42.

Dans les ports de Barcelone, Gênes, Naples et Messine, j’ai vu grandir la forêt de mâts et de rames au fur et à mesure que se rassemblait autour de la galère de la Reale, celle de don Juan, la flotte de la Sainte Ligue.

Ma main, mon corps, mon âme tremblent à me souvenir de ces mois, de ces jours, les plus vibrants de ma vie.

Ai-je dormi entre le moment où nous avons quitté Madrid, le 6 juin 1571, et celui où, le 17 septembre, je me suis encore trouvé aux côtés de don Juan, à bord d’une frégate, pour passer en revue, dans la rade de Messine, les trois cents galères de la Sainte Ligue ?

Jamais je n’avais entendu prier et chanter avec une telle ferveur.

Les bannières étaient hissées au sommet des mâts et c’était comme si d’un bout à l’autre de la rade une seule voix avait lu la même phrase : Tu hoc signo vinces !

On regardait le brigantin aux couleurs pontificales. On s’agenouillait et on priait, baissant la tête pour recevoir la bénédiction de Pie V, embarqué à bord du navire pour voir défiler devant lui la flotte de la croisade, celle qui allait arrêter le déferlement des musulmans.

On venait d’apprendre qu’après avoir pris Chypre ceux-ci avaient saccagé Corfou et que leurs vaisseaux menaçaient tous les comptoirs chrétiens, qu’ils fussent génois, vénitiens ou espagnols.

Nous avons donc pris la mer, ce 17 septembre 1571, et jamais comme en ce jour-là je n’avais connu émotion et exaltation plus intenses.


Je m’étais élancé, le 6 juin, avec la petite troupe de cavaliers qui avaient quitté Madrid pour escorter don Juan.

La chaleur était déjà extrême, la poussière brûlante ; chacun de ses grains, comme un dard s’enfonçant dans la peau, piquait les yeux, séchait les lèvres.

En arrivant à Barcelone j’avais le corps brisé mais, tout à coup, ce fut la mer, le souffle frais, et la Reale entourée de fustes et de galiotes qui se pressaient contre elle comme font les chiots contre les flancs de leur mère.

Nous nous sommes tous immobilisés pour la regarder, haute sur l’eau, sa rambarde, ses châteaux avant et arrière, sa proue et sa poupe sculptés, le navire entier peint aux couleurs de don Juan, pourpre et or.

J’ai eu envie de me précipiter dans la vague, sans attendre, pour parvenir plus vite à bord de ce navire beau et fier comme un vaisseau de légende.

Brusquement, comme nous nous avancions sur les quais, ce furent des acclamations, cette foule qui se précipitait, qui, depuis les balcons, nous couvrait de fleurs, ces princes d’Italie qui venaient à notre rencontre, eux aussi encore empoussiérés par la longue route qu’ils venaient de parcourir pour rejoindre don Juan afin d’embarquer avec lui sur la Reale.


Le soir, comment aurais-je pu dormir alors que toute la ville dansait, que chacun d’entre nous était entouré par les dames et les jeunes filles de la noblesse, parées de robes de soie blanche ou cramoisie ?

Les premiers instants, entrant dans ces salles illuminées par d’innombrables candélabres, je me suis fait reproche d’oublier que j’étais là pour racheter mes péchés, sacrifier ma vie, payer pour ma conduite à l’égard de Zora, mais aussi d’Aïcha.

Je voulais la guerre contre l’infidèle comme une action de repentance afin d’obtenir le rachat de mes fautes.

Seigneur ! Il m’a suffi d’une danse, de la main d’une jeune femme saisissant la mienne, pour que je perde la mémoire et danse et me laisse entraîner dans une pièce plus sombre.

Nous étions les héros à venir, les nouveaux croisés.

