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Lennon reconnut Bernie McKenna, la tante de Marie, qui s’agitait autour du lit sur lequel reposait une forme immobile, ajustant les oreillers et les couvertures. Elle se figea quand Marie s’approcha mais ne la regarda pas. Sa poupée dans une main, Ellen s’accrochait à sa mère.

« Te voilà de retour », dit Bernie sans lever les yeux.

Marie alla se placer en face d’elle, de l’autre côté du lit. « Comment va-t-il ?

— À ton avis ? Regarde-le. » Bernie lissa le drap sur le vieil homme gris et décharné puis gratifia Marie d’un bref coup d’œil. « Le pauvre, il ne sait même pas où il est. Tu aurais mieux fait d’aller voir ta mère. Ça lui serait plus utile qu’à lui. »

C’est alors que Bernie aperçut Lennon. Elle plissa les yeux en fouillant visiblement sa mémoire et crispa la mâchoire lorsqu’elle y trouva ce qu’elle cherchait.

« Mon Dieu… Tu l’as amené ici ?

— Il nous a accompagnées en voiture.

— En voiture ou à cheval, je m’en fiche. Tu n’aurais pas dû. Il ne t’a pas causé assez d’ennuis comme ça ?

— Je vais faire un tour », dit Lennon. Marie se tourna vers lui. « Je ne serai pas loin », ajouta-t-il.

Dans le couloir, il croisa des vieillards aux yeux vides qui traînaient des pieds à perfusion et des machines à oxygène. Un peu plus loin dans le hall, il s’adossa au mur sans perdre de vue la porte de la chambre.

Elles ne risquaient rien ici, il en était certain.

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