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Lennon entendit d’abord le cri, puis il vit le pistolet. Tout le monde s’éparpilla en trébuchant, en tombant les uns sur les autres, jambes et bras emmêlés. Il dégaina son Glock et tenta de ne pas perdre de vue la mince silhouette qui s’enfuyait à la faveur de la panique.

« Arrête-toi ! » hurla-t-il en braquant son arme.

Le vigile lâcha le téléphone et sauta par-dessus le bureau de l’accueil pour tenter d’intercepter le fugitif. Celui-ci se retourna. Il y eut une détonation et le vigile s’effondra, blessé à l’épaule.

Certains se jetaient à terre. D’autres se recroquevillaient contre les murs, d’autres partaient en courant. L’homme se glissa parmi eux avant que Lennon n’ait le temps de le mettre en joue.

« Couchez-vous », cria-t-il, même s’il savait que le troupeau terrifié ne lui obéirait pas. Apercevant la silhouette de l’homme devant les portes en verre, il cria : « Stop ! Police ! »

Il fit deux pas pour le rattraper et s’immobilisa. La peur revenait. « Ellen ? » appela-t-il en se tournant vers les gens serrés craintivement les uns contre les autres. Puis il la vit dans les bras d’une femme aumônier, devant la salle de Recueillement. Il se précipita, étreignit la fillette et l’embrassa sur le front.

« Ne bougez pas d’ici, dit-il à la femme. Restez avec elle jusqu’à ce que je revienne. »

Il courut vers la porte.

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