Don Juan prêtait à chacun de nous un peu de sa beauté, de sa grâce, de son élégance et de sa jeunesse. Il portait un habit rouge et or serré à la taille, la dague au côté. Une écharpe rouge faisait encore paraître plus blonds ses cheveux. Quand il quittait les salons, il s’enveloppait d’un manteau de velours blanc brodé d’or.


J’ai vécu cela : une ivresse légère et joyeuse, sans remords, à Barcelone, Gênes, Naples puis Messine. Là était le lieu de rassemblement de la flotte. Don Juan m’a demandé d’embarquer sur la galère la Marchesa que commandait un vieux capitaine vénitien, Ruggero Veniero, dont les cheveux blancs tombaient jusqu’aux épaules.

Veniero se tenait appuyé à la rambarde du château arrière. Il nous haranguait d’une voix juvénile, à peine éraillée, disant que jamais dans l’histoire du monde n’avait été rassemblée une telle flotte.

Il tendait le bras, montrait les trois cents navires, galères, galéasses, galiotes, frégates, fustes, brigantins, birèmes, trirèmes, naves mahones, toutes les tailles, toutes les formes, toutes les puissances, les galéasses avec leurs cent bouches à feu, les galiotes avec leurs vingt bancs de rameurs.

Il répétait :

— Nous sommes trente mille soldats et cinquante mille marins et rameurs.

Je me penchais.

Je regardais la chiourme. Je reconnaissais cette odeur d’excréments et de sueur mêlés.

On avait redoublé les chaînes qui entravaient les rameurs musulmans. Leurs mains étaient prises dans des gantelets de métal afin qu’ils pussent seulement tirer sur la rame.

On avait promis aux galériens chrétiens qu’ils obtiendraient la liberté s’ils combattaient aux côtés des soldats contre les infidèles. Et sur le pont, derrière les grands panneaux de bois dressés afin de protéger marins et soldats, s’entassaient des centaines d’armes blanches, haches, piques, poignards, glaives, épées et coutelas qu’on distribuerait au moment de la bataille quand tout chrétien, qu’il fût noble, soldat, voleur ou assassin, devrait prendre part au combat.

Et le pape Pie V avait fait savoir que les indulgences pour les fautes et les péchés commis seraient accordées à ceux qui se distingueraient dans la bataille.

Cette annonce avait été accueillie par des cris de joie, des hurlements, aussi, comme si chacun de ces condamnés avait eu hâte d’empoigner une arme et de tuer pour être libéré, sauvé, racheté.


Sous l’exaltation et dans la prière, j’ai étouffé les doutes qu’à certains moments je sentais resurgir en moi.

Mais chaque instant, heureusement, apportait une nouvelle surprise, une bouffée d’ivresse.

Don Juan donna l’ordre que fussent sciés les éperons de fer qui prolongeaient les proues. Ils étaient redoutables au moment de l’abordage, crevant les coques des galères ennemies, déchirant les bois et les chairs, mais, surélevés, ils ralentissaient la marche et obligeaient surtout les canonniers à tirer plus haut, les empêchant de faire feu au ras de l’eau pour ne pas les heurter.

J’ai admiré la vigueur, l’intelligence, la ferveur de don Juan. Il passait tel Apollon, le torse serré dans son armure aux incrustations d’or, ou bien dans un pourpoint. Il attirait par sa jeunesse et sa beauté, suscitait respect et obéissance par son autorité.

On disait que Pie V avait au cours d’une messe, à Rome, interrompu la lecture des Écritures pour dire à deux reprises, d’une voix tremblante, comme s’il ne faisait que répéter ce que Dieu venait de lui souffler :

— Il y eut un homme envoyé de Dieu, qui s’appelait Jean.

Notre don Juan.


Il est venu à plusieurs reprises sur la Marchesa, interpellant durement Veniero, disant que la Marchesa était la seule des galères vénitiennes qui, ayant à son bord des soldats et des marins qui n’étaient pas citoyens de la Sérénissime, était digne de faire partie de cette flotte de la Sainte Ligue. Les autres étaient mal armées, manquaient de combattants et de rameurs.

