Panigarola priait, agenouillé, prostré sur les marches du maître-autel de Saint-Germain-l’Auxerrois. Il priait, c’est-à-dire qu’il discutait avec lui-même, dans un tragique et silencieux corps-à-corps. Il semblait de pierre. Les plis de sa robe n’avaient pas un tressaillement. La prière au pied des autels, chez ce moine incrédule, prenait la forme la plus pure, la plus idéale, la plus auguste de la prière. Il ne s’adressait pas à un être surnaturel, il s’adressait à lui-même. Il n’implorait ni la bonté, ni la puissance de la divinité: il cherchait dans son âme tourmentée une lueur de vérité.
Voici quelle fut la prière du moine dans la silencieuse église, que la tempête extérieure battait de ses ailes géantes, tandis que Catherine de Médicis, embusquée à la petite porte, guettait l’arrivée d’Alice de Lux, l’arrivée du comte de Marillac, tandis que les cinquante nobles ribaudes, les cinquante belles demoiselles, là-bas, au fond, attendaient, pétrifiées, le poignard à la main.
– Christ a souffert. Socrate a souffert. Mais tous deux étaient soutenus par une idée sublime. Moi qui ai l’âme vaste d’un Christ, l’âme lucide d’un Socrate, je souffre comme eux, et je ne trouve pour me soutenir qu’une idée basse, malingre et d’étroite envergure: la vengeance. Christ et Socrate étaient des hommes comme moi. Et toute l’histoire, tous les écrits, tous les témoignages des contemporains prouvent qu’ils sont morts en pleine sérénité. Moi qui ai rêvé de larges fraternités comme Christ, moi qui ai conçu une république plus belle que la république de Platon, je ne trouve en moi que haine et passion déchaînées… Pourquoi? Est-ce parce qu’une femme s’est dressée sur ma route? Est-ce parce que j’ai aimé cette femme?… Tâchons à voir clair en moi-même… Pourquoi suis-je ici? Que viens-je faire? Et qu’ai-je fait?… Ce que j’ai fait est terrible: pour atteindre un homme, j’ai fait passer ma haine dans l’âme des multitudes à qui j’ai parlé au nom de Dieu, c’est-à-dire au nom de ce qui est pour les hommes, la Bonté, le Pardon, la Justice. Donc, au nom de la Justice, j’ai indiqué qu’il fallait être injuste envers une foule de malheureux; au nom du Pardon, j’ai soutenu qu’il fallait exterminer ceux qui ne croient pas comme les catholiques; au nom de la Bonté, j’ai déchaîné la haine… Les huguenots vont être détruits parce qu’ils ont eu horreur du mensonge et de la simonie… Parce que j’ai déclaré qu’ils étaient l’hérésie, l’imposture et la trahison… parce que j’ai voulu atteindre Marillac! Oui, oui! Pour moi, tout est là. Je veux ignorer la politique de Catherine et de Charles et de Guise. Ils veulent tuer comme je veux tuer. Pourquoi? Peu m’importe! Ce qui importe, c’est que nous avions tous besoin les uns des autres pour assouvir nos passions et que nous avons fait d’effroyables alliances… Que ces alliances servent les secrets desseins de la sainte Inquisition de Rome, que l’esprit impur de la domination nous ait suscités, que nous soyons de misérables instruments aux mains de la puissance occulte qui veut asservir le monde, là n’est pas la question pour moi… J’ai voulu tuer Marillac. Voilà ma vérité à moi! J’ai voulu emporter cette femme! J’ai voulu conquérir un baiser, et pour ce baiser, j’ai mis le feu aux quatre horizons du monde!