LXVIII LA VEUVE TEND SES FILETS

Biribi s’éloigna. Demeurée seule, La Veuve se jeta sur son lit. Elle était brisée de fatigue. Elle éprouvait dans la tête cette lassitude insurmontable qui suit les grands excès de travail cérébral. Elle sentit qu’elle allait s’endormir, que ses paupières, lourdes comme du plomb, se fermaient malgré elle.


Quand elle se réveilla, elle essuya la sueur glacée qui ruisselait sur son visage.


– Quel affreux rêve! murmura-t-elle. Ce sera donc ainsi toutes les fois que je m’endormirai!… Oh! ne plus dormir… que le jour où je m’endormirai dans la mort!… Ne plus souffrir de pareilles agonies!…


Elle frissonnait de tout son corps et se sentait faible, abattue comme par une longue maladie. Péniblement, elle ralluma le feu dans la cheminée, et fit chauffer du café dont elle buvait maintenant plus encore qu’elle n’avait bu autrefois du vin et de l’eau-de-vie. Elle mangea un morceau de pain, but du café brûlant et se sentit réconfortée.


– J’ai dormi cinq à six heures, pensa-t-elle en jetant un regard sur la pauvre pendule de la cheminée. Si ça peut s’appeler dormir! ajouta-t-elle avec un sourire effrayant. Ce n’est pas tout ça. Il faut que je m’occupe de la fille d’Hubert… Allons, allons, ça marche!… Encore deux ou trois jours, et tout sera fini!… Et alors… alors… qu’est-ce que ça peut faire que La Veuve me prenne!…


* * * * *


La Veuve, au moyen d’un signal convenu et frappé sur le plancher, fit monter Tricot et lui donna diverses commissions. Tricot parti, elle s’installa au coin du feu, d’où elle ne bougea pas pendant deux heures.


Au bout de ce temps, Tricot revint avec des paquets qu’il posa sur la table. La Veuve le remercia d’un signe de tête, et reprit sa rêverie, attendant qu’il s’en allât. Mais Tricot s’approcha d’elle et lui mit la main sur l’épaule.


– Qu’est-ce qu’il y a? fit-elle en tressaillant.


– Il y a que ça fait cinq, La Veuve. Ça commence à devenir inquiétant. Les deux premières, ça passait encore. Facile de se débarrasser de deux jeunesses. Mais voilà qu’il y a eu le gosse, ça faisait déjà trois. Puis l’autre qu’il a fallu empaumer pour pas qu’il nous dénonce. Ça faisait quatre. Puis, maintenant, n’en voilà une nouvelle, et blessée par-dessus le marché. Ce n’est pas qu’on flanche, mais vrai, on ne se soucierait tout de même pas de par trop risquer. Alors je viens vous demander: Est-ce que c’est bientôt fini?


– Tu as peur, Tricot? ricana La Veuve.


– Mais oui, fit Tricot avec son sourire. Encore une fois, La Veuve, je suis tout aussi décidé qu’un autre à gagner ma pauvre vie, mais quand les risques deviennent trop grands… Enfin, je ne suis pas trembleur, mais je commence à me dire qu’il est impossible que ça ne se découvre pas.


– Tricot, outre ce que je te donne, tous les jours, il y aura pour toi dix mille francs au bout de l’affaire.


– Merci, La Veuve. Je sais que vous êtes généreuse, et, au surplus, ça vaut ça… Mais, vrai, fût-ce pour le double et le triple, si ça doit durer huit jours encore…


– Trois jours, quatre au plus.


– Alors, ça va. Qu’est-ce que vous faites de la nouvelle venue?


– Je l’emmène avec moi loin de Paris.


– Bon. Et la gigolette à Jean Nib? Et la bouquetière?…


– Biribi s’en charge.


– Bon. Vous me jurez bien qu’il n’y aura pas de mort dans tout ça?… Je veux bien risquer quelques années de centrale, mais pour le reste, halte-là!


