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- On sait de qui il s'agit.
Sharko et Lucie venaient d'entrer dans le bureau de Basquez. Le capitaine de police leva les yeux de sa paperasse et considéra ses interlocuteurs quelques secondes, avant de tourner la tête vers Lucie :
- Tu ne crois pas que t'as des explications à donner, au lieu de débarquer ici la bouche en cœur ? Raconte d'abord, pour tes empreintes chez Gloria Nowick.
- C'est déjà fait.
- Oui, mais pas à moi.
Sharko resta en retrait, le regard sombre. Il regrettait encore de s'être laissé convaincre par Lucie mais se dit finalement que c'était peut-être la meilleure solution.
- Pour faire simple, j'ai interrogé toutes les anciennes connaissances de Franck, parce que je voulais lui faire une surprise pour Noël, et Gloria en faisait partie. Je rentre d'Albuquerque, et je découvre cette histoire hallucinante qu'il m'a cachée pendant plus d'une semaine.
- À nous aussi, si ça peut te rassurer.
Elle considéra Sharko avec un air de reproche, puis revint à Basquez.
- Sauf que moi, j'ai vraiment l'impression d'être le dindon de la farce. Bref... Bien contre mon gré, c'est sans doute moi qui ai orienté l'assassin vers Gloria Nowick. Parce que, cet assassin, c'est un type que j'ai engagé il y a deux mois pour fabriquer la surprise, censée être un mélange de film et de reportage. Ce mec est au courant de toute la vie de Franck, par photos et entretiens interposés. Il s'appelle Rémi Ferney.
Immédiatement, Basquez décrocha son téléphone et demanda une recherche d'adresse. Sharko restait dans son coin, muet. Il n'avait qu'une envie : aller loger une balle entre les deux yeux de cet enfoiré.
Basquez revint vers les deux flics.
- On va voir. Mais ça ne colle pas vraiment avec les conclusions de Franck. Selon lui, l'assassin de Gloria Nowick est aussi l'assassin de Frédéric Hurault. Et ça, ça s'est passé il y a un an et demi. Tu ne connaissais pas encore Ferney, si je ne m'abuse ?
- Ferney sait où Franck habite, il a dû nous surveiller, fouiller les poubelles, peut-être même entrer chez lui, d'après ce que m'a raconté Franck. Il a dû faire un tas de tentatives pour s'approcher de moi sans que je m'en rende compte. La pub sur mon pare-brise a été la bonne porte d'entrée. Mais si ça avait échoué, il aurait probablement essayé autre chose...
Basquez réfléchit quelques secondes. Il décrocha de nouveau son téléphone.
- Vous l'avez ? demanda-t-il.
Il nota quelque chose, raccrocha et se leva.
- Je passe un coup de fil au substitut. Dès qu'on a le feu vert, on fonce.