… Or, où en suis-je maintenant? Il s’agit de préciser: je ne peux plus m’échapper par quelque argument; me voici en présence de l’inévitable. Voici: aujourd’hui, l’envoyée de Catherine m’est venue dire: «Ce soir, un peu avant minuit, soyez à Saint-Germain-l’Auxerrois: Alice vous attend.» Oui, voilà bien ce qui m’a été dit… Et lorsque j’arrive, ayant oublié Marillac, lorsque j’arrive chercher de l’amour, c’est encore à ma haine que je me heurte, et Catherine est là pour me dire que Marillac va se trouver devant moi!… Ô sombre génie! ô ténébreuse conspiratrice! qu’attends-tu de moi?… Ce que tu attends de moi, reine, c’est que je mette dans l’âme de cet homme autant de douleur, autant de haine qu’il y en a dans la mienne! Et c’est cela que j’ai promis! Cette lettre, ce papier qui se tord dans ma main, je dois le faire lire à cet homme! Et voilà à quoi aboutit ma vengeance!… à cette chose ignoble et basse, vile et hideuse, que moi, marquis de Pani-Garola, moi, qu’au-delà des monts on appelait le loyal, le fier, le probe gentilhomme, moi qui rêvais de pitiés souveraines, oui, moi, je vais lâchement tuer un homme non pas en combat singulier comme jadis, non pas au soleil, l’âme forte et la pensée riante, mais dans l’ombre, après l’avoir attiré au plus infâme guet-apens, non pas les armes à la main, mais par un papier, par une forfaiture!… Voilà ce que je vais faire! Et cela pour qu’une femme qui ne m’aime pas soit à moi! Pour que deux êtres qui s’adorent soient à jamais séparés!…Le ferai-je?…Et si je le fais, voyons?… J’emporte cette femme. Elle est à moi… Supposons la chose faite… me voici avec elle, au loin, où cela? Peu importe… je m’approche d’elle… la voici qui pleure… où vais-je trouver les paroles de consolation? Alice, Alice, écoute-moi. Écoute l’amour… l’amour!… Ah! quelle révolte la met debout! quel mépris dans ses yeux!… Et cette bouche de la femme adorée, cette bouche où je viens chercher un baiser… ah!…
Une main s’appesantit sur l’épaule du moine.
Il frissonna.
– L’heure terrible est venue! murmura-t-il.
Telle fut la prière du moine Panigarola, telle fut sa pensée suprême à l’instant où le comte de Marillac et Alice de Lux, les mains enlacées, l’âme ravie, pâles de bonheur, s’approchaient à pas lents et s’arrêtaient au pied de l’autel.
Catherine anxieuse, attentive, sans un geste de trop, concentrée dans l’attente, dit d’une voix calme:
– Voici celui qui va vous unir…
Les fiancés levèrent leur regard vers le moine qui lentement se redressait, rabattait son capuchon sur ses épaules et se tournait vers eux…
L’angoisse de cet instant fut inexprimable.
Alice vit Panigarola. Ses lèvres devinrent blanches. Un tremblement convulsif la saisit. Ses yeux rivés à ceux du moine exprimèrent une surhumaine horreur.
Dans cette inappréciable seconde, elle comprit l’affreux guet-apens.
Son regard de folle se détacha du moine, se posa sur Catherine avec une telle intensité d’épouvante que la reine recula d’un pas, puis sur son fiancé, et cette fois, avec une si profonde pitié, que Marillac chancela, puis, enfin, à nouveau sur le moine.
Marillac sentait ses pensées se disloquer avec le fracas d’un monument qui tombe.
Que se passait-il?
Rien au monde ne pouvait lui faire savoir… mais il devinait, il voyait avec une aveuglante clarté que ce devait être quelque chose de monstrueux, d’impossible et pourtant de certain, quelque chose d’énorme et de fabuleusement hideux…
Catherine, les lèvres serrées, la figure marmoréenne, attendait.
Le moine ne voyait qu’Alice… Alice seule!
