6
Accompagnés du chef de groupe Bellanger, les hommes n'avaient pas tardé à arriver. Deux techniciens de l'Identité judiciaire pour les traces papillaires et éventuellement l'ADN (mise sous scellés de verres, draps, vêtements), un photographe et un OPJ d'une autre équipe qui venait en renfort, puisque les officiers de Nicolas Bellanger étaient déjà accaparés par le meurtre de Christophe Gamblin.
L'accumulation de courrier dans la boîte aux lettres ainsi que le questionnement des voisins laissaient supposer que Valérie Duprès n'avait plus mis les pieds dans son appartement depuis une quinzaine de jours. Personne, dans l'immeuble, ne la connaissait vraiment : elle partait tôt, rentrait tard, et n'était pas du genre à bavarder. Une fille renfermée, assez peu sympathique, disait-on. Valérie Duprès était-elle partie en voyage ? Lui était-il arrivé quelque chose de grave ? Y avait-il un lien direct avec le meurtre de Christophe Gamblin ? Les questions fusaient et, comme à chaque début d'enquête compliquée, les policiers croulaient sous les interrogations.
Après avoir refermé son cellulaire, Sharko se rapprocha de Lucie et Bellanger, qui discutaient devant l'appartement. Nicolas Bellanger avait tout juste trente-cinq ans, une grande taille, un physique de sportif. Côté vie privée, difficile de savoir s'il était en couple, il n'en parlait jamais. Il lui arrivait souvent de courir avec Lucie et quelques collègues, le midi, dans le bois de Boulogne, tandis que Sharko s'acharnait sur un vieux dossier irrésolu ou vidait deux, trois chargeurs, seul, au stand de tir. Bellanger avait pris la tête d'un groupe de la Crim' trois ans plus tôt, poste que l'on réservait d'ordinaire aux plus expérimentés, mais le jeune capitaine de police avait été pistonné et, au final, se débrouillait plutôt bien.
- J'ai eu le commandant du commissariat de Maisons-Alfort qui a récupéré le môme et laissé le message sur le répondeur, dit Sharko. L'enfant a été découvert prostré dans la cave d'un immeuble, apparemment traumatisé. Après avoir pris le papier dans sa poche, le collègue a trouvé le numéro de téléphone fixe de Valérie Duprès dans l'annuaire. L'enfant est actuellement au centre hospitalier de Créteil pour des examens. Personne ne sait qui il est ni d'où il vient. Il ne parle pas. Je vais y faire un tour. Tu m'accompagnes, Lucie ?
- Il faut que l'un de nous deux reste pour aider. La perquise a l'air fastidieuse.
- Très bien. Vu les conditions météo, je risque d'en avoir pour un bout de temps. À tout à l'heure.
Il salua Bellanger d'un coup de menton puis dévala l'escalier. Lucie se pencha au-dessus de la rambarde : elle le surprit à regarder curieusement dans sa direction, avant de disparaître.
Elle pénétra dans l'appartement, suivie par son chef. Un policier ganté épluchait la paperasse, tandis que les techniciens de l'IJ œuvraient sur les éléments susceptibles de porter les traces du cambrioleur : poignées, bords de meubles, surfaces lisses. Le lieutenant chargé des fouilles, Michaël Chieux, s'approcha d'eux avec un petit sac transparent.
- L'IJ a trouvé un tas de choses intéressantes. Tout d'abord, six puces de téléphone. Elles étaient coincées dans le coude du lavabo, le cambrioleur a sûrement cru les balancer dans les égouts. Les numéros de série sont illisibles, les puces ont pris l'eau.
Bellanger s'empara du paquet et ausculta les petits rectangles verdâtres.
- On sait que Valérie Duprès faisait dans le journalisme d'investigation. On bosse parfois avec ce genre de journalistes engagés sur des sujets sensibles, ce n'est pas rare qu'ils aient plusieurs téléphones, enregistrés à des noms bidons, afin d'assurer leur couverture. De vrais caméléons. T'as pas trouvé les factures correspondantes, par hasard ?
- Rien sur la téléphonie, en tout cas.
- Hmm... Il s'agit probablement de puces à entrée libre ou dépackées (puces que l'on peut acheter sans fournir de pièce d'identité). Une façon de passer complètement inaperçue. Et si elles sont HS, aucun moyen de retrouver les numéros auxquels elles correspondent.
Michaël Chieux acquiesça, puis lui tendit une carte d'identité.
- Elle est au nom de Véronique Darcin, domiciliée à Rouen. C'est pourtant la photo de Duprès qu'on trouve dessus.
Bellanger observa avec minutie la carte.
- Ça devait faire partie de sa panoplie de passe-partout. Quand on fouine sur des sujets sensibles comme elle, on préfère souvent rester anonyme. On ment sur son identité, on change en permanence d'hôtel. Tout cela ne va pas nous faciliter la tâche.
