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« […] Aujourd’hui, papa, on est allés à Troie avec la classe. On est montés dans le fameux cheval, situé à l’extrémité de la ville turque. Impressionnant d’imaginer à quel point les Troyens se sont fait avoir par les Grecs, faire entrer le piège au milieu de la ville était vraiment un stratagème astucieux. Après, on a regardé le film avec Brad Pitt, Troie, surtout pour la qualité des costumes et des maquillages, puis le soir, comme travail, on a dû chacun choisir un héros mythologique et écrire deux pages. J’ai choisi Hercule. Tu sais qu’il s’est rendu au fin fond de la Terre, jusqu’aux Enfers, pour y enchaîner Cerbère ? Tout ça, ça m’a fait réfléchir sur une histoire que tu racontes à tout le monde, celle qui concerne Jean-Christophe Lafaille. Il voulait être le premier Français à enchaîner quatorze sommets au-delà de 8 000 m. Je n’avais pas fait le rapprochement avec Hercule. En fait, je crois que toutes les époques ont brassé leurs héros, et que Jean-Christophe Lafaille était l’un d’eux. Il a malheureusement disparu à son douzième « travail », mais n’est-ce pas là, au final, le destin tragique de tous les héros ?

Merci d’avoir arrêté tout ça, pour maman et moi. Tu n’es peut-être pas ce héros que tu aurais voulu être aux yeux des autres, mais tu es le mien. Le nôtre, plutôt.

Embrasse maman et Pok pour moi. Plus de MSN me concernant jusqu’à après-demain, d’accord ? Je t’écris dans quelques jours, ne t’inquiète pas, tout va bien ici.

Ciao Papà, ti amo. Il mio eroe. »

E-mail envoyé depuis l’ordinateur de Claire à son père, le 23 février, deux jours avant le réveil de Jonathan dans le gouffre.

Coiffé du casque, sangles de la bouteille d’acétylène dans la main, je me lève pour pisser. En pleine nuit, si je puis dire. Mon halo de lumière dessine un cercle sur la paroi noire. Je bâille, je me sens mou, léthargique. Un vaste courant d’air raidit ma nuque et fait gémir la pierre. C’est au moment où je me retourne vers le puits que je la vois. Je me pince le bras. Une créature vient de remonter du puits. Une vague odeur d’orge, de sarrasin et de kérosène la précède. Abasourdi, je recule, jusqu’à me plaquer contre la paroi. La bête se dirige vers moi à coups de mouvements ralentis, presque décomposés. Paniqué, en apnée, je lâche le casque, la bouteille, cours vers la tente et m’y enferme. Je plonge dans un duvet, jusqu’au menton. Farid dort, Michel n’est pas là. La fermeture Éclair se met à cliqueter et monter. Je ne respire plus, les mains crispées entre mes jambes. Le monstre effleure mon sac de couchage, trouve l’ouverture et se glisse à mes côtés en un saut. Son corps est glacial, mou, ses doigts démesurés, aplatis comme des spatules à leurs extrémités. Il se plaque contre moi. Je me vois dans ses yeux énormes. L’instant d’après, il couvre mon torse d’une bave gluante et, dans un souffle, m’enfonce un tibia pointu dans la poitrine.

Un brusque sursaut m’arrache du sommeil. Je me redresse, transi de peur.

Seigneur… Je suis toujours ici, dans le néant. Le gouffre existe bel et bien.

Sortir d’un cauchemar, pour se réveiller dans un autre.

Je suis seul dans la tente. Seul au monde, j’ai l’impression. Où sont les autres ? Je secoue la tête, à demi endormi et endolori. Le rêve paraissait si réel, si… palpable. Ce monstre, et puis ces odeurs… Le sarrasin, l’orge, si caractéristiques des villages bordant l’Everest. Et le kérosène, oui, je me rappelle si bien ces vapeurs âcres. Les bouteilles de kérosène : le fardeau des sherpas, courbés aussi par le poids des bûches, des sacs et des sodas. Les fanions bouddhistes qui claquent au vent.

