5.
Il pleut. Il neige. Il gèle.
Depuis que Napoléon a quitté Berlin, l'averse déferle et la route et les champs sont couverts de boue. La berline avance lentement, les roues prises dans ce magma noir.
Les soldats que la voiture dépasse et qui marchent sur les bas-côtés ne lèvent même pas la tête.
Napoléon voit certains de ces grenadiers, leur fusil en bandoulière, prendre à deux mains leurs mollets pour arracher leurs pieds de la boue qui les retient, les aspire, et, alors que la voiture est immobilisée, il aperçoit des soldats pieds nus, leurs jambes enveloppées dans cette gangue glacée et gluante. Les brodequins sont restés collés à la boue.
Dans la berline même il écrit à Daru, l'intendant général de la Grande Armée. « Des souliers ! des souliers ! portez votre plus grande attention à ce sujet. Et si l'on ne peut avoir de souliers, qu'on prenne du cuir avec lequel nos soldats sont assez industrieux pour se raccommoder leurs vieux souliers. »
Il a froid.
Cette sensation désagréable de ne pouvoir se réchauffer l'a saisi dès qu'il s'est éloigné de Berlin, que la voiture a commencé de rouler dans ces plaines qui se confondent avec le ciel. Le jour dure moins de trois heures. Les villages polonais aperçus après la traversée de l'Oder ne sont composés que de masures, dont certaines ont le toit recouvert de paille. Et Napoléon a vu des chasseurs de sa Garde qui nourrissaient leurs chevaux avec cette paille des toits.
Ses aides de camp ont été incapables de lui dire où se trouve l'armée russe du général Bennigsen. Il a la conviction qu'elle recule, qu'elle refuse le combat. Elle a abandonné Varsovie, et Murat a pu pénétrer le 28 novembre dans la capitale polonaise, au milieu d'une foule en délire.
Napoléon lit son rapport. Murat s'imagine déjà roi de Pologne, laisse entendre qu'il est l'homme qui convient à ce peuple héroïque.
Il faut dégriser Murat, lui rappeler que, s'il doit attribuer des places aux patriotes polonais, « il ne doit point calculer arithmétiquement le rétablissement de la Pologne ».
Napoléon l'a déjà dit souvent en recevant des Polonais : « Votre sort est entre vos mains... mais ce que j'ai fait est moitié pour vous, moitié pour moi. »
Mais plus il avance dans ce pays, plus il découvre cette terre boueuse, ces marécages où l'on s'enlise, ces chemins à peine tracés, cette pauvreté des villages et même des forteresses, construites en bois, et plus ses réticences s'affirment. Peut-on faire confiance aux Polonais ?
- Je suis vieux dans la connaissance des hommes, explique-t-il à Murat. Ma grandeur n'est pas fondée sur le secours de quelques milliers de Polonais. C'est à eux de profiter avec enthousiasme de la circonstance actuelle ; ce n'est pas à moi de faire le premier pas.
Il est arrivé à Kustrin. Il loge dans une salle de la petite forteresse qui se trouve au confluent de l'Oder et de la Warta. Malgré le feu intense qui brûle dans la cheminée et que Constant entretient, il continue d'avoir froid. Il se fait apporter un verre de chambertin. Il prend une prise. Il enfonce la main droite dans son gilet, tente de l'y réchauffer. Puis il se couche quelques heures. Il dort mal. Lorsqu'il se réveille, il prend aussitôt la plume, comme pour se dégourdir l'esprit et les doigts.
« Il est 2 heures du matin, écrit-il à Joséphine. Je viens de me lever, c'est l'usage de la guerre. »
Il veut rejoindre au plus vite Posen, une ville sur la Warta, où il sera plus proche des troupes, et où il pourra décider soit de se diriger vers Dantzig et Königsberg en descendant ainsi le cours de la Vistule, et pourquoi pas d'aller plus vers le nord, vers le Niémen, ce fleuve qui sert de frontière à la Russie, soit au contraire de remonter le cours de la Vistule jusqu'à Varsovie, où se trouve déjà Murat, qu'a rejoint le maréchal Davout.
