36.
Napoléon arpente en compagnie du grand maréchal du palais les pièces vides aux plafonds hauts. Duroc ouvre les portes dorées à deux battants. Napoléon le rejoint d'un pas vif, lui tire l'oreille.
Le grand maréchal habitait là, dans cette aile des Tuileries dont les croisées donnent sur le Carrousel. Mais c'est ici que vivra mon fils, roi de Rome.
Il convoque les architectes. Tout doit être repeint. On placera une bande matelassée haute de trois pieds le long des murs, afin que l'enfant ne se blesse pas en tombant.
Napoléon s'approche d'une croisée. Le soleil de novembre, froid, illumine les statues dorées de l'arc de triomphe du Carrousel.
C'est moi qui ai fait construire cela. À la gloire de mon armée.
Il imagine le regard de l'enfant qui découvrira le symbole de la grandeur et de la victoire. Le roi de Rome saura, en ouvrant les yeux, qu'il est fils et petit-fils d'empereurs.
Tout en regagnant son cabinet de travail, Napoléon dicte. Il établit la liste du trousseau de l'enfant, des dignitaires qui doivent être convoqués lorsque l'Impératrice aura ses premières douleurs, puis il fixe l'ordonnancement des cérémonies qui suivront la naissance, cent un coups de canon, le défilé des grenadiers de la Garde. Il se tourne vers Duroc qui a murmuré une question, qu'il devine plutôt qu'il n'entend. Vingt et un coups de canon s'il s'agit d'une fille, dit-il à regret. Mais ce sera un fils. Les témoins de la naissance seront Eugène, vice-roi d'Italie, et le grand-duc de Würzburg.
Il entre dans son cabinet de travail. Il veut que tout lui soit soumis, aussi bien les esquisses de Prudhon pour le berceau en vermeil que la liste des médecins qui assisteront l'Impératrice. Tout.
Trois mois, cela suffit à peine pour imaginer, prévoir, convoquer.
Le temps manque toujours, dit-il. 1811, l'année à venir, est sa quarante-deuxième année. Tout ce qu'il a fait jusqu'alors, il le ressent ainsi, n'a été que la préparation de la période de son destin, dans laquelle il s'engage.
Il commence sa vraie vie d'Empereur. Il dispose de la puissance des armes, de l'obéissance des peuples, de l'expérience et encore de la force de la jeunesse.
Il peut chasser des heures durant, hier dans la plaine de Rozoy, aujourd'hui même à la Croix de Saint-Hérem. Et il a débusqué le cerf. Il est le plus rapide des cavaliers.
Et dans le lit de Marie-Louise, ou dans celui de cette brune si vive, la belle-fille du commandant Lebel, adjoint au gouverneur de Saint-Cloud, qui s'est offerte et qu'il a prise quelques nuits, parce qu'on ne refuse pas ce que la vie vous offre, il est plus gaillard que le sous-lieutenant qu'il a été, et qui fut, il s'en souvient, maladroit, timide même, trop brusque et trop pressé.
Il est au plein de sa vie.
Tous ces rois ont été contraints de reconnaître sa dynastie, de l'admettre parmi eux. Il a conquis son trône, et une impératrice de vingt ans va lui donner un fils.
Personne ne viendra obscurcir ce midi de son destin. Il ne le tolérera pas.
Il s'assied. Il regarde les bulletins de police, les dépêches, les rapports placés dans leurs différentes boîtes sur la table. Il voudrait ne pas avoir à plonger les mains dans ces papiers. Sa vie est devenue si pleine sans eux !
Marie-Louise le réclame à tout instant. Et il aime leurs tête-à-tête, sa naïveté, sa peau surtout, et ce corps qui change avec la maternité. Tout cela, si nouveau pour lui, alors qu'ici c'est l'ordinaire gris, la brutalité et les manœuvres sournoises, cette réalité dans laquelle il marche depuis son enfance, sans illusions.