Cela ne dura pas en tout deux secondes…
Mais ces deux secondes furent dans l’âme de Panigarola une éternité de désespoir. Il y avait dans l’attitude d’Alice un tel amour, si grand, si vrai, si pur, que dans l’ombre, elle en paraissait illuminée…
Et ses yeux!…
Ah! ses grands yeux bruns tournés vers le moine! Comme ils parlèrent! Comme ils sanglotèrent! Quelle ineffable et sublime supplication jaillit de leur double rayon de lumière infiniment triste et douloureuse!…
«Tuez-moi! disaient ces yeux, faites de moi ce que vous voudrez, infligez-moi les tortures qu’il vous plaira, mais lui! lui! mon fiancé, mon amant, mon amour, ah! si vous n’êtes pas plus bourreau que le bourreau, ne lui faites pas de mal!…»
Cette prière muette de l’amante, cette synthèse d’atroce douleur, cette intense supplication pénétraient dans l’âme du moine avec la même acuité, la même irrésistible force qu’un poignard eut pénétré dans ses chairs.
Il était debout par un miracle de volonté.
Tout se détraquait en lui. Amour, haine, vengeance, fureur, tous ces sentiments fuyaient à tire-d’aile comme une nichée d’oiseaux nocturnes dans une vieille tour où l’on entre tout à coup avec des flambeaux.
Il était couleur de cendre.
Et lorsqu’après ces deux secondes, il se retrouva, lorsqu’il put jeter en lui-même un regard d’étonnement, il n’y découvrit plus qu’une immense pitié… la pitié le noyait, le submergeait tout entier, comme, après un cataclysme, l’Océan submerge les monts, les forêts, les aspérités de toute une contrée.
Il leva les bras vers les voûtes noires, comme s’il eût voulu prendre à témoin de son sacrifice d’invisibles puissances, puis ses yeux, avec une expression de miséricorde où il sembla que son âme entière fût passée: l’instant d’après, tandis qu’Alice de Lux étouffait une clameur de joie, d’espoir et de gratitude, le moine s’affaissa, évanoui.
Le sacrifice avait brisé ses forces.
Marillac éperdu, livide, s’arracha à l’étreinte d’Alice et fit deux pas vers Catherine.
– Madame, fit-il d’une voix rude, que se passe-t-il? Quel est cet homme? Ah! ce n’est pas un prêtre! Voyez, voyez… sous sa robe de moine, c’est un gentilhomme qui apparaît!…
La robe s’était en effet écartée. Le brillant costume de Panigarola se montrait en partie. Dans sa main crispée, le moine tenait encore un papier chiffonné.
– Viens! haletait Alice, viens, partons, fuyons!…
– Madame, rugit le comte, quel est cet homme?
Catherine répondit:
– Je ne sais… Mais tenez, ce papier nous le dira peut-être…
Au même moment la reine s’écria:
– Oh! mais je le reconnais! C’est le marquis de Pani-Garola! Que fait-il ici à la place du prêtre qui m’attendait!…
Marillac s’était penché; de la main crispée du moine, il avait arraché le papier, ou du moins une partie du papier, et d’un geste fébrile, de ses doigts qui tremblaient, il le dépliait, le défripait…
– Panigarola! grommela-t-il. Panigarola! Bon! que me veut-il, celui-là?
Ses deux poignets, à cet instant, furent saisis comme dans deux étaux par deux mains frêles, glacées, douces, satinées, mais convulsivement serrées. Le visage d’Alice lui apparut à quelques lignes du sien. Leurs regards échangèrent des sentiments de folie, obscurs, intraduisibles, terribles. Elle se colla à lui, et haletante, murmura d’une voix à peine distincte:
– Ne lis pas…
– Alice, tu sais ce qu’il y a là!
– Ne lis pas!… Viens… fuyons… la mort est sur nous…
– Alice, la vérité est là! La vérité que Jeanne d’Albret connaissait! la vérité que ma mère m’a cachée!
Il parlait sans savoir. Un cercle de feu étreignait sa tête.