— On ne se bat pas sans hommes ! s’écriait-il. Ces galères vénitiennes sont à la merci de la première canonnade, du premier abordage !

Veniero se cabrait, comme si chaque phrase prononcée durement était un coup de fouet. Mais il n’osait s’en prendre au frère du roi d’Espagne, aussi s’emportait-il contre le Génois Doria ou l’amiral des galères pontificales, Marcantonio Colonna.

J’écoutais, m’inquiétais de ces divisions, mais, comme pour mes remords ou mes doutes, je n’avais pas le temps de m’y attarder.


Je voyais Enguerrand de Mons franchir la passerelle en compagnie d’un homme maigre au regard perçant, un Vénitien nommé Vico Montanari. Tous deux arrivaient de Paris. Ils avaient choisi de participer à la croisade plutôt que de rester à l’abri dans cette cour de France où le roi Charles IX et la reine mère, Catherine de Médicis, se refusaient à donner un seul navire, un seul soldat pour la Sainte Ligue.

Enguerrand de Mons s’indignait : ce monarque qui se disait Très Chrétien préférait s’entendre avec les huguenots, avec cet amiral de Coligny qui recrutait une armée pour attaquer les troupes espagnoles des Pays-Bas, parce que ce qui les réunissait, huguenots et catholiques français, c’était la haine de l’Espagne et de l’empire !

Charles IX et Catherine de Médicis continuaient l’infernale politique de François Ier, l’allié de Soliman le Magnifique.

— Dieu sait combien nous avons souffert dans nos chairs ! concluait-il en me fixant.

Je n’avais pas oublié Mathilde de Mons, ni les chiourmes, ni les bagnes des Barbaresques, ni Dragut-le-Cruel dont on ne savait s’il avait été tué lors du siège de Malte ou s’il continuait, avec Ali Pacha et Lala Mustapha, de commander les flottes ottomanes et barbaresques.

J’imaginais qu’il avait survécu, tant, ces dernières semaines, les musulmans avaient montré de cruauté.

J’avais tremblé d’effroi et de colère en écoutant le récit que m’avait fait Michele Spriano de la conquête de Chypre.


Pourtant, ç’avait d’abord été la joie des retrouvailles sur ce quai de Messine, devant la passerelle de la Marchesa.

J’avais vu cet homme voûté aux cheveux gris qui s’avançait lentement comme s’il avait eu besoin de reprendre souffle à chaque pas.

Il était vêtu d’un pourpoint et d’un pantalon bouffant de velours noir. Aucune dentelle blanche, aucun tissu de couleur vive ne venait relever le noir du tissu, le gris de la peau et des cheveux.

Il m’avait paru troublé. Je ne réussissais pas à mettre un nom sur ce visage qui ne m’était pourtant pas inconnu.

J’avais imaginé un instant qu’il s’agissait de l’un de ces capucins qui allaient embarquer avec nous. Puis l’homme s’était redressé et avait murmuré quelques vers, ceux qui marquent l’entrée dans l’Enfer :


Per mè si va nella città dolente

Per me si va nel eterno dolore

Per me si va tra la perduta gente.


Je me suis mis à trembler ; les larmes ont envahi mes yeux et j’ai serré contre moi Michele Spriano.

Je pleurais de joie, je bénissais Dieu d’avoir protégé Michele que j’interrogeai avec avidité.


Il a commencé à parler lentement, sans me regarder, comme s’il évoquait pour lui-même ce qu’il avait vécu, ce bagne d’Alger que je connaissais si bien.

Il y avait occupé des fonctions presque officielles, servant d’intermédiaire et de traducteur entre marchands chrétiens et barbaresques.

Il s’était interrompu, avait hoché la tête.

— J’ai vu, j’ai entendu, avait-il repris. Je sais, maintenant.

Il avait baissé la voix.

— Je vais te blesser, avait-il murmuré. Surtout ici, alors que tu t’apprêtes à combattre.