Il lit le premier rapport de police : « Les gens les plus sages dans le commerce sont effrayés de l'avenir. La crise est telle que, chaque jour, tout banquier qui arrive à 4 heures sans malheur s'écrie : “En voilà encore un de gagné.” »
Adieu, insouciance, adieu, rêverie. Enfonçons-nous dans le marécage !
Les affaires vont mal parce que la contrebande anglaise sévit et qu'il est impossible d'exporter les productions françaises. L'Europe est pleine de produits venus d'Angleterre et de ses colonies. La faille du blocus se situe au nord.
Il convoque Champagny. Que veulent les Russes ? Que dit notre ambassadeur ? Napoléon a une grimace de mépris. Mais Caulaincourt est devenu le courtisan d'Alexandre. Il est plus russe que français.
- Je sais...
Il montre les rapports des espions que Davout, le commandant en chef en Allemagne, lui envoie.
- ... que les douze cents bâtiments que les Anglais ont escortés par vingt vaisseaux de guerre et qu'ils avaient masqués sous pavillons suédois, portugais, espagnol ou américain, ont en partie débarqué leurs marchandises en Russie.
Il frappe du poing.
- La paix ou la guerre sont entre les mains de la Russie.
Elle ne le sait peut-être pas.
- Il est possible qu'elle se donne la guerre sans le désirer, reprend-il. C'est le propre des nations de faire des sottises.
Mais je dois tenir compte de cela. Penser à la guerre.
Alexandre Ier crée de nouveaux régiments. Il a massé trois cent mille hommes à la frontière du grand-duché de Varsovie. Il songe même, affirme-t-on, à confier le commandement de l'une de ses armées au général Moreau !
Moreau, que je me suis contenté d'exiler ! Moreau, déjà recuit de jalousie il y a dix ans et qui s'était réfugié aux États-Unis. Et comment pourrais-je avoir confiance en Bernadotte, qui reçoit les envoyés russes, qui ménage son avenir de prince héréditaire de Suède ?
Il donne audience à l'un des aides de camp français de Bernadotte, le chef d'escadron Genty de Saint-Alphonse, un officier dévoué à son maréchal et qu'il ne sert à rien de bousculer.
- Croyez-vous que j'ignore, commence Napoléon, que le maréchal Bernadotte dit à qui veut l'entendre : « Dieu merci, je ne suis plus sous sa patte », et mille autres extravagances que je ne veux pas répéter ?
Bernadotte réclame, pour prix de sa fidélité, la Norvège, qui appartient au Danemark. Et si je la lui concédais, de quoi serais-je sûr ?
Les hommes avides et jaloux trahissent. Bourrienne, mon ancien condisciple de Brienne, mon secrétaire de sept années, le vénal Bourrienne que j'ai chassé à Hambourg, entasse les millions - six, sept, huit ? - en vendant des permis d'importer des marchandises anglaises. Que lui soucie le salut de l'Empire ?
Je ne peux, une nouvelle fois, n'avoir confiance qu'en moi.
Il médite, seul. Il ne peut demander conseil à personne. Qui sait mieux que lui ce qu'il faut à l'Empire ? Ce qui est nécessaire pour l'avenir de la dynastie ? La paix ? On vient de découvrir que le comte Tchernichev, envoyé d'Alexandre Ier à Paris, personnage suffisant et mielleux mais séducteur, qui fréquente les salons, se livre à l'espionnage. Les policiers de Savary ont découvert dans les cendres de sa cheminée des pièces à demi consumées qui proviennent de l'état-major du maréchal Berthier, où Tchernichev paie un espion qui lui transmet l'état des forces françaises en Allemagne. Et est-ce pour préparer la paix qu'Alexandre Ier taxe les marchandises françaises à l'entrée en Russie de taux prohibitifs ?
Ne vais-je pas me défendre ?
Puis-je laisser les marchandises anglaises envahir l'Europe ?
Napoléon dicte un sénatus-consulte qui annexe à l'Empire français les villes hanséatiques du nord de l'Allemagne et de la Baltique, ainsi que le duché d'Oldenburg, qui appartient au beau-frère d'Alexandre.
