31.
En cet automne 1943, alors que Hitler qui a lancé ses tueurs sur l’Europe rêvasse à une paix qu’au fond de lui il ne désire pas et sait impossible, de Gaulle est à Alger.
Il préside le Comité Français de Libération Nationale (CFLN), cette esquisse du gouvernement d’une France libérée.
Autour de De Gaulle, c’est le grouillement des intrigues dans lesquelles il ne faut pas se laisser prendre.
« Ma nature m’avertit, dit-il, mon expérience m’a appris qu’au sommet des affaires on ne sauvegarde son temps et sa personne qu’en se tenant méthodiquement assez haut et assez loin. »
Il doit être lucide, savoir que le général Giraud, poussé par ses entourages, ne se contente pas d’être le commandant en chef des forces armées, coprésident du CFLN, cantonné aux affaires militaires, de Gaulle en étant coprésident chargé des affaires politiques.
Mais de Gaulle sent bien que, à Londres et à Washington, on n’a pas accepté qu’il soit le chef de ce gouvernement français, fût-il provisoire.
Alger se peuple de tous ceux qui, patriotes, sont aussi antigaullistes et ont été et restent souvent d’ardents pétainistes.
Et de Gaulle ne peut accepter que la France Combattante soit ainsi entravée.
Souvent le dimanche, il quitte Alger. Il a besoin de s’isoler.
Ce mois de septembre 1943 est aussi brûlant que l’été.
De Gaulle se rend dans une petite maison de Kabylie. Il médite en marchant dans la campagne sur ces chemins caillouteux que bordent des figuiers.
Sur les terres arides, autour des bergeries de pierres sèches, les moutons paissent une herbe jaune. La mer est aussi loin que le semblent la guerre et le siècle. Et tout à coup, surgit un vieillard qui porte des décorations, qui a servi à Verdun.
L’Histoire et la France ont creusé leur sillon dans ce temps qui paraît immobile.
« Les hommes, murmure de Gaulle, si lassants à voir dans les manœuvres de l’ambition, combien sont-ils attrayants dans l’action pour une grande cause ! »
De Gaulle rentre à Alger, plus résolu encore à faire triompher la cause de la France, à écarter ceux qu’aveuglent leurs ambitions et qui ont trahi la patrie.
Il se souvient de Clemenceau disant, en 1917 : « Le pays connaîtra qu’il est défendu. »
Il faut dire aussi : « Le pays, un jour, devra connaître qu’il est vengé. »
On lui parle de Pierre Pucheu, cet ancien ministre de l’intérieur de Vichy, en 1941-1942. Pucheu a dressé la liste des otages du camp de Châteaubriant que les Allemands devaient exécuter pour venger la mort du Feldkommandant de Nantes abattu par des résistants. Il a choisi des communistes. Pucheu a abandonné Vichy et sollicité de Giraud le droit de servir dans une unité combattante. L’ancien ministre se trouve en résidence forcée au Maroc. Que faire de lui et des collaborateurs ?
De Gaulle répond aux journalistes qui s’interrogent sur ce qu’ils appellent l’« épuration » :
« La justice est une affaire d’État au service exclusif de la France. »
Le 3 septembre, le CFLN décide d’« assurer dès que les circonstances le permettront l’action de la justice à l’égard du maréchal Pétain et de ceux qui ont fait ou feront partie des pseudo-gouvernements formés par lui qui ont capitulé, attenté à la Constitution, collaboré avec l’ennemi, livré des travailleurs français aux Allemands, et fait combattre des forces françaises contre les Alliés ou contre ceux des Français qui continuaient la lutte ».
Giraud vote le texte.
Comprend-il que Pucheu, auquel il a assuré qu’il pourrait effacer son passé en combattant, est concerné ? Qu’on va emprisonner l’ancien ministre à Meknès ? Et que d’autres qui furent dans son entourage peuvent aussi être poursuivis ? Que tout cela marque la victoire des idées de la France Combattante ?