- Tenez... Ici, ce sont des demandes de visas touristiques, qui ont été faites il y a presque un an. Au nom de Duprès, cette fois, ça aurait été trop périlleux pour elle de mentir aux ambassades. Pérou, Chine, Washington, Nouveau-Mexique et Inde. Il y en a peut-être d'autres ailleurs dans tout ce fouillis, à vérifier. En contactant les ambassades, je pense qu'on aura tout ce qu'il faut concernant ces demandes, notamment les dates des voyages et peut-être les villes ciblées. Ça nous indiquera éventuellement si Valérie Duprès est encore en déplacement dans l'un de ces pays, ce qui est fort possible : pas d'ordinateur portable, pas de cellulaire, et aucun matériel photo. Ce genre de journalistes possède toujours un bon boîtier et d'excellents objectifs.
Bellanger prit un air satisfait, notant l'information sur un carnet. Procès-verbaux à établir, rapports et constats à faire, recherches à effectuer, proches à prévenir et à convoquer... Les missions à dispatcher à ses différents subordonnés n'en finissaient plus.
- Très bien.
Lucie s'approcha d'une bibliothèque renversée et s'accroupit. Il y avait toutes sortes de livres, du roman policier à la biographie d'homme politique. Après y avoir jeté un rapide coup d'œil, elle se redressa et s'orienta vers un coin bureau, au fond du séjour. Petite lampe, casque de musique, imprimante, mais pas d'ordinateur. Là aussi, les tiroirs avaient été retournés. Elle remua quelques feuilles. Des impressions de pages Internet, de mails adressés à des sources ou fournisseurs de renseignements, des photocopies d'ouvrages...
Elle se retourna et s'adressa à Chieux :
- D'après son rédacteur en chef, elle écrivait un livre d'investigation dont, malheureusement, personne ne semble connaître le sujet. Tu as trouvé des traces d'une enquête quelconque ? Des documents, des notes manuscrites ?
- Ça va prendre encore un peu de temps pour en être certain mais, à première vue, rien de flagrant. Peut-être dans les livres là-bas, au sol.
- Je n'ai rien remarqué. Pas de thème vraiment récurrent.
Lucie fit un constat évident : hormis l'absence d'ordinateur portable et d'appareil photo, aucun matériel de valeur ne semblait avoir été embarqué. Les motivations de l'effraction étaient autres que celles du cambriolage classique, les puces de téléphone jetées dans le lavabo en témoignaient.
Nicolas Bellanger entraîna Lucie à l'écart :
- Je dois me rendre au Palais de justice, le procureur m'attend. Il y a l'autopsie dans trois heures et il faut un OPJ sur place. Levallois s'en est pris beaucoup ces derniers temps et il est occupé avec le voisinage de Christophe Gamblin. Avec la circulation et la neige qui tombe, Sharko ne sera jamais revenu de l'hôpital. Ça m'ennuie de te demander ça...
Lucie hésita quelques secondes. Finalement, elle jeta un œil à sa montre :
- La Rapée, à 20 heures. Très bien, je m'y collerai.
- Tu es sûre que ça va aller ?
- Si je te le dis.
Il acquiesça avec un sourire et s'éloigna.
Lucie se mit à l'ouvrage. Elle ne connaissait rien de Valérie Duprès, il allait falloir creuser, comprendre qui était cette femme. Il y avait, dans des cadres, des photos de Valérie qui semblaient prises par un photographe professionnel. Une quarantaine d'années, particulièrement séduisante, la journaliste se trouvait au contact d'hommes en cravate, devant des grandes entreprises. Elf Aquitaine, Total... Lucie remarqua à chaque fois des différences notables dans le physique de la journaliste : tantôt brune, blonde, avec ou sans lunettes, cheveux courts ou longs. Une femme caméléon, regard sévère mais d'une grande profondeur, capable de changer de look et de biaiser son identité suivant les contextes. Les voisins parlaient d'une femme méfiante, fantomatique.
Lucie poursuivit sa visite. Globalement, la décoration était sobre, moderne, sans excès. Un appartement fonctionnel, dépourvu de réelle personnalité. Contrairement à la fouille chez Christophe Gamblin, Lucie ne découvrit aucun album photo, aucun indice qui permettait de relier les deux individus. Duprès semblait plus solitaire, plus prudente.
Le temps passa très vite. Le photographe ainsi que l'Identité judiciaire avaient déjà quitté l'appartement, chargés de leurs scellés qu'ils allaient déposer au laboratoire. Michaël Chieux avait mis de côté, noté et répertorié dans un carnet, tout ce qui semblait utile à l'enquête. Des classeurs de relevés de comptes, des factures, des papiers importants - dont les demandes de visas - allaient être emportés au 36, où ils seraient épluchés. Le tout était, pour les enquêteurs, de ne pas trop en prendre afin de ne pas crouler sous les tâches inutiles. Cependant, il ne fallait rien négliger.