– Sois tranquille. Il n’y aura pas une goutte de sang versée. Je te préviendrais, sans ça!


– Je le sais. Ça me rassure. Restent les deux gringalets. Qu’est-ce qu’on en fait?


– Une fois tout fini, tu les garderas trois ou quatre jours pour les terroriser, puis tu les lâcheras…


– Diable! Diable!… Ça serait bien étonnant qu’au moins un sur deux ne mange pas le morceau…


– Eh bien, tu t’arrangeras! fit brusquement La Veuve en levant son regard funèbre sur Tricot.


– Bon! bon! murmura celui-ci. Je trouverai bien quelque moyen… C’est dit: je me charge de ces deux-là.


Et Tricot disparut comme il était entré, c’est-à-dire silencieux et souriant.


La Veuve prit les paquets déposés sur la table et descendit à son tour. En bas, elle prit une cruche qu’elle remplit d’eau, et un pain. Chargée de ces différents objets, quelques minutes plus tard, elle entrait dans la pièce où Lise avait été déposée sur un lit.


La pauvre petite n’avait pas bougé. Revenue de son évanouissement, elle tenait ses yeux ouverts, secouée de minute en minute par un petit frisson. Il y avait dans ses yeux un immense désespoir. Elle ne faisait pas un geste, et l’entrée même de La Veuve ne lui arracha pas un mouvement de surprise ou de terreur. Tout lui était égal, maintenant. La Veuve posa la cruche pleine d’eau dans un coin, près du lit, et le pain sur une chaise; elle défit les paquets apportés par Tricot: ils contenaient un costume complet de couleur neutre, comme peut en porter une ouvrière modeste. Alors elle s’approcha du lit où gisait Lise.


– Il faut vous déshabiller, ma petite, dit-elle sans rudesse. Attendez! je vais vous aider, laissez-vous faire…


En effet, Lise se laissait faire. Au contact de La Veuve, elle frissonnait. En quelques minutes, et prenant toutes les précautions imaginables pour ne pas lui faire de mal, Jeanne Mareil eut déshabillé celle qu’elle appelait Valentine d’Anguerrand. Alors, elle examina la blessure.


– Ça ne sera rien, reprit-elle. Je suis sûre qu’après-demain vous pourrez vous lever. Vous vous habillerez avec les vêtements que voici. J’emporte ceux que vous aviez… un costume de soirée, ça se voit trop dans les rues… Voilà. J’ai apporté du pain, en cas que vous ayez faim. Et de l’eau… Je vous apporterai une tisane calmante. Tâchez de reposer un peu, ça ne sera rien.


– Madame!


– Qu’est-ce qu’il y a? fit Jeanne Mareil avec une sorte d’empressement.


– Vous avez dit… mes vêtements de soirée pourraient être remarqués dans la rue… c’est donc…


– Quoi, ma petite?… Vous voulez me demander si vous reverrez bientôt la rue?… Enfin vous voulez savoir si vous êtes libre ou prisonnière comme dans la rue Saint-Vincent? C’est ça, hein?…


– Oui! eut la force de répondre Lise.


– Eh bien! vous êtes libre. Je vous en voulais, je l’avoue. Je voulais vous faire de la misère, et surtout, il faut dire que j’ai été excitée par la baronne… Mais ça été vraiment trop loin… Un coup de revolver! Non! c’est trop!… Et, du coup, je ne vous en veux plus. Je vous ai amenée ici. Ça vous sauve des griffes de la baronne qui vous tuerait, voyez-vous, aussi sûr que je vous parle… Mais vous partirez quand vous voudrez… c’est-à-dire lorsque je me serai assurée qu’il n’y a plus de danger.