De Gaulle regagne la villa des Glycines, sa résidence. Il s’enferme dans son bureau. Les dossiers s’entassent. Rapports à lire. Décisions à prendre. Manœuvres et peut-être complots à déjouer.
Giraud est coprésident et commandant en chef. L’armée, puisque l’état de siège dure, conserve presque tous les pouvoirs.
Les services de renseignements de cette armée, les SR, qui hier travaillaient pour Vichy, sont maintenant au service de Giraud. Anti-allemands, les officiers qui les dirigent sont aussi antigaullistes. Ils refusent de fondre les SR dans le BCRA, les Renseignements de la France Libre.
Les « giraudistes » agissent de concert avec les services secrets anglais. Ils espèrent sans doute détacher la Résistance de De Gaulle.
Ils ne réussiront pas. Les liens tissés par Jean Moulin ne peuvent être tranchés, parce que tous ceux que guide l’intérêt de la France savent que l’unité des patriotes autour de De Gaulle est la condition de la renaissance et de la souveraineté nationale.
De Gaulle le dit devant des foules rassemblées pour l’acclamer, l’écouter, à Casablanca, à Oran, à Alger.
Il rappelle qu’il y a quatre ans, le 3 septembre 1939, la guerre commençait.
« Nous avons chancelé, oui, c’est vrai ! reconnaît-il.
« À cause de l’esprit d’abandon d’une fraction de ce qu’il est convenu d’appeler les élites, à cause de la trahison de quelques misérables, à cause de tout le sang que nous venions de répandre de 1914 à 1918…
« Mais depuis 1939, que de combats, de sacrifices ! »
De Gaulle les énumère parce que, en cet automne 1943, qui, sinon lui, les mesure, les exalte ?
« Cent trente-cinq mille Français sont morts sur les champs de bataille, 55 000 ont été tués aux pelotons d’exécution, plus de 100 000 ont succombé dans les camps ou les prisons de l’ennemi ou de ses complices, deux millions sont prisonniers de guerre, près d’un million de nos petits-enfants ont péri faute de nourriture suffisante, et le peuple français tout entier vit sous un régime effroyable de famine, de délation et d’oppression. »
Mais en cet automne, le souffle de la victoire soulève les enthousiasmes.
Oui, le pays sera vengé.
Dans son bureau de la villa des Glycines, de Gaulle découvre les derniers télégrammes. Et la colère se mêle à la joie. L’Italie a capitulé, mais les Alliés ont une fois de plus tenu à l’écart la France Combattante.
De Gaulle proteste, s’interroge.
Des rumeurs font état de mouvements insurrectionnels en Corse.
Le 9 septembre au matin, le général Giraud entre dans le bureau. « La libération de la Corse a commencé », dit-il. De Gaulle se maîtrise. Pourquoi le CFLN et lui-même n’ont-ils pas été informés ?
Giraud pérore. Il a rencontré ici, à Alger, le communiste Arthur Giovoni, qui dirige l’insurrection. Un sous-marin, le Casablanca, l’a reconduit en Corse. Les services secrets anglais ont fourni 10 000 mitraillettes. Les troupes italiennes se sont retournées contre les 14 000 Allemands de la division SS Reichsführer qui résistent.
« Il faut, dit Giraud, envoyer des renforts dans l’île. Les premiers, le bataillon de choc du commandant Gambiez, vont y être débarqués. »
De Gaulle va et vient dans son bureau. Pourquoi faut-il que ces nouvelles qui devraient soulever l’enthousiasme soient ternies par l’ombre des manœuvres ?
Giraud a agi seul ! Giraud a laissé les communistes prendre la tête de la Libération, avec la complicité des Anglais, sans doute pour affaiblir de Gaulle et le CFLN.
« Je suis, mon général, commence de Gaulle, froissé et mécontent de la manière dont vous avez procédé à mon égard et à l’égard du gouvernement en nous cachant votre action. »
Il fixe Giraud.