Et puis ce coup, dans ma poitrine.

Comme ces coups de piolet que j’ai reçus et qui ont failli me tuer, jadis.

Les voix de Farid et Michel résonnent. À travers la toile, la lumière du photophore oscille. Mes deux compagnons de galère semblent tenir la discussion et se déplacer. Je caresse Pok, il n’a pas bougé et somnole encore.

Je sors rapidement les jambes de mon duvet. Rien n’a changé. La même humidité, la même obscurité. À l’extérieur de cette tente, il n’y a rien. Nul rayon de soleil pour me caresser le visage, aucun espoir que mes conditions de vie s’améliorent. J’imagine un présentateur météo parler de Vérité : « Aujourd’hui, la température sera d’un degré Celsius, intérieure comme extérieure. Pas de nuages, un peu de vent, temps calme, beau soleil noir sur tout le pays. Néanmoins, quelques chutes de glace sont à prévoir, n’oubliez pas de sortir avec un parapluie d’acier. Bonne journée, à demain, pour la même chose. Si vous êtes toujours vivants. »

Du bout des doigts, je cherche le réchaud, il n’est plus à l’endroit où je l’ai abandonné hier, ou tout à l’heure, ou… Je ne sais plus, tout s’embrouille. Je me traîne vers le bord de la tente, récupère à tâtons le briquet de Farid et palpe enfin la recharge de butane. Elle n’est plus très lourde.

J’allume le réchaud, plisse les yeux. Même ce peu de clarté me fait mal.

Côté droit de mon sac de couchage, je découvre avec stupeur les pelures d’une orange, sans leur précieux contenu. Il ne reste plus qu’un fruit. Je pense connaître l’auteur des faits. Je récupère précautionneusement le moindre gramme d’épluchures et les glisse à l’intérieur de mes poches.

J’ai faim à en crever. Une envie de petit-déjeuner, de lait de chèvre, de croissants chauds qu’on avale à grandes bouchées. Je regarde avec langueur le second fruit, intact, j’imagine son jus sur mes lèvres. Ma bouche salive, tout mon organisme réclame. La douleur du manque m’étrangle. Je n’ai pas envie de me lever. Pour quoi faire ? J’ai le sentiment d’être enfermé dans un glaçon. J’enfonce le thermomètre qui traîne là dans mon oreille, il indique une température de 36,3 °C. Mon métabolisme basal ralentit déjà, la lente activité de mon cœur le confirme, l’hypothermie, et donc la léthargie guettent. Ne plus bouger revient à sombrer dans une semi-hibernation, donc accepter de mourir.

Je lâche un morceau de pelure sur ma langue et me mets debout dans une grimace. J’ai suspendu mon pantalon au piquet longitudinal pour éviter son contact avec le sol, mais je le retrouve sans souplesse et glacial. J’ai l’idée de le glisser dans le duvet pour le réchauffer. Le frottement du tissu sur ma peau me gèle le sang, je l’enfile les dents serrées, il en va de même pour mon pull et ma veste-duvet, piégés autour de mon poignet entravé.

Avant de sortir, je jette un œil en direction de ma douce Bienvenue. Elle n’a pas bougé d’une patte depuis la dernière fois. D’un coup sec, je lève le gobelet, l’araignée sent l’appel d’air et se rétracte. Elle est bien réelle, elle, au moins. Quel animal fascinant. Réussir à vivre dans un environnement si rigoureux. Je joue un peu avec elle, la laisse fuir, la piège, elle glisse sur mes doigts, danse au bout de ses pattes. J’ai l’impression que sous les lueurs bleues des flammes elle me salue, qu’elle applaudit même, parfois. Je me surprends à parler seul, et me rends vite compte du danger de la situation. Ce n’est pas bon signe et le pire, c’est que j’en ai conscience. Je vais mal, je me sens mal. Je pense à ma fille en danger, à Françoise et à son combat, je vois ses cheveux se décrocher par paquets, ses beaux cheveux qu’elle pousse en cachette dans le trou du lavabo, j’entends ses vomissements étouffés, la nuit. Oui, c’était de cette façon que ça avait commencé, avec des vomissements. Le début du long cauchemar.