Cela dépendra de la position des armées russes.
Il harcèle les aides de camp, les maréchaux. Où sont les troupes de Bennigsen ? Il semble que, dans ce pays sans limites, les armées russes soient insaisissables. Ont-elles réellement choisi de reculer, ou bien se concentrent-elles au nord de Varsovie, le long de cet affluent de la Vistule qu'est le fleuve Narev ?
Cette incertitude irrite Napoléon.
Il dit sèchement à Murat, qui évoque à nouveau l'enthousiasme des Polonais et leur volonté de voir renaître leur pays dépecé, partagé entre la Prusse, l'Autriche et la Russie :
- Que les Polonais montrent une ferme résolution à se rendre indépendants, qu'ils s'engagent à soutenir le roi qui leur serait donné, et alors je verrai ce que j'aurai à faire...
Mais que Murat ne se méprenne pas. Le rétablissement d'une Pologne indépendante est un enjeu trop grave, trop lourd de conséquences, pour que Napoléon s'y résolve sur un simple mouvement de foule. Comment faire la paix avec la Russie, comment la maintenir avec l'Autriche et l'établir avec la Prusse, si la Pologne renaît ?
- Faites bien sentir, Murat, reprend-il, que je ne viens pas mendier pour un des miens, je ne manque pas de trônes à donner à ma famille.
Il ne veut pas céder non plus à cet élan de sympathie qu'il ressent quand, à son entrée à Posen, le jeudi 27 novembre à 22 heures, sous une pluie battante, il découvre les arcs de triomphe que les Polonais ont dressés dans les rues de la ville.
Le vent, glacé, secoue les lanternes accrochées aux façades. On a suspendu ici et là des inscriptions saluant le « vainqueur de Marengo », le « vainqueur d'Austerlitz ».
La foule, malgré la pluie, l'attend devant le monastère et le collège des Jésuites, de grands bâtiments accolés à l'église paroissiale, au cœur de la ville, et dans lesquels il doit résider. Il reçoit l'hommage des notables de la ville et des nobles polonais de la province.
Il les écoute. Leur enthousiasme, leur volonté peuvent devenir une carte dans son jeu. Il est ému aussi par leur conviction, leur patriotisme. Il prise tout en marchant dans la grande salle voûtée, mal éclairée, froide.
- Il n'est pas si aisé de détruire une nation, dit-il enfin en croisant les bras. Jamais la France n'a reconnu le partage de la Pologne. Je veux voir l'opinion de toute la nation. Unissez-vous...
Il s'éloigne, l'audience est terminée. Il leur lance cependant, avant de quitter la salle :
- C'est le seul moment pour vous de redevenir une nation.
Il pleut encore les jours suivants. Il écoute certains des aides de camp et des quelques généraux qui évoquent les difficultés que rencontrent les troupes pour avancer.
Les hommes ont faim. Certains se suicident tant l'épuisement est grand. Ils ne savent où s'abriter dans ce pays de boue. Les maisons des paysans protègent à peine de la pluie et du froid. Les chevaux s'enlisent. Et on ne sait comment les nourrir. On est déjà vaincu avant de s'être battu. Et d'ailleurs on ne sait pas où se trouve l'armée russe.
Tout à coup, Napoléon laisse éclater sa colère.
- Vous seriez donc bien content d'aller pisser dans la Seine ! crie-t-il à Berthier.
Les officiers baissent les yeux. Napoléon passe et repasse devant eux, le visage courroucé. Ne comprennent-ils pas qu'il faut, si l'on veut la paix, écraser les Russes comme on a défait les Prussiens ?
Il s'enferme.
C'est le 2 décembre 1806, l'anniversaire d'Austerlitz. Si perdue dans le temps déjà, cette bataille, ce soleil perçant le brouillard ! Il faut rappeler ce jour glorieux, ce souvenir de gloire qui est la preuve de ce qu'il est capable de réussir.