– Madame… oh! madame, balbutia la malheureuse enfant, un mot encore, un seul mot… et je vous bénirai… Je vous aimerai de tout mon cœur…


– Parlez, ma petite… Et ne tremblez pas ainsi… tout s’arrangera, vous verrez…


– Lui!… Qu’est-il devenu?… lui!… que lui est-il arrivé?…


– Rien que je sache. Je sais simplement qu’il a fait sa déposition, et que la police est aux trousses de la baronne. J’ai été ce matin jusqu’à l’avenue de Villiers. Je lui ai laissé un mot pour le rassurer sur vous, et lui dire que je vous ferai ramener…


– Oh! soyez bénie, madame! balbutia Lise qui éclata en sanglots.


La Veuve parut réfléchir quelques instants, puis elle reprit:


– Il y a un quelque chose entre moi et le baron Gérard. Moi, j’en ai assez. Je crois que, si je vous ramène à lui saine et sauve, il consentira de son côté à oublier le passé. C’est tout ce que je demande en fait de récompense…


– Vous serez récompensée, soyez-en sûre! dit Lise ardemment. Je vous jure, au nom de Gérard, que tout sera oublié… tout… excepté l’immense service que vous nous rendez en ce moment…


La Veuve haussa les épaules d’un air philosophique, recommanda à Lise le calme et la prudence, puis sortit en emportant le costume de soirée.


Une heure plus tard, elle entrait dans l’arrière-salle d’un bar situé boulevard Barbès et disait quelques mots à voix basse au patron de l’établissement, qui répondit par un signe d’assentiment.


– Il faudrait quelqu’un d’adroit et qui n’ait pas les yeux dans sa poche… ajouta La Veuve.


– Soyez tranquille, j’ai votre affaire… la gare Saint-Lago sera surveillée par lui comme pour le départ d’un ministre.


– Il y a un beau carré au bout, conclut La Veuve, qui tendit un billet de banque à l’homme. Je viendrai aux nouvelles demain et les jours suivants.


Puis elle rentra dans son logis et s’y enferma.


Le lendemain, comme elle avait dit, elle retourna au bar du boulevard Barbès.


Il n’y avait rien de nouveau. Le surlendemain, rien encore. Mais le troisième jour, lorsqu’elle entra, le patron cligna de l’œil.


– Ça y est, lui glissa-t-il dans l’oreille. Il a pris hier le rapide de Brest…


La Veuve se contenta de faire un signe de tête, sortit, et, une fois dehors, murmura:


– Valentine, je la tiens. Demain Gérard sera pris. Il pourra choisir entre le bagne et l’échafaud. Reste M. le baron Hubert… et j’en fais mon affaire!… Ce soir, tout sera réglé… Enfin!


Dans son triste logis, à la table même où Biribi, sous sa dictée, avait, trois jours auparavant, écrit au chef de la Sûreté, La Veuve s’assit et, à son tour, écrivit:


«Hubert,


«Il faut que je vous parle. Il s’est passé tant de choses entre nous qu’au moment de m’éloigner de Paris, il est nécessaire que je vous dise ce que j’ai sur le cœur; peut-être, alors, nous pardonnerons-nous l’un à l’autre le mal que nous nous sommes fait, et je partirai plus tranquille.


«Je sais de façon certaine que vous habitez secrètement à l’hôtel d’Anguerrand.


«Cette nuit, après minuit, je viendrai. Si vous ne voulez pas me parler, il suffira que vous laissiez votre porte fermée. Mais si, comme moi, vous pensez que d’une explication suprême il peut résulter quelque bien, vous laisserez la porte entre-bâillée, – et j’entrerai.


«Jeanne MAREIL»


Cette lettre, La Veuve ne la mit pas sous enveloppe elle la roula en boule, l’entoura d’un fil croisé en tous sens, et chercha des yeux un objet quelconque destiné à alourdir cette boule de papier. Mais elle ne vit que son revolver posé sur la table et chargé à six coups. Alors elle enleva l’une des balles du barillet, et cette balle de revolver, devenue messagère, elle l’attacha au fil qui entourait sa lettre.


Quelques minutes, elle demeura rêveuse devant ce chiffon de papier accroché à la balle de plomb.