- Et ça, tu veux qu'on prenne ?
Lucie s'approcha de son collègue. Même s'il appartenait à une autre équipe, il existait de la solidarité entre officiers de police. À grades égaux, tout le monde se tutoyait, se connaissait et, hormis quelques exceptions, s'appréciait.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Un carton de journaux, je l'ai trouvé sous son lit. J'ai jeté un œil rapide. C'est le canard où elle bossait, "La Grande Tribune". Chaque édition contient l'un de ses articles, on dirait. Mais elle signait sous le pseudonyme de Véronique D. Elle bossait a priori sur des trucs chauds, comme le Médiator par exemple, ou l'affaire Clearstream.
Lucie s'accroupit et sortit les journaux du carton. Il y en avait une quarantaine, qui regroupaient probablement la vie professionnelle de Duprès. Des articles qui lui avaient peut-être demandé de longues semaines d'enquête, sous le couvert d'une identité anonyme.
Lucie parcourut les grands titres. Les dates allaient à rebours, celle du dernier journal remontant au début de l'année 2011. À ce que Lucie put en voir, Valérie Duprès enquêtait plutôt sur des sujets en rapport avec la politique, l'industrie et l'environnement : énergie éolienne, OGM, biogénétique, pollution, industrie pharmaceutique, marées noires... Des thèmes sensibles, qui devaient lui valoir beaucoup d'ennemis dans les hautes sphères.
À tout hasard, le lieutenant de police chercha dans le paquet des éditions qui pourraient avoir un rapport avec celles embarquées par Christophe Gamblin, mais en vain. Ici, le journal le plus ancien remontait à 2006, date d'arrivée de Valérie à "La Grande Tribune", se rappela-t-elle. Son attention fut néanmoins attirée par un journal différent des autres, glissé dans le paquet. Il s'agissait du "Figaro", dont l'édition datait de quelques semaines : le 17 novembre 2011. Pourquoi avoir caché ce journal concurrent sous son lit ?
Lucie le survola afin de voir s'il ne manquait pas de pages, ou si un article n'avait pas été mis en évidence par Duprès. Elle dénicha un Post-it rose fluo, collé à la deuxième page, sur lequel était inscrit : « 654 gauche, 323 droite, 145 gauche ».
Un détail bien trop intrigant pour laisser ces journaux de côté.
- On va se donner beaucoup de boulot, mais allez, on prend l'ensemble.
Chargés du fruit de leur perquisition - trois cartons débordant de paperasse, - les deux officiers de police judiciaire grimpèrent les cent cinquante marches qui les menaient à leur service, au troisième étage du 36, quai des Orfèvres. Bien avant le début de sa carrière - elle devait avoir dix-neuf ans, - Lucie avait toujours rêvé de fouler ce vieux plancher, de parcourir les coursives étroites, sous les combles, où filtrait une mauvaise lumière. Le 36, quai des Orfèvres, pour n'importe quel policier de France, c'était le mythe, l'endroit où se succédaient les plus grandes affaires criminelles. Lucie y était entrée par piston - celui de Sharko et de l'ancien patron de la Crim', notamment, - un an et demi plus tôt. Elle, la petite Lilloise d'origine dunkerquoise... Et elle se rendait compte que, quand on bossait au 36 jour après jour, nuit après nuit, on oubliait l'aura du lieu et on ne voyait plus qu'une poignée d'hommes et de femmes courageux, qui s'acharnaient à combattre la gangrène d'une ville devenue bien trop grande pour eux. Rien de mythique là-dedans.
Michaël Chieux était en nage lorsqu'il déposa ses deux cartons dans la grande pièce rectangulaire du groupe Bellanger. Lucie, quant à elle, s'assit sur une chaise et fit tourner son pied droit avec les deux mains, les dents serrées.
Elle se retrouva seule avec le lieutenant Pascal Robillard, plongé dans ses listings et ses factures. L'endroit était vaste et agréable. Bellanger et Sharko - respectivement les numéros 1 et 2 du groupe - avaient droit à une place près de la fenêtre qui donnait sur la Seine et le Pont-Neuf, tandis que Lucie, Robillard et Levallois se situaient plutôt près du couloir. On trouvait de tout dans ce bureau à dominante masculine : des plans de Paris, des posters de motos ou de femmes, des armoires gorgées de dossiers, et même un téléviseur. La plupart des gars passaient davantage de temps ici que chez eux.
Pascal Robillard adressa à Lucie un regard qui en disait long sur son état nerveux.
- Ne me dis pas qu'il y a encore ça à éplucher ?
- J'en ai bien peur. Il y a des demandes de visas, si tu pouvais y jeter un œil en priorité...