Mon bel allié du Nord se cabre ? Qui a, le premier, déchiré l'esprit de Tilsit ? Il faut parler clair à l'empereur de Russie.
« Mes sentiments pour Votre Majesté ne changeront pas, écrit Napoléon à Alexandre, quoique je ne puisse dissimuler que Votre Majesté n'a plus d'amitié pour moi ; déjà notre alliance n'existe plus dans l'opinion de l'Angleterre et de l'Europe : fût-elle aussi entière qu'elle l'est dans le cœur de Votre Majesté qu'elle l'est dans le mien, cette opinion générale n'en serait pas moins un grand mal. »
Alexandre compendra-t-il ? Saura-t-il retenir les chevaux de la guerre ?
« Moi, reprend Napoléon, je suis le même pour elle, mais je suis frappé de l'évidence de ces faits et de la pensée que Votre Majesté est toute disposée, aussitôt que les circonstances le voudront, à s'arranger avec l'Angleterre, ce qui est la même chose que d'allumer la guerre entre les deux Empires. »
Il paraphe la lettre, puis, d'un revers de la main, balaie les dépêches que lui envoie Caulaincourt.
- Cet homme n'a pas d'esprit, il ne sait pas écrire, il est un excellent chef d'écurie, voilà tout ! lance-t-il.
Qu'on le rappelle en France, puisqu'il ne veut plus et ne peut plus assumer sa tâche, et qu'on nomme à sa place le général Lauriston, mon aide de camp à Marengo !
Mais que valent donc les hommes qui m'entourent ? Même un conseiller d'État comme Joseph-Marie Portalis, le propre fils de l'ancien ministre des Cultes, s'est fait le complice d'une manœuvre du pape contre moi afin de remettre en cause l'autorité de l'archevêque de Paris, Maury, que j'ai nommé.
Le pape et quelques ecclésiastiques complotent, comme cet abbé Astros, qui portait, cachés dans son chapeau, les messages de Pie VII contre l'archevêque Maury ! Qu'on enferme Astros au château de Vincennes ! Qu'on surveille ce pape qui, à « la plus horrible conduite, joint la plus grande hypocrisie ». Qu'on renforce les troupes qui le gardent à Savone.
Pourquoi ces critiques contre moi ? N'ai-je pas rétabli la religion ? Ai-je provoqué un schisme, comme l'ont fait les Anglais ou les Russes ?
Napoléon est debout devant la croisée de son cabinet de travail. Il tourne le dos à Cambacérès et à Savary. Celui-ci lui a apporté le discours que Chateaubriand a l'intention de prononcer à l'Académie française, où il vient d'être élu à la place du régicide Chénier. Ce discours rouvre les plaies !
- Je me suis entouré de tous les partis, commence Napoléon, j'ai mis auprès de ma personne jusqu'à des émigrés, des soldats de l'armée de Condé...
Il va vers Cambacérès, lui montre le texte du discours de Chateaubriand.
- Je dirais à l'auteur, s'il était devant moi : Vous n'êtes pas de ce pays-ci, monsieur. Vos admirations, vos vœux sont ailleurs. Vous ne comprenez ni mes intentions ni mes actes.
Il lève les bras, retourne vers la croisée.
- Eh bien, si vous êtes si mal à l'aise en France, sortez de France, sortez, monsieur, car nous ne nous entendrons pas, et c'est moi qui suis le maître ici. Vous n'appréciez pas mon œuvre et vous la gâteriez si je vous laissais faire. Sortez, monsieur, passez la frontière et laissez la France en paix et en union, sous un pouvoir dont elle a tant besoin.
Ce pouvoir, c'est lui qui le tient entre ses mains. Il s'immobilise devant la carte qu'il a fait dresser et qui représente les nouvelles frontières de l'Empire : cent trente départements, de Hambourg à l'Adriatique, d'Amsterdam à Rome. C'est lui qui règne sur les quarante-quatre millions d'habitants.