Il avait haussé les épaules.

— Mais les choses sont ainsi. Dieu, la religion, l’Église ne sont pour la plupart des hommes que des masques. Derrière leurs Livres saints, qu’il s’agisse du Coran, de l’Ancien ou du Nouveau Testament, ils cachent leurs livres de comptes. Ce ne sont pas les grains d’un chapelet qu’ils égrènent, mais un boulier de marchand qu’ils manipulent. Les ducats, l’or, les intérêts, l’achat d’épices, la vente de draps, voilà ce pour quoi ils vivent.

Il avait posé la main sur mon épaule.

— J’ai traduit leurs propos. J’ai été au courant de tous leurs secrets. En même temps qu’ils prêchent la croisade, les Vénitiens négocient avec le sultan. Cette Sainte Ligue n’est qu’une forme de leur négociation. Et le grand vizir, Sokolly, est au mieux avec l’ambassadeur de Venise à Constantinople. Je le sais. Le reste – il avait montré les galères dans la rade –, c’est le grand théâtre. Mais, Bernard, ceux qui combattent au nom de Dieu ne sont que des cartes à jouer que d’autres, banquiers, marchands, princes et rois, jettent sur la table au gré de leurs intérêts et pour gagner leur grande partie, celle dont ils tirent leur gloire et leurs profits.

J’ai plaqué la main sur sa bouche, brutalement. Qu’il se taise !

Puis je l’ai pris contre moi.

— Tu es vivant, ai-je répété. Remercions Dieu ! Raconte-moi…

J’ai retiré ma main. Il avait les lèvres tremblantes.

— J’ai dit ce qu’un homme doit savoir. Que la plupart d’entre nous sommes voués à l’enfer. Ma Divine…

J’ai frappé ma poitrine pour lui montrer qu’elle était là, en moi, contre moi, sous mon pourpoint, que ce livre qui ne me quittait jamais était ma cuirasse.

Il a ri, et je l’ai enfin un instant retrouvé tel que je l’avais connu, puis il a repris son récit.


Après avoir connu tant de secrets liant chrétiens et musulmans, marchands de quelque religion qu’ils fussent, il avait compris qu’un jour on déciderait de sa mort, car c’était le seul moyen de lui faire garder le silence.

Il avait donc choisi de se perdre dans la foule des rameurs de la chiourme, réussissant à payer un Turc, qui en était resté tout étonné, pour être embarqué, abandonnant son sort privilégié de captif de rançon pour la dure loi de la chiourme.

Il avait été sur l’une des galères de la flotte de Lala Mustapha qui avait assiégé Chypre. Il savait que les deux chefs vénitiens, Astor Baglione et Marcantonio Bragadini, avaient été, l’un dépecé, l’autre écorché vif, sa peau remplie de paille, arborée comme un trophée au mât de la galère de Lala Mustapha, puis accrochée à la poterne de la prison des esclaves à Constantinople.

Il avait vu brûler villes et villages de l’île. Il avait entendu les cris de terreur des jeunes filles violées, embarquées de force.

Dans le port de Famagouste, la mer était devenue rouge. Les musulmans avaient été à ce point repus et ivres de cruauté qu’ils avaient perdu toute raison. Trois navires, sur lesquels ils avaient entassé des centaines de jeunes filles vouées à l’esclavage, avaient été incendiés, au mouillage, parce que des marins avaient laissé s’embraser les voiles et avaient tardé à lutter contre l’incendie.

— Ces cris, les cris des femmes que les flammes dévoraient…, avait répété Michele Spriano, les paumes plaquées sur les oreilles.

Et, brusquement, avait-il repris, alors que dans tout le port et la rade les Turcs s’affolaient, tentant d’éteindre l’incendie, des galères vénitiennes avaient attaqué les navires turcs, les prenant à l’abordage, coulant plusieurs d’entre eux. Avec quelques dizaines d’autres rameurs, Michele Spriano s’était libéré de ses chaînes et avait pu sauter à bord d’un navire chrétien.

