45.

J’ai titubé lorsque j’ai franchi la passerelle et fait mes premiers pas sur les quais de Messine.

J’étais vivant.

Merci, Seigneur !

Je pouvais serrer contre moi Michele Spriano. Il a murmuré qu’il avait prié pour notre victoire et mon salut. Puis il s’est écarté d’un pas tout en me tenant aux épaules. Il m’a dévisagé, effleurant du bout des doigts la plaie qui me partageait le front. Il a dit :

— Tu as la figure d’un homme qui a traversé l’enfer.

Puis il a chuchoté, en se penchant vers moi :

— Mais l’enfer est ici aussi. Il faut que je te mette en garde.

Je n’ai pas voulu l’entendre.

Je voulais écouter les acclamations de la foule qui avait envahi les quais, qui se déversait depuis les ruelles aboutissant au port. Les cloches sonnaient à toute volée, célébrant notre victoire et notre retour. Le canon du fort tonnait. Les chants s’élevaient ici et là, remerciant Dieu, louant don Juan le Grand, fils de l’empereur, qui méritait, lui, le bâtard, une couronne de roi.

J’ai essayé de ne pas écouter Spriano qui marchait près de moi. Nous suivions don Juan que la foule accompagnait à l’Église de Jésus.

— Je sais, a repris Michele, que le Génois Giovanni Andréa Doria, qui commandait l’aile droite de la flotte de la Sainte Ligue, a fait une manœuvre étrange avec ses galères, et qu’en face de lui le capitan-pacha d’Alger, Aga Mansour, n’a pas cherché à l’attaquer. Ils se sont esquivés : Aga Mansour laissant Ali Pacha affronter seul les galères vénitiennes et espagnoles, et l’autre, Doria, ne cherchant pas à aider don Juan et même, au contraire, agissant de telle sorte qu’il le mettait en péril…

J’ai eu envie de crier afin qu’il se taise, mais il a continué, expliquant qu’à Messine, à Naples, à Venise chacun pensait que le Génois avait exécuté des ordres donnés par Philippe II. Le roi d’Espagne souhaitait ménager le capitan-pacha Aga Mansour, voire parvenir à un accord avec lui de telle manière qu’il se détache un jour de l’Empire ottoman. Philippe II craignait aussi la gloire qu’une telle victoire vaudrait à don Juan.


Devais-je écouter cela, apprendre cela alors que j’avais encore dans la tête les cris des hommes qui brûlaient, qui se noyaient, qu’on égorgeait, alors que vibrait encore en moi le souvenir de cette force qui m’avait poussé en avant à la vue des janissaires tranchant le cou du christ aux yeux clos ?

Ainsi, pendant que nous revêtions l’armure et brandissions le glaive, affrontions les sabres courbes et les arquebuses des infidèles, vivions dans l’exaltation de cette guerre pour la Foi en Christ, d’autres, le Roi Catholique, et l’un des chefs de notre flotte, manœuvraient, soucieux de leurs petits intérêts plutôt que de la victoire de la Sainte Ligue !

Pouvais-je croire à ces propos de Spriano ?

Pouvais-je admettre que le Roi Catholique d’Espagne ne valait pas mieux que le roi Très Chrétien de France ?


J’ai suivi des yeux don Juan qui entrait dans l’église de Jésus.

Lui ne s’était pas dérobé. Il avait exposé son corps aux armes des infidèles.

Ce bâtard s’était rendu légitime.

— Philippe II et tous les souverains sont rois et princes de l’enfer, a murmuré Michele Spriano.

Je me suis écarté.

Deux femmes s’étaient suspendues à mes bras, se serrant contre moi, riant, la tête renversée en arrière, leurs lèvres rouges offertes. Elles m’entraînaient et je m’abandonnais, m’enfonçant avec elles dans la foule.

Je voulais m’éloigner de Spriano, retrouver l’ivresse.

Nous sommes entrés sous un porche.