Ai-je le droit de flancher, alors que ma fille m’attend sûrement quelque part ? Alors que mon épouse se bat pour rester en vie ? Que ces rayons censés la soigner lui déchiquettent le corps ?

Le geste lourd, je repose Bienvenue dans son coin, sous le gobelet. Avec mon morceau de caillou, je décide de tracer un trait supplémentaire.

III

Seulement trois jours. Je crois.

Encore la même durée, et Françoise passera sur la table d’opération pour recevoir sa greffe. Et moi, moi, je serai où, dans trois jours ? Dans quel état, surtout ? Serai-je seulement capable de me tenir debout sur mes deux jambes ? C’est dur et j’ai envie de chialer.

Je sors.

Là-bas, à proximité du puits, tremble la lueur du réflecteur. Me frottant les épaules avec énergie, j’avance d’un pas prudent, sans gants. Mes jambes sont dures, mes muscles gourds, l’inactivité se dresse en ennemi difficile à combattre. Le rachitisme aussi nous menace. La lumière est l’une des composantes nécessaires à la vie ; sans elle, on s’éteint, on se dissocie. Je me rends compte à quel point la chaleur d’un rayon, d’un sourire, me manque.

Instantanément, face à moi, tout s’emballe. Le casque blanc roule au sol. La flamme bondit, les silhouettes s’arc-boutent dans des grognements. Farid et Michel se bagarrent. Je me précipite. Michel est agrippé à son adversaire, je l’en écarte en tirant fort vers moi. Il pèse, le bougre. Farid saigne à la lèvre. Les deux combattants halètent et gardent entre eux une distance respectable. Je m’adresse à Michel :

— Qu’est-ce qui se passe ?

— Ce petit salopard se moque de nous depuis le début !

Je me tourne vers Farid, qui se palpe la lèvre du bout des doigts. Il crache au sol un ruban de sang et détourne les yeux. À l’évidence, il se serait fait mettre en pièces. Michel me saisit au poignet pour me traîner en direction du puits. Il a une sacrée poigne.

— Il s’est discrètement levé, tout à l’heure, pendant qu’il nous croyait endormis. Vous, vous ronfliez et moi, j’étais recroquevillé à proximité de l’entrée, immobile. Il a chuchoté, pour voir si on était réveillés. Je n’ai pas répondu. Alors, il s’est habillé en silence, dans le noir, il a pris le casque, la bouteille et il s’est éloigné d’abord vers le glacier. Je ne sais pas ce qu’il fichait, il le longeait, avec la lampe, comme s’il cherchait quelque chose. Puis il est parti par là, vers l’endroit où nous l’avons trouvé la première fois. Quand je suis sorti de la tente, je l’ai vu grimper vers sa corniche, puis redescendre. Il cachait un truc dans son blouson. Un truc volumineux.

Farid pointe un index menaçant.

— Tu dis n’importe quoi !

Il me regarde, cherchant à se disculper.

— J’avais envie de pisser, j’ai essayé de m’éloigner le plus possible pour pas contaminer notre lieu de vie. J’ai d’abord voulu pisser sur le glacier, mais c’était franchement pas une bonne idée, parce qu’on la buvait, cette eau. Alors je suis allé me soulager sur le pieu de ma chaîne. Comme ça, par vengeance, un moyen de dire « va te faire foutre » à notre bourreau. Mais je te garantis, j’ai jamais grimpé là-haut ! Et je…

— Ferme-la, petit con ! Ensuite, il a couru vers le puits, prenant bien soin de faire le moins de bruit possible. Moi, j’étais caché, je l’ai bien vu. Il s’est penché au-dessus du puits, il a ouvert son blouson et a bazardé au fond ce qu’il transportait. La preuve, regardez.