– Ne lis pas!… Donne-moi cette preuve d’amour! Regarde-moi! Je t’aime, tu ne peux savoir combien je t’aime! Ne lis pas, mon amant, mon époux! Ne lis pas le papier de cet homme!
– Alice! Tu connais cet homme!
Leurs voix, maintenant, avaient d’étranges intonations. Ils ne les reconnaissaient pas. Toute l’horreur, toute l’épouvante était dans la voix d’Alice, tandis que celle de Marillac rugissait le soupçon.
La malheureuse fit un effort désespéré et tenta de prendre le papier.
Marillac, d’un mouvement de douceur formidable, se défit de l’étreinte et monta jusqu’à l’autel, posa près du tabernacle la lettre que ses doigts ne pouvaient plus tenir.
Alice se mit à genoux et murmura:
– Oh! mon amant, mon unique amour, adieu…tu ne sauras jamais… comme tu as été adoré… adieu…
Et portant à ses lèvres le chaton d’une bague qui ne quittait pas son index, elle le mordit.
Alors elle leva sur Marillac des yeux empreints d’une passion surhumaine et attendit la mort.
À la lueur du cierge posé près du tabernacle, Marillac lut ces mots:
«Moi, Alice de Lux, je déclare que si l’enfant que j’ai eu du marquis de Pani-Garola, mon amant, est mort, c’est que je l’ai tué. Que si l’on retrouvait le cadavre de mon enfant, il ne…»
Là le papier était déchiré. Le reste était demeuré dans la main du moine:
Le comte se retourna; décomposé à ce point que Catherine ne le reconnut pas – Catherine qui, à deux pas, ramassée sur elle-même, son poignard à la main, contemplait cette scène.
Le comte ne la vit pas.
Alice tendit vers lui ses bras, et d’une voix redevenue étrangement pure, dans une extase d’amour, transfigurée, purifiée par la mort qui la gagnait, elle dit:
– Je t’aime!…
Marillac ne la vit ni le l’entendit.
Il s’étonnait qu’il fût vivant, que l’effroyable charge de douleur appesantie tout à coup sur lui ne l’eût pas écrasée; une singulière lucidité dans son esprit éclairait violemment un seul point – une question qu’il se posait:
«Comment vais-je mourir?»
Le reste disparaissait dans une sorte d’obscurité. C’est à peine s’il distinguait que la souffrance lui venait de l’affreuse découverte. Il n’y avait plus en lui que l’horreur de la vie. Vivre encore une heure, une minute, cela lui semblait une impossibilité. Non! le cœur humain ne peut supporter de ces angoisses. Il faut qu’il éclate dans la poitrine embrasée de fièvre.
Son regard vitreux tourna autour de lui.
Il se posa un inappréciable instant sur Alice qui, les bras tendus, les yeux rivés à lui, ne voyant que lui, répéta:
– Je t’aime…
Il ne la vit pas. Son regard atteignit la reine.
Et alors, un imperceptible tressaillement indiqua qu’il revenait à la connaissance des choses qui l’entouraient.
À grand’peine, il se détacha de l’autel auquel il s’était appuyé, et d’un pas lourd, hésitant, il s’approcha d’elle.
Catherine de Médicis le vit venir sans pouvoir faire un geste. Elle était sous le charme de l’horreur. Confusément, elle se disait qu’elle avait outrepassé les limites. Mais la tenace résolution de tuer son fils la dominait.
Lorsque Marillac fut tout près d’elle, il sourit.
Quel sourire!…
Et voici ce qu’il dit, ce qu’il balbutia plutôt, car la reine put à peine l’entendre:
– Eh bien, ma mère, êtes-vous contente?… Pourquoi me tuez-vous… de cette manière?…
Catherine apprit ainsi que son fils comprenait la vérité tout entière. Cette conviction rompit le charme. Effroyable, elle se redressa; d’un geste brusque, elle leva quelque chose qui paraissait être une croix et qui était un poignard, et elle gronda:
– Comte, ce n’est pas moi qui vous tue… c’est cette croix… c’est pour le service de Dieu! Dieu le veut!