Je devais être un riche seigneur, disaient-elles. J’avais sûrement puisé dans les coffres remplis d’or et de bijoux des infidèles.

Elles riaient de plus belle. Elles me demandaient seulement deux pièces d’or pour devenir mes esclaves.

J’avais ces deux pièces.


J’ai vécu entre ces deux femmes. La chambre où elles m’avaient accueilli donnait sur l’un des quais du port. Près de la fenêtre était accroché un crucifix et j’avais placé sur une petite table basse – le seul meuble, avec une grande paillasse posée à même le sol – la tête du christ aux yeux clos.

Teresa et Evangelina se signaient chaque fois qu’elles passaient devant elle, et plusieurs fois par jour elles s’agenouillaient et priaient. Le murmure de leurs voix me rassurait.

Elles vivaient en pécheresses, et cependant il me semblait, Seigneur, qu’elles ne méritaient pas l’enfer. Moi, qu’elles appelaient « Notre Maître », j’y étais condamné, mais j’avais besoin de sentir renaître mon corps, d’éprouver ses forces par le désir et dans le plaisir.

C’était une sorte de retraite dans le péché mais où ma fatigue s’effaçait peu à peu en même temps que mes plaies cicatrisaient.

Teresa et Evangelina les couvraient d’onguents parfumés. Mais, je le confesse, Seigneur, c’étaient leurs corps, leur vigueur joyeuse, leur insouciance, l’aigu de leurs voix quand elles chantaient qui me guérissaient.

Vous étiez le Créateur, Seigneur, de ces sources de vie, et il m’est arrivé de penser que Teresa et Evangelina, et même moi, n’étions pas en état de péché, mais qu’au contraire nous célébrions Votre Création.

Mais je n’ignorais pas non plus que j’aurais pu être justement condamné pour cette proposition hérétique, et elles, si jeunes, brûlées ou lapidées comme femmes corrompues.

Même si, Seigneur, elles s’agenouillaient et priaient devant Votre visage aux yeux clos.


J’ai ainsi laissé filer les jours.

Je passais de longs moments à la fenêtre dans la caressante et douce chaleur du soleil d’hiver.

J’ai vu errer sur les quais du port les esclaves chrétiens que nous avions arrachés aux galères ottomanes.

Ils étaient faméliques, jetaient autour d’eux des regards encore apeurés, comme s’il avaient craint que de l’une des galères musulmanes amarrées dans le port, capturées au cours de la bataille, ne surgissent tout à coup des janissaires, des gardes-chiourme, et qu’on ne se saisisse d’eux pour les jeter à nouveau en enfer.

À les suivre des yeux, je me souvenais de ce que j’avais subi. J’étais fier d’avoir participé à ces combats qui les avaient rendus libres. Et j’étais honteux de m’être ainsi retiré alors que la guerre contre les infidèles n’avait pas cessé.

Pouvais-je laisser ainsi ma vie se dissoudre dans la satisfaction de mes désirs ?

Dieu ne m’avait pas appelé au monde pour n’être qu’un homme de jouissance.


J’ai quitté Teresa et Evangelina et j’ai retrouvé, sur la Marchesa, Ruggero Veniero et Vico Montanari. Enguerrand de Mons était parti pour la France et Benvenuto Terraccini avait regagné Venise.

Des charpentiers s’affairaient à dresser un mât, à colmater les brèches dans la coque. On tendait des cordages, on embarquait des prisonniers qu’on attachait à leur banc dans la chiourme. Quand ils arrivaient en rangs, gardés par des soldats, la foule sur les quais les maudissait sans trop oser s’approcher d’eux, tant leurs visages exprimaient la cruauté et la haine. Ils avaient le crâne rasé à l’exception d’une longue mèche qui leur pendait dans le dos.

Malgré le vent froid, la plupart étaient torse nu et portaient des pantalons bouffants, mais quelques-uns avaient gardé leurs uniformes jaune et rouge.