Il sort de son cabinet, donne des ordres. Il veut qu'on célèbre un Te Deum à la cathédrale pour commémorer Austerlitz. Il veut qu'on lise et distribue aux soldats une proclamation.
Il la dicte.
« Soldats ! Il y a aujourd'hui un an, à cette heure même vous étiez sur le champ mémorable d'Austerlitz ; les bataillons russes épouvantés fuyaient en déroute... L'Oder, la Warta, les déserts de la Pologne, les mauvais temps de la saison n'ont pu vous arrêter un moment. Vous avez tout bravé, tout surmonté ; tout a fui à notre approche... L'aigle française plane sur la Vistule. »
Les mots le grisent. Il évoque la paix générale pour laquelle il faut encore se battre. Mais il faut vaincre d'abord.
« Qui donnerait aux Russes le droit d'espérer de balancer les destins ? Eux et nous ne sommes-nous pas les soldats d'Austerlitz ? »
Il se sent mieux, se rend au château où la noblesse de la région de Posen donne un bal en son honneur. Les femmes l'entourent. Certaines s'approchent, provocantes et séductrices. Il les fixe, les évalue, entraîne l'une d'elles à l'écart. Elle rit. Elle viendra cette nuit. C'est une conquête facile, qui ne laisse aucune trace.
Quelques heures plus tard, il écrit à Joséphine : « Je t'aime et je te désire », puis il ajoute : « Toutes ces Polonaises sont françaises... J'ai eu hier un bal de la noblesse de la province ; d'assez belles femmes, assez riches, assez mal mises, quoique à la mode de Paris. »
Et parce que Joséphine a déclaré dans une de ses lettres, en femme habile, qu'elle n'est pas jalouse, il plaisante : « Tu es donc convaincue de jalousie ; j'en suis enchanté ! Du reste tu as tort ; je ne pense à rien moins, et dans les déserts de la Pologne l'on songe peu aux belles... »
Tant de pensées l'assaillent ! Les Russes, la pluie et la boue, les blessés qu'on ne sait ni où ni comment soigner et qui pourrissent dans la boue. Les femmes aussi, bien sûr, le préoccupent, puisqu'il doit écrire à Joséphine. Et s'il lui faut mentir, peu importe. Y a-t-il d'autre vérité que celle des apparences ?
Il a aussi, à chaque instant, l'obsession de ce qui se passe en France.
Il attend chaque jour avec impatience l'arrivée des dépêches de Paris. Ce sont de jeunes auditeurs du Conseil d'État qui parcourent à bride abattue les quatre cents lieues qui séparent la capitale de Posen. Huit jours de route en ne s'arrêtant que quelques minutes aux relais.
Napoléon lit avec avidité les journaux, les rapports des ministres. Il signe des décrets que le plus souvent il dicte d'un seul jet.
Il décide ainsi, à Posen, le 2 décembre, de faire ériger un monument à la gloire de la Grande Armée, sur l'emplacement de la Madeleine. Il veut, à l'intérieur de ce monument, des tables de marbre et d'or où seront gravés les noms des combattants d'Ulm, d'Austerlitz et d'Iéna.
Il veut.
Mais, dans ces grandes salles sombres du monastère de Posen, il a parfois la certitude que sa volonté est soumise à un destin qui lui échappe. Cela le tourmente. Que peut-il vraiment ?
On lui apporte une lettre de Joséphine qui, une fois encore, parce qu'elle veut avoir l'œil sur lui, il le sait bien, demande à le rejoindre. Il n'y tient pas. Il y a ces femmes de rencontre qui le distraient. Il y a la guerre, le climat de pluie et de froid, la boue. Il y a l'incertitude de ce qui va advenir. Une bataille, mais où, mais quand ?
« Il faut donc attendre quelques jours », écrit-il. Puis il s'interrompt. Il est 6 heures du soir. Il pleut sur Posen. La nuit a une densité de boue noire.