« Je n’approuve pas le monopole que vous avez donné aux chefs communistes. Il me paraît inacceptable que vous ayez laissé croire que c’était fait en mon nom comme au vôtre. » Giraud a toujours prétendu ignorer l’imminence de l’armistice conclu par les Alliés avec les Italiens. Or, l’insurrection en Corse s’est déclenchée le jour de l’annonce de cet armistice. Et Giovoni en avait arrêté la date lors de son voyage à Alger. Giraud savait donc.
« Je ne m’explique pas comment vous avez pu dire à notre Conseil des ministres que vous ignoriez l’imminence de l’armistice italien », ajoute de Gaulle.
Il croise les bras.
« De tout cela, je tirerai les conséquences qui s’imposent dès que nous aurons franchi la passe où nous voici engagés. La Corse doit être secourue au plus tôt. Le gouvernement fera ensuite ce qu’il doit pour tarir une bonne fois la source de nos discordances. »
Tout serait plus clair s’il y avait un gouvernement derrière un seul président. Et s’il ne fallait mener que des combats contre l’ennemi, qui résiste à Bastia, cependant que les troupes débarquées par des navires français le refoulent peu à peu avec l’aide des garnisons italiennes.
Le 4 octobre 1943, enfin, Bastia est libérée.
Il doit se rendre au palais d’État, saluer Giraud, commandant en chef, le féliciter pour la manière dont il a conduit les opérations. Et, la page des compliments tournée, il faut répéter que « les conditions dans lesquelles ont été préparées en dehors du CFLN les opérations de toute nature tendant à la libération de la Corse » sont inacceptables.
« Vous me parlez politique, répond Giraud sur un ton agacé.
— Oui, car nous faisons la guerre, or la guerre c’est une politique. »
Il faudra dans les semaines qui viennent contraindre Giraud d’accepter les principes de la République qui subordonnent le pouvoir militaire au pouvoir politique.
De Gaulle, quelques jours plus tard, reçoit Henri Queuille, l’un de ces hommes politiques de la IIIe République qui ont rejoint Alger.
« Je ne puis gouverner, lui dit-il.
— Donc, Giraud ou moi ! »
Une fois encore il faut menacer, jouer quitte ou double.
« Les responsabilités doivent être prises et connues. Quant à moi, je ne puis porter les miennes plus longtemps dans de telles conditions. »
Il quitte Alger, se rend en Corse où il vient de faire nommer préfet et secrétaire général deux hommes en qui il a toute confiance, parce qu’ils ont rejoint la France Combattante aux temps d’incertitude : Charles Luizet et François Coulet.
Voici Ajaccio, puis Corte, Sartène, Bastia.
De Gaulle est pris dans la « marée de l’enthousiasme national ». Il s’écrie : « C’est un peuple rajeuni qui émerge des épreuves ! »
Dans les villages qu’il traverse, il aperçoit ces soldats italiens qui ont aidé à chasser les Allemands.
« Nous ne sommes pas de ceux qui piétinent les vaincus, dit-il. Ici, nous nous trouvons au centre de la mer latine. »
Il veut penser à l’avenir, à ces peuples avec lesquels la France devra renouer une alliance. Il sourit. « Cette mer latine qui est enfin, dit-il, l’un des chemins vers notre alliée naturelle, la chère et puissante Russie. »
Il pense aux diplomates anglais que hante la menace russe et qui ne rêvent que de bloquer la Russie aux portes de la Méditerranée. Autant leur faire comprendre que la France, désormais, a reconquis sa liberté de jeu, et qu’il faut donc compter avec elle, que l’on ne peut l’écarter des négociations de paix avec l’Italie. Et en effet, de retour à Alger, de Gaulle apprend que le Comité va avoir un représentant aux côtés des Alliés pour discuter avec les Italiens.
« La victoire approche, lance de Gaulle. Elle sera la victoire de la liberté. Comment voudrait-on qu’elle ne fût pas aussi la victoire de la France ? »
C’est le début du mois de novembre 1943. Pour la première fois se réunit l’Assemblée Consultative Provisoire, au palais Carnot, siège des Assemblées algériennes, sur le boulevard des Arcades qui coupe le port d’Alger.