Farid proteste, il parle en arabe et j’ai horreur de cette fuite derrière la barrière du langage. Je m’empare du système d’éclairage et pointe le réflecteur vers le trou. Son haleine glacée m’agite les cheveux. J’aperçois une petite corniche, environ dix mètres plus bas. Apparemment, dessus, il y a de la toile noire, ou un sac-poubelle. Mais le faisceau manque de souffle et tremble trop.

Michel tend l’index :

— Vous avez vu ? Je crois que ce qu’il a balancé, c’est resté accroché à cette corniche.

Je me retourne vers le jeune beur.

— C’est vrai ce qu’il raconte ?

— Non, non. Il est en plein délire. Ce sac, sur la corniche, il se trouvait peut-être déjà là, c’est sûrement les fringues que le macchabée a balancées avant de se suicider. N’oubliez pas qu’il était à poil. Je sais pas pourquoi cette gueule d’acier s’acharne sur moi. Ça n’a aucun sens. Il pète les plombs, c’est tout.

— Avoue que c’est quand même bizarre. Pourquoi Michel mentirait ?

— Pourquoi ? Parce que c’est lui, le menteur, et qu’il fait tout pour semer l’embrouille entre nous, t’as pas encore compris ? Qui te dit que ce sac, c’est pas lui qui l’a récupéré au fond de sa galerie pour le balancer ?

Michel hausse les épaules et se penche.

— Vous allez devoir jeter un œil là-dedans.

J’observe attentivement les parois lugubres. Lisses comme une patinoire.

— Impossible, il n’y a aucune prise, ça glisse, et je n’ai plus pratiqué depuis des années. Ce serait du suicide.

Il soulève mon entrave.

— Et ça ? Il y a encore assez de mou pour votre descente, il suffit de s’en servir comme d’une corde. Vous ne pourrez pas tomber.

Rien que l’idée de me suspendre dans cet effroyable boyau hurleur, au bout de ces maillons, me donne la nausée.

— Pourquoi Farid voudrait-il qu’on reste bloqués ici ? Ça n’a pas de sens, il est celui qui souffre le plus du froid.

L’Arabe acquiesce avec conviction.

— Ouais, pourquoi ? T’es totalement barge, tu crois que je me marre ici ? Y a pas que ton masque qui est en métal. Ton cerveau aussi.

Je m’approche de lui.

— Tu disais avoir pissé ? Tu peux montrer ?

Farid prend une cigarette et l’embrase avec la flamme d’acétylène. Ses doigts tremblent quand il renfile ses gants.

— Comme ça, toi non plus, tu me crois pas, hein ? Je te pensais différent de lui.

— Je ne demande qu’à te croire, en fait. Allons-y.

Il hausse les épaules.

— Allez-y, vous. Moi, je rentre à la maison. J’ai les pieds comme des glaçons, et même les massages n’y changent rien. Je vais crever de froid avant même de crever de faim.

Il s’éloigne d’un bon pas et se laisse recouvrir par les ténèbres. Quelques secondes plus tard, un papillon de lumière volette sous la toile. Farid a allumé le réchaud à pleine puissance. Bon Dieu, ils vont écouter ce que je leur raconte ou pas ?

Coiffé du casque et alourdi par la bouteille, je prends la direction de la paroi et m’immobilise soudain quand grésillent des sons inattendus.

I see trees of green, red roses too

I see them bloom, for me and you

And I think to myself, what a wonderful world

Mes yeux s’embuent, Michel s’immobilise. Le timbre d’Armstrong, impénétrable, divin. La chanson me rappelle ma mère, assise dans le rocking-chair, en train de tricoter d’affreux pulls en laine. Quel monde merveilleux…

Michel se plante à ma droite, en chuchotant :

— Le môme, je sais qu’il a des trucs à se reprocher. Déjà avec l’agrandissement photo, cette histoire de chasseur et de tronçonneuse. Puis ça, maintenant.