Veniero les dévisageait et parfois, d’un mouvement de la tête, ordonnait de faire sortir l’un d’eux des rangs. On entraînait l’infidèle vers la proue. On l’enfermait dans un réduit. Je m’interrogeais sur le sort de ces hommes-là. Mais qui se souciait de la vie d’un infidèle ? On assurait que près de trente mille d’entre eux avaient péri dans la bataille, que huit mille avaient été faits prisonniers, les chrétiens ayant quant à eux perdu au moins six mille hommes.


Un jour, Vico Montanari m’a entraîné vers la proue, martelant le pont du talon, au-dessus du réduit où un prisonnier venait d’être enfermé.

— Celui-là, a-t-il murmuré en secouant la tête, il ne ramera plus.

D’abord je n’ai pas voulu comprendre. Mais Montanari a poursuivi, comme s’il voulait partager avec moi le poids qui l’écrasait. Veniero, a-t-il expliqué, avait reçu des ordres précis du Conseil des dix qui gouvernait la sérénissime République. Il devait, parmi ces infidèles, dresser la liste de ceux que le Conseil appelait des « hommes de commandement ».

Montanari a regardé autour de lui et, après s’être assuré que personne ne pouvait l’entendre, il a ajouté :

— Le Conseil a écrit à Veniero : « En vous assurant qu’on n’a pas pris une personne pour une autre, vous les ferez mourir secrètement de la façon qui vous paraîtra la plus prudente. »

Montanari savait que le pape avait été horrifié à l’idée de ces assassinats d’hommes qu’aucun tribunal n’avait condamnés.

— Venise a une longue mémoire, a conclu Montanari. Nous nous souvenons de la cruauté des infidèles à Famagouste. Nous n’oublions rien !


Je n’ai pu lui répondre.

J’ai pensé à cet homme enfermé, à ceux qui l’avaient précédé dans ce réduit, à tous les autres qui lui succéderaient.

J’ai imaginé ce que devait être la « façon prudente » de faire mourir secrètement. Étrangler ? Égorger ? Empoisonner ? Puis faire disparaître les corps en les jetant au large de Messine ?

Certains jours, on découvrait, dans les criques et sur les plages proches de la ville, des corps nus dont la tête avait été tranchée.

Seigneur, est-ce ainsi que l’on combattait pour Vous ?

Je me suis souvenu des propos de Michele Spriano.

Pour les puissants de ce monde, avait-il dit, Dieu, l’Église n’étaient que des masques dont ils se servaient pour dissimuler leurs ambitions, les rivalités qui les opposaient les uns aux autres.

Mais ils reniaient leur foi s’ils estimaient qu’ils avaient intérêt à s’allier avec des hérétiques ou des infidèles.


J’avais alors refusé de l’entendre.

Il me fallait croire en la pureté et en la sincérité des souverains catholiques pour que je pusse tuer en leur nom et au nom de la foi en Jésus-Christ.

Je l’avais fait.

J’avais vu la mer, d’une rive à l’autre du golfe de Patras, rougie par le sang versé. Je l’avais vue couverte de corps.

Mais Vico Montanari, qui avait combattu auprès de moi, m’assurait maintenant que le Conseil des dix cherchait à faire la paix avec le sultan Selim II. Et c’était mon propre frère, Guillaume de Thorenc, un huguenot, ambassadeur de France à Constantinople, qui servait d’intermédiaire entre la Sérénissime et l’Empire ottoman.

— Ils parviendront finalement à s’entendre, a ajouté Montanari. Ils peuvent bien se blesser, mais non se tuer. Ils en viendront à conclure un traité de paix. Voilà ce que c’est que vivre dans notre monde.

J’ai regardé vers la proue. J’avais moi aussi tapé du talon sur ce pont au-dessous duquel des infidèles étaient enchaînés, et, au bout de la coursive, il y avait ce réduit où un homme attendait qu’on l’égorge, qu’on l’étrangle ou qu’on l’empoisonne, puis qu’on le noie.

Était-ce aussi cela la paix ? Ces assassinats secrets ?