De Gaulle monte à la tribune. Il est en uniforme de toile. Il regarde sur les gradins de cet hémicycle semblable en réduction à celui du Palais-Bourbon ces hommes venus de la « nuit », combattants de l’ombre, militants dont la présence fait naître sur Alger un « souffle âpre et salubre ».
« Il est vrai, dit-il, que les élections générales constituent la seule voie par où doive un jour s’exprimer la souveraineté du peuple. »
Mais cette Assemblée Consultative Provisoire française exprime les forces qui résistent, elle est le porte-parole – il le dit – de l’ardent mouvement de renouveau qui anime en secret la nation. Et « cette réunion n’est ni plus ni moins qu’un début de résurrection des institutions représentatives françaises ».
Maintenant, dernière étape, remanier le Comité Français de Libération Nationale, en faire un vrai gouvernement.
Le 9 novembre, les membres du Comité remettent leur portefeuille de « ministre » à la disposition du général de Gaulle pour qu’il donne à ce gouvernement une nouvelle composition.
Les généraux Georges et Giraud n’en feront plus partie.
De Gaulle a choisi chacun des hommes qui vont enfin pouvoir travailler avec efficacité. Henri Frenay a accepté d’être commissaire aux Prisonniers, Déportés et Réfugiés. Aucun des autres commissaires – d’Astier de La Vigerie, Capitant, Mendès France, Philip, Pleven, Tixier, Catroux – n’a été complice de Vichy. Certains – Jean Monnet ou René Mayer – ont été des proches de Giraud. Mais il faut faire l’unité, maintenant que Giraud n’est qu’un commandant en chef soumis au pouvoir politique.
De Gaulle lui écrit. Il faut enfermer Giraud dans les propos que le général a tenus. « Mon Général… Je me permets de vous féliciter de pouvoir, comme vous l’avez toujours souhaité, vous consacrer entièrement à la grande tâche de commandement qui vous est dévolue. »
Quoi d’autre pourrait faire Giraud ? Il est trop patriote, trop prudent aussi pour croire ceux de ses conseillers qui lui répètent : « Il est grand temps d’agir. L’armée est encore derrière vous, elle souhaite un ordre… Vous êtes à un virage décisif, mon Général. Vous auriez pu être un personnage de l’Histoire de France. Vous pouvez l’être encore. Il vous suffit de faire un geste et le pays sera sauvé. »
De Gaulle repousse le feuillet qui rapporte des propos du général Chambre, un proche de Giraud. Il hausse les épaules. Comme si l’on pouvait décréter Giraud « personnage de l’Histoire de France » !
Savent-ils ce que c’est un destin national, ceux qui pensent cela ?
De Gaulle est seul dans son bureau.
Ces premiers jours de novembre 1943, malgré l’éclat d’une lumière encore chaude, serrent le cœur par leur brièveté. Le soleil paraît aussi brillant qu’au printemps, mais tout à coup, tout se dérobe, et dans le jardin l’ombre s’étend.
De Gaulle marche lentement. Il fume.
Il y a un an seulement, jour pour jour, le 8 novembre 1942, les troupes françaises ouvraient le feu sur les Américains qui débarquaient. Et commençait ici, à Alger, au Maroc, ce grand jeu dont le but était destiné à soumettre la France Combattante et à faire que les hommes de Vichy gardent sous l’autorité anglo-américaine les pouvoirs qui étaient les leurs sous la domination allemande.
Tout cela, il l’a empêché. Il pense à ces hommes dont il a été la voix. Jean Moulin, le général Delestraint, trahis, arrêtés, torturés, morts sans doute.