Il reprend la plume.
« Plus on est grand et moins on doit avoir de volonté, l'on dépend des événements et des circonstances », note-t-il.
Joséphine comprendra-t-elle qu'il faut à la fois vouloir avec une force surhumaine et savoir qu'on n'est jamais le maître du jeu ? On s'y insère, on exploite les événements, mais l'échiquier peut basculer à tout instant.
« La chaleur de ta lettre me fait voir que, vous autres jolies femmes, vous ne connaissez point de barrières, continue-t-il ; ce que vous voulez doit être ; mais moi, je me déclare le plus esclave des hommes : mon maître n'a pas d'entrailles et ce maître, c'est la nature des choses.
« Adieu, mon amie,
« Napoléon »
Cette idée ne le quitte plus cependant qu'il roule vers Varsovie. La pluie glacée balaie la route dont le tracé se perd sous la boue. Les ponts sont coupés. On franchit les fleuves sur des troncs attachés l'un à l'autre.
La nuit semble ne jamais cesser.
Il faut quitter la berline, emprunter des voitures polonaises, légères mais inconfortables. Celle de Duroc verse. Le grand maréchal du palais a la clavicule brisée. On le laisse dans une maison de paysan et l'on continue sous l'averse, en essayant d'éviter les fondrières.
Voilà la nature des choses.
L'armée « grogne », ose dire Berthier. Les « grognards » se battront, que peuvent-ils faire d'autre ? répond Napoléon.
À quelques lieues de Varsovie, même la voiture légère n'avance plus, ou si lentement, s'enlisant à chaque tour de roue, que Napoléon s'impatiente. Il descend. La nuit est complète, épaissie encore par le brouillard. Il fait moins froid, mais le sol n'en est que plus spongieux. On ne touche plus jamais la terre solide. On s'enfonce dans une boue qui paraît sans fond.
Napoléon choisit un cheval. L'animal se cabre. C'est une bête rétive de relais qui peut le faire tomber à chaque pas. Peu importe. Il veut arriver à Varsovie. Les rapports des généraux lui font penser que l'armée russe est rassemblée au nord de la capitale, sur les rives du Narew. Napoléon veut livrer bataille, vite, pour en finir.
Arrivé à Varsovie le vendredi 19 alors que le brouillard recouvre toute la ville et la campagne alentour, il en repart à l'aube du mardi 23 décembre. Il veut être avec ses avant-postes. Il chevauche sous le feu des Russes, grimpe sur le toit d'une maison pour observer les mouvements de l'ennemi. Il couche dans des granges.
On cherche les Russes alors que la nuit tombe à 15 heures, que la boue empêche les charges de cavalerie. Les chevaux ne peuvent galoper. Les fantassins s'égorgent dans le brouillard. Victoires, pourtant, de Ney, de Lannes, de Davout, à Soïdau contre le dernier corps prussien, à Golymin et à Pultusk contre les Russes.
Mais comment les poursuivre ?
Napoléon s'est installé dans le château épiscopal de Pultusk.
Il a erré avec la Garde dans le brouillard et n'est arrivé sur le champ de bataille qu'à la fin des combats.
Il s'est assis dans la cheminée d'une petite pièce sombre. Il dicte une brève lettre pour Cambacérès : « Je crois la campagne finie. L'ennemi a mis entre nous des marais et des déserts. Je vais prendre mes quartiers d'hiver. »
Il se lève, prend une prise. Il n'est pas satisfait. L'armée russe n'a pas été taillée en pièces. La pluie, la boue et le brouillard l'ont servie, mais aussi l'inaction des troupes de Bernadotte. Spectateur, comme à Auerstedt.
Il marche pour se calmer. Il va écrire à Joseph. Peut-être ce frère comprendra-t-il ?
« Nous sommes au milieu de la neige et de la boue, sans vin, sans eau-de-vie, sans pain... Nous battant ordinairement à la baïonnette et sous la mitraille. Les blessés sont obligés de se retirer en traîneau en plein air pendant cinquante lieues... »
Qui comprendra ?