— Et je suis ici, et je te retrouve…, avait-il murmuré.

Puis il avait secoué la tête.

— Mais je ne serai pas de cette bataille.

Il s’était voûté comme si tout son corps avait été écrasé de fatigue et de désespoir.

J’avais retiré de mon pourpoint sa Divine et lui avais tendu le livre.

Il avait d’abord refusé, mais j’avais montré la mer, les canons des galéasses, ces colonnes de soldats, d’arquebusiers et de piqueurs qui embarquaient, derrière leurs bannières marquées de la croix blanche, à bord des navires amarrés.

On disait que la flotte musulmane d’Ali Pacha s’était rassemblée dans le golfe de Patras, à Lépante, non loin du promontoire d’Actium, là même où, en 31 avant Jésus-Christ, l’empereur Octave avait vaincu les galères d’Antoine et Cléopâtre.

Qui pouvait assurer qu’il reviendrait vivant d’un affrontement qui allait décider du sort du monde ?

Michele Spriano m’a écouté, puis a pris le livre et m’a embrassé.


J’ai voulu oublier ce que Spriano m’avait dit. Avec les moines de la procession qui s’avançait sur le quai vers notre galère, j’ai chanté les psaumes et les cantiques. J’ai vu ces deux soldats espagnols et ces deux marins vénitiens qui portaient sur leurs épaules un crucifix qui devait être hissé au sommet de notre grand mât.

C’est au moment où ils franchissaient difficilement la passerelle que j’ai pour la première fois vu Votre visage, Seigneur, sculpté dans le bois.

J’ai déjà dit, au début de ce récit de ma vie, ma surprise, ma déception et presque ma colère : vous aviez les yeux clos. Vos traits exprimaient la souffrance. Vous sembliez partager le désespoir de Michele Spriano.

Or j’avais besoin que Vous me donniez la force de ne pas douter, que, comme faisaient Ruggero Veniero ou don Juan, Vous exaltiez la volonté de vaincre, et donc de tuer, et donc de prendre le risque de soi-même mourir.


Je me suis agenouillé. Le jeune homme près de moi, qui m’imitait, m’a chuchoté qu’il avait sculpté Votre corps et Votre visage.

J’ai fait reproche à ce jeune Vénitien, Benvenuto Terraccini, de n’avoir pas su Vous représenter fort et glorieux, combattant, d’avoir préféré exprimer Votre faiblesse et Votre souffrance.

Sa main, m’a répondu Terraccini, avait été guidée par Vous.

Et Vico Montanari a murmuré que Votre compassion n’était pas soumission, mais partage de ce que nous allions endurer dans cette lutte où la mort sabrerait nos corps.

— Dieu nous voit, a-t-il ajouté. Il nous aime. Il sait que nous allons souffrir et que le sang de nombre d’entre nous rougira la mer.

Je n’ai compris cela que plus tard, après la bataille, quand j’ai vu tant de corps flotter, bras en croix, les chrétiens souvent face vers le ciel, les Turcs au contraire, comme s’ils n’osaient regarder le soleil, le visage tourné vers les profondeurs.


J’ai entendu la voix de Veniero qui, debout, arc-bouté à la rambarde du château arrière de la Marchesa, lançait, alors que nous larguions les amarres, après que les marins eurent fixé le crucifix à la cime du mât :

— En cette sainte journée, nous quittons la paix du port pour aller droit à l’ennemi. Avec la grâce de Dieu, nous allons châtier ces chiens d’infidèles ! Nous allons leur infliger une défaite telle qu’ils ne retrouveront jamais l’ardeur qu’ils ont eue jusqu’ici. Nous allons combattre pour sauver la chrétienté !

Il a écarté les bras et crié d’une voix vibrante :

Tu hoc signo vinces !

« Par ce signe tu vaincras. »

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