— C’est bien la paix des hommes, a dit Montanari en m’entraînant sur le quai.

Cette nuit-là, nous avons bu, nous nous sommes vautrés dans la débauche.

Parce que, pour vivre en ce monde, Seigneur, les hommes faibles doivent parfois s’aveugler.


Mais on m’obligeait à voir.

Diego de Sarmiento était arrivé à Messine. J’étais sur le quai. J’avais entendu la foule acclamer cette galère espagnole à la coque décorée de bois doré, aux fières sculptures de poupe et de proue.

J’avais reconnu Sarmiento debout sur le château arrière. Des soldats l’entouraient, chacun d’eux portant le drapeau d’un des royaumes d’Espagne ou d’Amérique qui obéissaient à Philippe II, le monarque du monde, le Roi Très Catholique.

Je n’ai pas voulu rencontrer Sarmiento, mais les espions espagnols grouillaient à Messine. Et des soldats sont venus me quérir dans la chambre de Teresa et d’Evangelina où je m’étais à nouveau réfugié.

Sarmiento m’a ouvert les bras et, comme je n’ai pas fait mine d’avancer vers lui, il m’a, tout en éclatant de rire, empoigné les épaules, me serrant à m’étouffer.

— Je te préfère entre les bras de deux putains qu’entre ceux de don Juan ! a-t-il dit en m’invitant à m’asseoir en face de lui dans la cabine où il vivait, à la poupe de la galère.

Je me suis redressé. J’ai exalté le courage, l’héroïsme de don Juan, le respect et la reconnaissance que tout catholique, fût-il roi, devait lui témoigner.

— Qui s’y refuse ? a répliqué calmement Sarmiento.

Je me suis rassis. J’ai dû entendre son discours.

La Sainte Ligue n’existait déjà plus, a-t-il dit. Les commandants en chef, Veniero, Doria, Colonna, se disputaient les dépouilles turques. Chacun voulait la plus grosse part du butin. Il y avait huit mille prisonniers et cent quatre-vingts galères capturées. Des hommes qui avaient combattu côte à côte s’étaient poignardés après s’être disputé un capitaine turc dont ils espéraient tirer une forte rançon. Et depuis lors – Sarmiento s’est penché, pour me fixer droit dans les yeux –, ce Turc avait été retrouvé noyé, son corps rejeté sur les rochers.

Au reste, qu’aurait pu entreprendre désormais la Sainte Ligue ?

Les Vénitiens voulaient reprendre Chypre. Colonna et le pape rêvaient de nettoyer la Méditerranée des Barbaresques.

— Quant à notre Philippe II, il doit penser au monde, et non pas seulement à ces quelques îles ou côtes arides dont Venise, le pape, les Génois et l’ordre de Malte continuent de croire qu’elles sont le seul horizon. C’est aux Pays-Bas, sur les bords du Rhin, de la Seine, de la Loire, que se livrent les batailles. Je te l’ai déjà dit : l’avenir appartient au roi d’Espagne, au fils légitime de Charles Quint et à sa descendance, non à un bâtard, fût-il glorieux !

Sarmiento s’est approché de moi.

— Don Juan veut être roi, le souverain de n’importe quel pays. Il lui faut une couronne ! Mais jamais Philippe II n’y consentira. Un bâtard ne saurait s’asseoir sur un trône.


Sarmiento a continué à discourir longuement, m’exhortant à regagner l’Espagne avec lui.

Philippe II avait plus que jamais besoin d’hommes tels que moi, gentilshommes courageux et fidèles. Le roi me chargerait sûrement d’une mission en France où la guerre entre huguenots et catholiques couvait.

Il fallait attiser ce feu afin d’extirper l’hérésie protestante de ce royaume. Telle était la première tâche que voulait accomplir le souverain d’Espagne et qui devait être celle de tout catholique.