« Après avoir détruit la monarchie prussienne, nous nous battons contre le reste de la Prusse, contre les Russes, les Kamoulks, les cosaques et les peuplades du Nord qui envahirent jadis l'Empire romain. Nous faisons la guerre dans toute son énergie et son horreur. »
Napoléon le vit, le voit.
Il répète d'une voix forte : « De l'énergie ! De l'énergie ! » Puis il ajoute plus bas : « On ne fait le bien des peuples qu'en bravant l'opinion des faibles et des ignorants. »
Il se calme, ce mercredi 31 décembre 1806.
Dans la plus grande salle du palais épiscopal de Pultusk, assis devant la cheminée, il écoute deux chanteuses accompagnées par le compositeur d'opéra Paer. Il ferme les yeux. Le plaisir est d'autant plus fort qu'il a marché tant de jours sous la mitraille avec de l'« eau jusqu'au ventre ». Il peut enfin oublier l'« horreur ».
Il rassure Joséphine ce 31 décembre : « Tu te fais des belles de la grande Pologne une idée qu'elles ne méritent pas... Adieu, mon amie, je me porte bien. »
Le courrier de France vient d'arriver.
Napoléon choisit parmi les dépêches une lettre de Fouché, qui envisage de demander à Raynouard, un auteur de théâtre, d'écrire une tragédie à la gloire de l'Empereur. Napoléon se souvient des Templiers, une pièce de Raynouard qu'il avait vue à Paris.
« Dans l'histoire moderne, écrit-il à Fouché, le ressort tragique qu'il faut employer, ce n'est pas la fatalité ou la vengeance des dieux, mais - l'expression lui revient - “la nature des choses”. C'est la politique qui conduit à des catastrophes sans des crimes réels. M. Raynouard a manqué cela dans Les Templiers. S'il eût suivi ce principe, Philippe le Bel aurait joué un beau rôle ; on l'eût plaint et on eût compris qu'il ne pouvait faire autrement. »
Lui, Napoléon, peut-il faire autrement que de continuer la guerre ? Qui le comprend ?
Il parcourt des dépêches. Tout à coup, il sursaute.
Sans commentaire, Fouché rapporte une nouvelle parvenue, dit-il simplement, au ministre de la Police générale, et qui doit intéresser l'Empereur.
Le 13 décembre 1806, dans un hôtel particulier au 29, rue de la Victoire, Louise Catherine Éléonore Denuelle de La Plaigne, née le 13 septembre 1787, rentière, divorcée le 29 avril 1806 de Jean-Honoré François Revel, lectrice de la princesse Caroline, a donné naissance à un enfant mâle. Cet enfant a été prénommé Charles, et dit le comte Léon. Le père a été déclaré absent.
Napoléon sent une chaleur lui parcourir tout le corps.
Mon fils.
Il essaie de rejeter ce qui s'est imposé à lui comme une certitude immédiate.
Mon fils.
Peut-il être sûr d'Éléonore, de cette habile et coquette intrigante que Caroline a poussée dans ses bras ?
Mais elle n'aurait pas pris le risque de le tromper à ce moment-là, au printemps 1806, alors qu'il était à Paris, qu'il la voyait presque chaque nuit aux Tuileries, qu'elle habitait l'hôtel qu'il lui avait acheté.
Ce ne pouvait être que son fils.
Il le savait bien, qu'il pouvait avoir un fils.
Il se doutait bien que Joséphine mentait. Elle ne pouvait que mentir, la vieille femme, la pauvre femme, en lui répétant qu'il ne pouvait donner naissance à un enfant.
Un fils. Ce qui manque depuis l'origine à sa construction impériale.
Il imagine un mariage avec une fille de roi.
Il imagine.
Puis il pense à Joséphine. Au divorce.
Il va vers la fenêtre. Le château de Pultusk est enveloppé par le brouillard.
Divorce, mariage, naissance. La nature des choses.