— Et s’il avait raison ? Et si ce sac, sur la corniche, il était déjà là ? Vous avez peut-être imaginé des choses. Nos cerveaux commencent à défaillir, vos sens peuvent vous tromper.

— On ne peut pas lui faire confiance à ce gamin, il nous roule dans la farine.

Je désigne une flaque d’urine, proche de la niche suspendue. Le pieu en est encore imprégné.

— Parce que vous avez le besoin absolu de reporter la responsabilité de notre situation sur quelqu’un ?

— D’accord, il a vraiment pissé, mais je vous le répète, il…

— J’aurais peut-être plus confiance en lui qu’en un égoïste qui, après s’être empiffré dans la galerie, se permet de manger nos maigres réserves.

— Je vous laisserai l’autre orange, d’accord ?

— Laissez tomber. Je vais voir là-haut…

En sautant, je parviens à me suspendre sur la lèvre de la niche, et me hisse à la force des bras, utilisant le pieu de la chaîne de Farid. Me voici deux mètres plus haut, là où le jeune beur s’est réveillé.

— Il n’y a rien.

— Il n’y a plus rien, vous voulez dire. On aurait dû penser à aller jeter un œil.

Je scrute l’endroit une dernière fois. Ce n’est pas très large, tout juste peut-on s’y tenir allongé. Je redescends, prenant garde à ne pas me tordre la cheville. Mes vieilles chaussures abîmées ne sont pas des plus confortables.

Michel se cale devant moi :

— Alors, pour finir, vous tentez la descente dans le puits ? Je peux tenir la chaîne, je vous aiderai à remonter.

Nous nous dirigeons à nouveau vers le puits. J’aperçois soudain, sur le côté, une forme blanchâtre grimper le long de la roche. Je m’arrête net, aux aguets.

— Vous avez vu ?

Michel s’immobilise et suit mon regard paniqué.

— Quoi donc ?

La bestiole paraissait un peu moins grosse que dans le rêve, et se déplaçait en adhérant à la paroi. Je tourne le débit d’acétylène à son maximum pour amplifier le halo, et balade le réflecteur dans toutes les directions. Rien n’est plus immobile que cette caillasse ignoble. Pas une âme, pas un soupçon de vie.

— Il y avait comme… une bête.

— Une bête ? Vous délirez ?

Je cherche encore, en vain. Un courant glacé me glisse dans le dos.

— Continuons…

Michel renifle un coup, observant lui aussi le plafond.

— Il faut qu’on sorte d’ici.

Nous arrivons à destination. Le puits, et tout ce qui ressemble de près comme de loin à une crevasse, m’effraie. Ici, on dirait une porte ouverte vers l’enfer, avec ce courant d’air démoniaque, qui semble nous aspirer vers le bas. Je m’accroupis, mes jambes tremblotent. Le froid me fige le visage. Je palpe sa matière bien trop lisse. Sans doute du calcaire sur le rebord. Je considère le cercle d’acier autour de mon poignet et, subitement, m’imagine suspendu dans l’entre-monde, le bras en l’air, les pieds dans le vide. Je me vois gesticuler en criant, je distingue ce masque de fer perché par-dessus, qui essaie de me remonter à la seule force des bras. Il s’essouffle, s’essouffle, n’en peut plus, ses bras lui brûlent et il lâche tout. La chaîne cède. D’horribles cris craquent au fond de mon crâne, je baisse les paupières et des flashs m’assaillent. Max Beck hurle, sa voix se perd dans les bourrasques de neige, sa barbe se couvre de givre.

Et il chute dans le vide.

Ma tête se met à tourner. Mes jambes lâchent, je m’effondre, en hyperventilation.

Noir.

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