Voilà ce dont mon fils héritera, et peut-être plus encore, puisqu'il sera roi de Rome et qu'un jour il pourra gouverner la péninsule, quand le royaume d'Italie dont je suis le souverain lui reviendra et qu'il pourra peut-être annexer le royaume de Naples.
Et qui sait, pourquoi pas, il étendra son empire plus loin encore, sur la Confédération du Rhin, et il aura pour allié le grand-duché de Varsovie, dont peut-être, un jour, un autre de mes fils sera le souverain.
Il pense souvent à Alexandre Walewski.
Il se glisse dans la maison de la rue de la Victoire en compagnie de Duroc. Il a voulu que Marie Walewska soit présentée à la cour, à Marie-Louise même. Et il a aimé, fût-ce pour lui seul et quelques personnes dans le secret, que ses vies soient ainsi rassemblées.
Mais Marie-Louise doit ignorer tout de cela. Et comment la choquer, alors qu'elle porte mon enfant ?
Elle veut qu'à chaque instant il soit présent. Et il accepte.
Le temps de ces premiers mois de l'année 1811 est froid et pluvieux. Il ne quitte presque plus les Tuileries. Il aime céder à ses caprices, la surprendre par des présents, des parures et des boucles. Il la sent craintive devant l'accouchement. Il la rassure, l'entoure souvent de ses bras, malgré l'étiquette.
Le soir, lors des représentations théâtrales qui sont données dans les petits appartements, il la voit somnoler, le corps lourd.
Il est ému. C'est la première fois qu'il observe une femme grosse de lui.
Le mardi 19 mars, vers 20 heures, il attend avec la cour, dans la salle de spectacle des Tuileries. Il a chaud. Il s'approche du grand-duc de Würzburg et du prince Eugène, qui viennent d'arriver à Paris pour être les témoins de la naissance.
Il s'impatiente, quand tout à coup la duchesse de Montebello, veuve du maréchal Lannes, dame d'honneur de Marie-Louise, apparaît. Il ne l'aime pas. Il l'a nommée en souvenir de Lannes, et il a chaque jour découvert qu'elle tente de semer la discorde autour de Marie-Louise, qu'elle est une femme avide, jalouse, hostile. Mais Marie-Louise s'est entichée d'elle.
Il entend Mme de Montebello annoncer avec solennité que Marie-Louise a ses premières douleurs.
Il ordonne aux hommes présents de revêtir leurs uniformes. Il faut que cette naissance se déroule conformément à l'étiquette qu'il a prévue. Bientôt, les salons sont remplis par plus de deux cents personnes.
Il entre dans la chambre envahie par les six médecins. Il n'a jamais éprouvé cela, cette tendresse pour une femme qui souffre de la vie qu'elle porte. Il lui prend le bras, la soutient, marche à petits pas avec elle. Il la sent se calmer. Il l'aide à se coucher, à s'endormir.
Il traverse les salons où les dignitaires somnolent, ordonne qu'on serve à souper. Il a chaud. Il prend un bain. Il voudrait agir, et cette impuissance à laquelle il est réduit l'irrite. Il dicte toute la nuit.
À 8 heures, alors que le jour est déjà clair, le docteur Dubois se précipite, éperdu, pâle.
Il est tout à coup glacé.
- Eh bien, est-ce qu'elle est morte ? lance-t-il. Si elle est morte, on l'enterrera.
Il n'éprouve rien. Il est un bloc de pierre. Il a l'habitude de l'imprévisible et de la mort.
Dubois balbutie. L'enfant se présente mal. On a envoyé chercher Corvisart. L'Empereur peut-il descendre auprès de l'Impératrice ?
- Pourquoi voulez-vous que je descende ? Y a-t-il du danger ?
Il dévisage Dubois, qui semble avoir perdu tout contrôle de lui-même. Dubois murmure qu'il faudrait utiliser les fers, qu'il a déjà délivré des femmes dont les enfants se présentaient ainsi.