– Voudra-t-il? songeait-elle. Toute la question est là, maintenant. Oui, sans doute, il voudra. Ne fût-ce que par curiosité… J’aurais dû mettre que je sais où est sa fille… mais non… ça l’aurait plutôt mis en défiance… Je trouverai la porte ouverte, cette nuit, c’est sûr!


Elle partit, et, par le moyen de divers tramways, gagna le quartier lointain de la rue de Babylone. Elle ne tenait pas à arriver de bonne heure, et cherchait à allonger le chemin pour se donner le temps de réfléchir.


Lorsqu’elle se trouva sur le boulevard des Invalides, à l’encoignure de la rue de Babylone, et qu’elle vit le grand portail de l’hôtel d’Anguerrand, son cœur battit avec force, et elle en fut surprise, car il était bien rare que, chez elle, l’émotion produisit ces effets.


– Ce n’est pas tout ça! gronda-t-elle. Il faut que je fasse arriver le papier…


Elle regarda autour d’elle et avisa un gamin, un petit pâtissier qui passait, les deux mains dans les poches, son panier vide sur la tête, en sifflant un air patriotique. Le gamin, tout à coup, tomba en arrêt devant une bande piailleuse qui jouait au bouchon, et s’arrêta pour juger les coups.


La Veuve s’approcha de l’apprenti et lui dit en souriant:


– Tu vas arriver en retard pour porter ta timbale, mon petit ami…


– De quoi? fit le petit pâtissier. D’abord, c’était pas une timbale, c’était un vol-au-vent. Ensuite, il est porté, le vol-au-vent. Si y a plus moyen de s’arrêter un brin, alors! Mais c’est-y qu’vous connaissez mon patron?


– Non, mon petit ami…


– Alors, de quoi qu’vous vous mêlez, dites donc?


– Je voudrais te demander si tu veux gagner ceci? murmura La Veuve en montrant une pièce de cinq francs.


– Une roue d’derrière! Chouette! Comptez sur moi! déclara le gamin avec cet impayable aplomb qui est l’apanage des apprentis pâtissiers.


La Veuve l’entraîna à quelques pas, lui remit la boule de papier attachée à la balle, et lui désigna le grand portail de l’hôtel d’Anguerrand.


– Tu vois cette porte?


– Oui. Une porte de prison ou de cimetière, fit le gamin, gouailleur.


La Veuve tressaillit et un soupir gonfla son sein.


– Tu vas y aller, reprit-elle. Tu tireras la sonnette, un coup, très fort, et puis tu jetteras le papier par-dessus le mur, pour qu’il tombe dans la cour.


– Une bonne farce, quoi.


Le gamin posa son panier sur un banc du boulevard, s’élança dans la rue de Babylone, tira violemment la sonnette de l’hôtel et lança par-dessus le mur la balle de revolver qui entraînait la lettre de La Veuve.


Pendant près d’une heure, La Veuve demeura immobile à l’angle de la rue, les yeux fixés sur les fenêtres de l’hôtel. Enfin, son regard ardent perçut ce qui eût sans doute échappé à d’autres regards: le léger tressaillement d’un rideau.


– Bon! gronda-t-elle. Il est là. Il a entendu le coup de sonnette. Depuis une heure, il regarde. Il a vu le papier… Et maintenant il se décide à descendre pour le lire!…


* * * * *


Il était huit heures du soir. Dans sa chambre, La Veuve allait et venait, déplaçant ici une chaise, remettant plus loin un objet en place, grommelant des paroles confuses. Il y avait sans doute un dernier combat en elle.


Parfois elle s’arrêtait brusquement et prenait à deux mains son front brûlant où il y avait des coups sourds se répétant à intervalles réguliers mais très espacés.


À un moment, elle alla à la fenêtre, et jeta un regard sur la route pleine de ténèbres. Pourtant, dans cette nuit, elle distingua la silhouette de Biribi qui se promenait lentement sur le trottoir opposé.


