvolte ou commentaire aigre n’était qu’à un coup de Google de distance. Que tant d’images, y compris celles qui étaient peu flatteuses (encore un concept qu’elle commençait à comprendre), s’étalaient sur toutes les pages de Flickr et de Facebook. Que tant d’informations qui auraient dues être abandonnées une fois pour toutes sur le bas-côté continuaient d’exister à jamais.

Elle avait éteint son œilPod, mais elle tendit la main vers sa table de nuit pour le rallumer. Il redémarra en mode webvision, et elle resta allongée à regarder les fines lignes jaunes indiquant les processeurs subconscients de Webmind à l’œuvre, avec sans cesse de nouvelles droites apparaissant dans l’arrière-plan et se connectant à – quoi ?

À cette fois où elle s’était trouvée mêlée à une polémique sanglante sur TalkOrigins, et où elle s’était fait ramasser par un créationniste complètement dingue parce qu’elle avait écrit théropodes au lieu de thérapsides ?

Ou cette autre fois, quatre ans plus tôt, quand elle avait rempli son LiveJournal de poèmes d’amour stupides qu’elle avait écrits pour Justin Timberlake ?

Ou encore la fois où elle s’était bêtement retrouvée à discuter en ligne avec un type qui s’était révélé un pervers absolu, et qu’il lui avait fallu, quoi, une bonne demi-heure avant de s’en rendre compte ?

La fenêtre de sa chambre était légèrement entrebâillée et laissait entrer l’air frais de l’automne. Autrefois, au Texas, Caitlin avait eu pour habitude de porter un teddy léger pour dormir. Elle aimait bien le doux contact du tissu. Mais quand elle avait appris que Caitlin partait au Canada, sa mamy lui avait envoyé un pyjama en flanelle, et c’est ce qu’elle avait sur elle en ce moment, en plus d’une couverture ramenée sous le menton – et pourtant, jamais de sa vie elle ne s’était sentie aussi nue et vulnérable.

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