Il soupira.
- Tout le monde veut tout en priorité. Je crois qu'un petit kawa bien corsé ne me fera pas de mal. Tu m'accompagnes ?
- Vite fait alors. Dans une demi-heure, c'est l'autopsie.
- C'est toi qui as tiré le pompon ?
- Pas le choix.
L'indispensable cafetière se trouvait un peu plus loin dans le couloir, dans une minuscule pièce mansardée qui faisait office de cuisine. Ce lieu était le point de ralliement des officiers de la Crim', un endroit de détente où les hommes plaisantaient et se tenaient au courant des dernières affaires. Quant à Lucie, on l'invitait souvent pour la pause café. Discuter avec une femme - mignonne pour ne rien gâcher - donnait de l'entrain aux équipes.
Le musculeux Pascal Robillard mit un peu de monnaie dans une coupelle et s'empara de deux capsules. Il en glissa une dans la machine.
- Au fait, j'ai bien reçu les quatre journaux que la victime du congélo avait embarqués. Je n'ai pas encore eu le temps de fouiner en profondeur, mais j'ai découvert un truc qui devrait t'intéresser.
Robillard n'était pas un homme de terrain. Marié, trois enfants, il préférait le calme et la sécurité des bureaux, où il pouvait creuser l'intimité des victimes, dépecer leur vie privée et faire sa gym. On le surnommait sans grande originalité le « Limier ».
- Comme tous ces journaux d'archives concernaient les régions Rhône-Alpes et PACA, j'ai eu l'idée de parcourir les factures téléphoniques de Christophe Gamblin, à la recherche de l'indicatif 04. Je me suis dit : « On ne sait jamais. » Et devine...
Lucie prit sa tasse de café, qu'elle but noir, sans sucre ni lait. La nuit risquait d'être longue et difficile, il lui fallait de la caféine pure dans le sang. Elle grignota aussi quelques biscuits au chocolat, après avoir laissé à son tour de la monnaie dans la coupelle.
- Annonce.
- J'ai bien un 04 dans la facture de novembre. Notre victime congelée a appelé une seule fois là-bas, le 21 novembre, plus précisément.
- Quelle ville ?
- Grenoble. J'ai composé le numéro, et je suis tombé sur l'institut médico-légal. Après plusieurs intermédiaires, j'ai été mis en relation avec un certain Luc Martelle, l'un des médecins légistes grenoblois. Il se souvient bien de notre victime. Gamblin était venu lui rendre visite pour lui poser des questions sur un dossier particulier : un cas de noyade dans un lac de montagne.
Lucie rinça sa tasse de café déjà vide dans l'évier et l'essuya. Elle considéra encore sa montre. Le temps pressait.
- Donne-moi le numéro de ce légiste.
Robillard termina sa boisson et sortit un bâton de réglisse déjà mâchouillé.
- Ne te bile pas. J'ai mis notre légiste à nous sur la piste. Le médecin de Grenoble a dû tout lui expliquer dans les moindres détails et lui faxer le rapport d'autopsie de la noyée. Tu devrais faire d'une pierre deux coups à la Rapée, ce soir.
- Deux cadavres pour le prix d'un. Génial.
- J'ai mieux, encore. L'affaire de la noyée remonte à février 2001.
Lucie tilta.
- La date de l'un des journaux des archives.
- Exactement. Alors, j'ai cherché. Le cas de noyade y est rapporté, dans la partie des faits divers.
- T'es un génie. Les copies de ces journaux, tu...
- J'ai tout imprimé en plusieurs exemplaires, sur mon bureau. Ça m'arrangerait si tu jetais un œil aux trois autres journaux, histoire de trouver le point commun, parce que là, j'ai la tête sous l'eau.
- Très bien. Au fait, ce mot que la victime avait gravé dans la glace, Aconla ou Agonia ?..
Il haussa les épaules.
- Rien. Pour Agonia, j'ai appelé l'agence marketing du même nom. Ils n'ont jamais entendu parler de Christophe Gamblin. De son côté, ses factures racontent qu'il ne les a pas contactés. Si quelqu'un de chez nous en a le courage, il pourra lire le livre et voir le film, mais franchement je doute qu'il y ait un rapport. Ce qui est certain, c'est que ça a l'air gratiné, cette affaire. À dix jours de Noël, c'est pas bon signe pour les vacances en famille.
- À qui le dis-tu !
Lucie le salua et alla vers la sortie, le laissant seul avec son bâton de réglisse. Le pas un peu traînant, elle repassa par le bureau, récupéra le journal intrus du "Figaro", les quatre copies de "La Grande Tribune", et fila dans l'escalier, en direction d'un lieu qu'elle détestait par-dessus tout et qui, elle en avait la certitude, allait lui faire revivre le calvaire de la disparition de ses filles : l'institut médico-légal de Paris.