– Il attend… il se demande si la fenêtre va s’éclairer… si c’est pour ce soir!… Oui!… c’est pour cette nuit!… Quand même je ne le voudrais pas, maintenant, il faut que cela soit, puisque j’ai écrit…


Alors, elle traîna près de la fenêtre sa petite table, mit la lampe allumée sur la table, et écarta même les rideaux de mousseline afin que le signal fût bien visible et sa volonté parfaitement claire pour Biribi.


Sur la table, ensuite, elle plaça un papier bien en vue; il portait ces mots:


– Rue Letort. Dans le galetas. Sous la caisse.


C’était l’indication de la cachette où Biribi devait trouver les cinquante mille francs, prix de l’assassinat de Lise.


– Voilà, murmura-t-elle. C’est fait. Cette nuit, tout sera fini!…


Elle s’habilla pour sortir, c’est-à-dire qu’elle jeta sur ses épaules un manteau de drap noir et mit sur sa tête ce chapeau à long crêpe de deuil qu’elle portait d’habitude. Dans la poche de sa robe, elle avait placé son revolver, et, sous son manteau, dans une sorte de gaine intérieure adaptée à l’étoffe, il y avait un bon poignard court et acéré…


Alors elle descendit et trouva Tricot dans la salle de cabaret.


– Renvoie tout ce monde, dit-elle, et ferme tout.


Tricot tressaillit, comprenant que des choses graves allaient se passer. Dix minutes plus tard, malgré leurs protestations, les clients ordinaires étaient dehors, et Tricot poussait les volets, verrouillait la porte. Alors, il revint s’asseoir près de La Veuve.


Il me faut deux autos cette nuit, dit celle-ci. Celle de Biribi, l’autre pour moi. Celle de Biribi devra être prête à filer vers minuit et demi, la mienne vers deux heures. Celle de Biribi reviendra. La mienne ne reviendra pas.


Tricot écoutait avec une attention profonde.


La Veuve tira de dessous son manteau un paquet roulé dans un journal. Elle défit le paquet: il contenait vingt mille francs en billets de banque.


– Tricot, dit-elle, voici les dix mille francs que je t’ai promis. Voici en outre dix mille francs pour l’auto qui ne reviendra pas. Il faudra donner à Biribi un coup de main pour y installer solidement la petite qu’il doit m’amener.


– Bon. Et qui conduira votre auto?


– Ne t’inquiète pas, j’aurai quelqu’un avec moi.


– Bon. Est-ce tout?


– Lorsque Biribi reviendra ici, cette nuit, ajouta La Veuve, il est possible qu’il ait besoin d’entrer dans ma chambre… je lui aurai peut-être donné quelques commissions, en le quittant…


– Bon, bon, ça ne me regarde pas…


La Veuve se leva et se rendit à la chambre qui servait de prison à Lise. Elle la trouva tout habillée du costume qu’elle lui avait apporté.


– Vous ne dormez donc pas? dit-elle.


Lise secoua la tête et joignit les mains.


– Madame… est-ce pour bientôt, dites!… oh! dites! Si vous saviez ce que je souffre…


– C’est pour cette nuit, dit La Veuve, tandis que Lise étouffait un cri de joie. Je venais vous dire de ne pas vous coucher, de ne pas vous endormir. Écoutez vers minuit et demi on vous ouvrira, vous monterez dans une automobile qui vous attendra et vous conduira avenue de Villiers où… vous êtes attendue…


– Oh! madame! comment vous remercier! murmura Lise qui se prit à pleurer.


– Vous me remercierez demain matin. Courage… Demain matin, vos peines seront finies…


Et La Veuve sortit rapidement. Car elle était à bout de forces. Elle n’avait pas le tempérament de comédienne, et il lui fallait un effort considérable pour ne pas laisser éclater sa haine.


Elle traversa les deux cours et sortit par la porte cochère que Tricot lui ouvrit. Quelques instants plus tard, elle était en route…


En route pour l’hôtel d’Anguerrand!…

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