L’Empire ottoman devait être contenu, c’était là ce qu’avait réussi la Sainte Ligue par la victoire de Lépante et la destruction de la flotte turque. Mais les infidèles seraient toujours des infidèles. Et on devait empêcher que des chrétiens ne choisissent l’hérésie. Or cette peste huguenote faisait des ravages aux Pays-Bas, en France. C’était elle qu’il fallait combattre.

Que don Juan s’attelle à cette tâche plutôt que de rêver de devenir roi de Tunis ou d’Alger !

D’ailleurs, avec quelles galères et quels soldats voudrait-il conquérir les royaumes barbaresques ? La Sainte Ligue était épuisée, déchirée.

Venise ? Le grand vizir avait confié à l’ambassadeur de France, à ce huguenot nommé Guillaume de Thorenc, que les Ottomans, en s’emparant de Chypre, avaient amputé Venise d’un bras. « En détruisant notre flotte, avait ajouté le grand vizir, les Vénitiens ont certes rasé notre barbe. Un bras coupé ne repousse pas, mais une barbe rasée n’en repousse que mieux ! »

Don Juan ne pouvait donc qu’obéir au roi d’Espagne, et celui-ci lui avait fait connaître ses intentions par une lettre que Diego de Sarmiento avait été chargé de lui remettre et dont il m’a cité une phrase : « Quelque désir que j’ai de vous revoir et de vous féliciter de vive voix pour le courage dont vous avez témoigné, vous comprendrez les raisons pour lesquelles j’ai jugé nécessaire que vous passiez l’hiver à Messine… »

— Ici on lui dresse une statue, je crois, a dit Sarmiento. Qu’il assiste à sa bénédiction…

Il s’est esclaffé.

— Mais il ne peut y avoir deux soleils qui brillent en même temps dans le ciel d’Espagne.


Mais moi, à l’en croire, je pouvais, je devais retrouver la cour d’Espagne. Les femmes y aimaient les héros. Borgne et perverse, la princesse d’Eboli était de plus en plus resplendissante, et son amant, Antonio Pérez, avait acquis une grande influence auprès du roi. Or la princesse m’aimait bien. À entendre Sarmiento, elle s’inquiétait souvent de mon sort. Elle avait craint que je n’eusse été tué dans cette bataille. Et lors du Te Deum, qui, à l’Escurial, avait célébré notre victoire, la princesse avait, selon Sarmiento, prétendu avoir prié pour moi !

— Il est temps que le roi et la princesse te revoient. Philippe t’accordera une rente et une distinction qui feront de toi un homme puissant, et la princesse se chargera de te trouver une fonction. Tes combats, maintenant, Bernard de Thorenc, tu dois les livrer dans les salons des palais royaux. Laisse les plus jeunes brandir le glaive. Nous l’avons fait. Et bien fait !

Il m’a pris par l’épaule. La galère appareillait le lendemain. Je devais être à bord tôt le matin.

Que, jusque-là, je dorme entre ces deux filles dont on lui avait dit qu’elles étaient plaisantes et savantes en choses de l’amour !


J’ai retrouvé Teresa et Evangelina. Je les ai payées pour qu’elles donnent le change, fassent croire à ceux qui m’espionnaient que je passais cette dernière nuit entre elles deux, alors que je me rendrais chez Michele Spriano.

J’ai supplié ce dernier d’affréter avec moi un brigantin pour gagner Naples ou Pise.

Je ne voulais pas, pas encore retourner en Espagne.

In mezzo del camin di nostra vita, ainsi que le dit Dante, je voulais retrouver, au milieu de ma vie, mes terres, ma demeure, marcher dans les forêts qui entourent le Castellaras de la Tour.

Je voulais déposer sur l’autel de notre chapelle l’étendard de damas rouge qui avait flotté à la poupe de la Marchesa et qui portait, brodée, la devise de Constantin, devenue celle de la Sainte Ligue : Tu hoc signo vinces.

Et sur ce tissu couleur sang je voulais placer, à droite du tabernacle, la tête tranchée du christ aux yeux clos.

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