- Eh bien, comment avez-vous fait ? Je n'y étais pas ; procédez dans celui-ci comme dans les autres ; prenez votre courage à deux mains.
Il tape sur l'épaule de Dubois, le pousse hors de son cabinet de travail.
- Et supposez que vous n'accouchez pas l'Impératrice, mais une bourgeoise de la rue Saint-Denis.
Avant d'entrer dans la chambre de l'Impératrice, Dubois s'arrête.
- Puisque Votre Majesté le permet, je vais le faire, dit-il.
Le médecin hésite, puis murmure qu'il faudra peut-être choisir l'un ou l'autre.
- La mère, c'est son droit, répond Napoléon.
Ainsi peut-être n'aura-t-il pas ce fils qu'il a tant espéré. Il saisit la main de Marie-Louise. Elle crie, se tord. Il voit approcher les docteurs Corvisart, Yvan, Bourdier. Elle hurle pendant que Dubois prépare les fers.
Il ne veut pas rester ainsi, spectateur impuissant.
Il sent la sueur qui coule sur son front, dans son cou. Il serre les poings. Il a dans la bouche un goût âcre. Il voudrait hurler de rage.
Il s'enferme dans le cabinet de toilette. Il entend les hurlements de Marie-Louise. La porte s'ouvre. Il essaie de lire sur le visage du docteur Yvan. Le médecin murmure que l'Impératrice est délivrée.
Il voit sur le tapis de la chambre le corps de l'enfant qui gît, inerte. Mort.
Il saisit la main de Marie-Louise, l'embrasse. Il ne regarde plus. C'est ainsi.
Il n'aura pas de fils.
Il reste immobile en caressant le visage de Marie-Louise. Il a les yeux fixes.
Tout à coup, ce vagissement.
Il se redresse.
L'enfant est enveloppé de linges chauds sur les genoux de Mme de Montesquiou, qui continue de le frictionner, puis lui introduit dans la bouche quelques gouttes d'eau-de-vie.
L'enfant crie à nouveau.
Napoléon le prend, le soulève. C'est comme le soleil qui surgit un matin de victoire.
Il a un fils.
Il est 9 heures du matin, ce mercredi 20 mars 1811.
Il entend les coups de canon puis les cris qui montent de la place du Carrousel.
Il ne peut parler. Il signe l'acte de naissance de Napoléon, François, Joseph, Charles, puis il va vers la croisée. Il aperçoit les cortèges qui convergent. Il voit les mains qui s'agitent.
Il cache son visage derrière le rideau. Il pleure.
Il veut montrer l'enfant à la foule et à l'armée. Ce roi de Rome, cet enfant que porte Mme de Montesquiou, et qui est couché sur un coussin de satin blanc recouvert de dentelles, sera leur souverain.
En attendant l'ondoiement qui se tiendra en fin de journée, il dicte une lettre pour l'empereur d'Autriche.
« L'Impératrice, fort affaiblie par les douleurs qu'elle avait essuyées, montra jusqu'à la fin le courage dont elle avait donné tant de preuves... L'enfant se porte parfaitement bien. L'Impératrice est aussi bien que le comporte son état, elle a déjà un peu dormi et pris quelque nourriture. Ce soir à 8 heures, l'enfant sera ondoyé. Ayant le projet de ne le faire baptiser que dans six semaines, je charge le comte Nicolaï, mon chambellan, qui portera cette lettre à Votre Majesté, de lui en porter une autre pour la prier d'être le parrain de son petit-fils.
« Votre Majesté ne doute point que, dans la satisfaction que j'éprouve de cet événement, l'idée de voir perpétuer les liens qui nous unissent ne l'accroisse considérablement. »
Il prend lui-même une seconde feuille et écrit quelques lignes à Joséphine.
« Mon fils est gros et très bien portant. J'espère qu'il viendra bien. Il a ma poitrine, ma bouche et mes yeux.
« J'espère qu'il remplira sa destinée. »