À ceux qui, comme Pierre Brossolette, sont en mission en France. Il imagine Brossolette traqué dans Paris. Il se répète une phrase de Mauriac qui l’émeut : « On dirait que Paris, accroupi au bord de son fleuve, cache sa face dans ses bras repliés. »
Des vers lui reviennent qu’il a cités dans son dernier discours, vers d’Aragon qui parlent, parce que ainsi sont les temps de guerre, de la mort et de la patrie :
Qu’importe que je meure avant que se dessine
Le visage sacré, s’il doit renaître un jour ?…
Ma patrie est la faim, la misère et l’amour.
Et ceux de Jean Amy qui évoquent les patriotes fusillés :
Ce sang ne séchera jamais sur cette terre
Et ces morts abattus resteront exposés,
Nous grincerons des dents à force de nous taire
Nous ne pleurerons pas sur ces croix renversées
Mais nous nous souviendrons de ces morts sans mémoire
Nous compterons nos morts comme on les a comptés.
Et puis, alors qu’il rentre car brusquement avec la nuit le froid s’est installé, il se souvient de ces vers d’Edmond Rostand, qui remontent de son enfance, qui font revivre tant de souvenirs, le père, la mère, et leur passion pour la France, devenue sienne.
Il murmure :
Je ne veux voir que la victoire !
Ne me demandez pas : après ?
Après ! Je veux bien la nuit noire
Et le soleil sous les cyprès !
Ces mots ne sont pas ceux de la nostalgie. Ils expriment la réalité.
Ils provoquent le désarroi, l’angoisse et même la panique des hommes qui se sont ensevelis dans la collaboration.
À Vichy, autour de Pétain, on est convaincu, en cet automne 1943, de la défaite nazie.
Nombreux sont ceux qui changent de camp, veulent avoir leur « carte » de résistant. D’autres s’obstinent, trop compromis pour espérer l’oubli et la clémence.
Un proche de Pétain confie :
« Laval est devenu impossible ; je ne sais s’il croit vraiment à la victoire allemande, mais il parle comme s’il y croyait vraiment. Il fait l’unanimité contre lui et entraîne le Maréchal dans son impopularité. »
Tout cela – en dépit de la répression qu’exerce la Milice « française », auxiliaire de la Gestapo – est condamné et chacun en France le sait.
Le cœur de la nation bat à Alger. Là se dessine l’avenir de la nation.
Les Alliés sont bien contraints d’en prendre acte.
Il a été – enfin ! – décidé que des troupes françaises participeraient à la campagne d’Italie.
Un corps expéditionnaire français est constitué. Mais il faut d’abord réaliser l’amalgame entre l’« armée d’Afrique » – longtemps pétainiste… et patriote – et les Forces Françaises Libres – les FFL, ces Fous Furieux de Liberté.
Le général Juin – un condisciple de De Gaulle à Saint-Cyr qui ne s’est rallié à la France Libre qu’au début de 1943 – est chargé de réaliser cette unité.
Le 25 novembre 1943, les premières troupes françaises débarquent à Naples. Mais ces 65 000 hommes et 12 000 véhicules sont peu de chose par rapport aux 1 300 000 hommes mobilisés (1 076 000 Français de souche européenne, 233 000 musulmans d’Algérie, de Tunisie et du Maroc, 20 000 Français « évadés d’Espagne »).
Amalgame difficile entre les FFL de la 1re Division Française Libre et les Africains. Seuls les combats dans les Apennins permettront de le réaliser, sans jamais effacer les divergences.
Mais l’essentiel est que la France soit redevenue une puissance militaire, participant à la guerre, par quatre divisions engagées en Italie.
De Gaulle, le 30 octobre 1943, peut, célébrant le 60e anniversaire de l’Alliance française, déclarer :
« La Résistance, c’est-à-dire l’espérance nationale, s’est accrochée sur la pente à deux pôles qui ne cédèrent point. L’un était un tronçon d’épée, l’autre la pensée française. »
« Et voici à l’horizon les premiers rayons de l’aurore. Voici l’annonce de la fierté retrouvée, de la force renaissante, de la grandeur réapparue. »