Et d’une voix tonnante, elle répéta:
– Dieu le veut!
Alors une étrange rumeur se fit entendre dans l’église. On eût dit que la tempête qui mugissait au-dehors avait défoncé les portes et que les rafales accouraient vers le maître-autel. Un bruissement de robes qui se froissent et se heurtent, un piétinement rapide parmi des bruits de chaises renversées, un murmure d’abord indistinct de voix, puis le tumulte de ces voix éclatant en imprécations sauvages…
– Dieu le veut! Dieu le veut!
Marillac, comme dans une fantasmagorie de cauchemar, vit la foule des têtes féminines convulsées par la haine et la peur, il vit l’ombre se hérisser de lueurs de poignards…
Puis son regard tomba sur Alice.
Et il ne vit plus qu’elle!
– Je t’aime…
Et il n’entendit plus que ce mot.
Ses pensées se disloquèrent, sa raison s’effondra à grand fracas; il lui sembla une seconde que des hurlements emplissaient sa tête, que ses muscles hurlaient, que ses nerfs hurlaient, que son cerveau hurlait; puis brusquement, il ne ressentit plus rien; le cercle de feu s’éloigna; l’apaisement infini se fit en lui; son sourire devint radieux.
Il était fou!
Dans cette fugitive durée du temps, le fou se mit à marcher vers Alice.
Elle répéta:
– Je t’aime…
Et il répondit de sa voix d’amour:
– Je t’aime… Attends-moi… partons…
– Dieu du ciel! rugit Alice, il me pardonne!…
Au même instant le corps de son amant s’abattit près d’elle; plus de dix coups de poignard l’avaient frappé en même temps.
– Quoi! râla-t-elle. Que se passe-t-il? Qui est là?… Écoute! Tiens! Fuyons!… Relève-toi!…
Elle essayait de soulever le cadavre; il retomba pesamment.
Et dans la même seconde, des mains furieuses s’abattirent sur elle, la déchirèrent, lacérèrent sa robe… Sanglante, hagarde, presque nue, Alice s’attachait désespérément au corps et haletait:
– Laissez-le! grâce pour lui!… Tuez-moi seule!
Un hurlement énorme emplit ses oreilles:
– À mort! à mort les deux traîtres! à mort la Béarnaise!
De nouveaux coups de poignard atteignirent le cadavre.
À travers les larmes de sang qui inondait son visage, Alice aperçut alors, dans une suprême vision, la reine qui, debout, appuyée à l’autel, son poignard levé au ciel, son pied posé sur la poitrine de Marillac, hideuse, flamboyante, rugissait:
– Ainsi périssent les ennemis de la reine et de Dieu!
– Grâce pour lui! cria frénétiquement Alice. Tuez-moi! Laissez-le vivre!
– Mes filles! mes filles! tonna Catherine, jurez de frapper ainsi les ennemis de Dieu et de la reine! Dieu le veut!…
Alice, au paroxysme de l’horreur, parvint à soulever la tête livide de son amant, comme pour le montrer à Catherine. D’une main, elle s’accrocha violemment à la robe de la reine.
Et tandis que les cinquante juraient de frapper, tandis que les poignards s’agitaient, que les bouches écumaient, que les yeux étincelaient, dans la tempête des serments, la malheureuse, comme dans une dernière lueur d’espoir, jeta cette clameur:
– Sois donc maudite!… Reine de sang et de meurtre! Tu cherchais ton fils! Regarde! Le voilà!…
À l’instant, elle retomba sur le corps de Marillac, rendant par plus de vingt blessures le sang qui inondait ses seins nus. Et dans le dernier spasme de l’agonie, elle eut encore la force de coller ses lèvres aux lèvres du cadavre, et elle mourut en murmurant:
– Je t’aime!…