Au Wolseley, Nicholas Bergson attendait Hortense Cortès pour déjeuner. Il l’attendait depuis vingt minutes et s’impatientait. La chaise vide, face à lui, semblait le narguer et le renvoyer à une condition subalterne. Carpette, loufiat, pied-plat ! persiflait la chaise. Tu oublies que tu es LE directeur artistique de Liberty et tu te fais balader par une gamine ! Shame on you[9] ! C’est vrai enfin ! elle me traite comme un gamin ! grinça-t-il entre ses dents en relisant le menu pour la dixième fois.


Noël approchait avec son cortège de décorations, d’illuminations, de cantiques chantés devant les bouches de métro, de gobelets tendus par l’Armée du Salut et, de la fenêtre du restaurant, il observait le spectacle de la rue tout en guettant l’arrivée d’Hortense. Il lissa sa chemise, ajusta son nœud de cravate, consulta une nouvelle fois sa montre, salua de la tête une relation de travail qui prenait place à une table voisine. Mais de quoi ai-je l’air planté là ? Très mauvais pour mon image… Et dire que je l’ai baisée ! Cet été même ! Je m’y suis pris comme un pied avec cette fille. Il faut lui tenir la dragée haute, pas se courber… Si on tend la nuque, elle vous rend eunuque.

Il se demanda s’il devait se lever et partir, hésita, lui accorda encore cinq minutes et se promit de lui battre froid.

Ses relations avec Hortense étaient un casse-tête. Tantôt elle se coulait à ses côtés, la mine enjôleuse, tantôt elle le fixait avec une froide ironie, semblant dire mais qui êtes-vous pour vous montrer aussi familier ? Un jour, il avait lâché, exaspéré, mais enfin, je te rappelle qu’on a été amants ! A-mants ! elle l’avait regardé, glaciale, c’est drôle, j’ai beau chercher, je ne m’en souviens plus ! Pas bon pour toi, non ?

Il n’avait jamais vu autant de détachement et de dédain chez un être humain. C’est le genre de fille qui pourrait sauter en parachute… sans parachute. Il faut reconnaître, se dit-il, en regardant une nouvelle fois le cadran de sa montre, qu’elle se comporte de la même manière avec tous : le monde entier est son laquais.

Il soupira.

Le pire, c’est que c’est sûrement pour cette raison que je suis là comme un crétin à l’attendre…


C’est au moment précis où il allait se lever et jeter sa serviette sur la table qu’Hortense se laissa tomber sur la chaise vide face à lui. Ses longs cheveux auburn, ses yeux verts brillants, son sourire éclatant témoignaient d’un appétit et d’une joie de vivre si intenses que Nicholas Bergson ne put s’empêcher d’être émerveillé, puis ému. Qu’elle était belle ! Lumineuse and so chic ! Elle portait un manteau en drap de laine noir cintré dont elle avait retroussé les manches, soulignant la présence à son poignet d’une Oyster Rolex en acier, un jean étroit marron glacé – un Balmain à neuf cent quatre-vingts livres, nota-t-il –, un col roulé en cachemire noir et une besace en taurillon signée Hermès.

Il leva un sourcil étonné et remarqua :

— D’où vient tant de luxe ?

— J’ai trouvé un site sur Internet où on peut louer toutes les marques au mois. Pour rien du tout ! Et tu vois, l’effet est assuré, c’est la première chose que tu remarques. Tu ne me dis même pas bonjour, tu penses whaou qu’elle est chic ! dans ta petite tête de dictateur de la mode. T’es comme tout le monde, on te mouche avec de l’esbroufe…

— Ça marche comment ?

— Tu t’abonnes, tu laisses une somme en dépôt et bimbamboum ! tu empruntes ce que tu veux et t’habilles comme une princesse. On te regarde, on te respecte, on te congratule ! Tu as déjà choisi ? demanda-t-elle en parcourant la carte.

— J’ai eu tout le temps de choisir, grinça Nicholas. Je connais le menu par cœur.

— Et tu prends quoi ? dit Hortense, ignorant la froideur de son interlocuteur. Ça y est ! Moi, je sais… Tu peux appeler le garçon ? Je meurs de faim…

Elle leva la tête vers lui, le contempla et éclata de rire.

— T’es devenu gay ou quoi ?

Nicholas faillit s’étouffer.

— Hortense ! qu’est-ce qui te permet ?

— T’as vu comme t’es habillé ? Chemise orange, cravate rose, veste violette ! Je n’ai lu nulle part que c’était tendance. À moins, justement, que tu n’aies changé de préférences sexuelles…

— Non, pas encore, mais ça ne saurait tarder si je continue à te fréquenter. À toi seule tu pourrais me dégoûter de toute la gent féminine…

— Note que cela ne me gênerait nullement. Au contraire. Je t’aurais à moi toute seule, je n’aurais pas à te partager avec une pouffe. Je détesterais te partager avec une pouffe. Alors tu as le choix : moine ou gay…

— Ma chère Hortense, pour pouvoir me garder, il faudrait déjà me traiter avec plus de considération… Je te ferai remarquer que…

— Fais signe au garçon, je vais défaillir !

— Et tu me coupes la parole !

— J’ai horreur quand tu geins… Tu m’appelles, tu me dis que tu as un truc hyper-excitant à m’annoncer, je loue du luxe, je me pomponne, je répète dans la glace, je me raconte que tu vas me présenter Stella ou John… et je tombe sur un clown bariolé et triste qui rumine du noir assis tout seul à une table ! Pas très sexy !

— Je rumine parce que tu as trente-cinq minutes de retard ! Et je suis tout seul parce que je suis censé déjeuner avec toi et non avec toute une smala ! fulmina Nicholas Bergson, au bord de la crise de nerfs.

— Ah ? Je suis en retard ? C’est possible… mais pas mortel. Tu peux faire signe au garçon, je meurs de faim. Je crois que je te l’ai déjà dit.

Nicholas s’exécuta. Ils passèrent commande.

Il demeurait silencieux.

— OK, j’ai compris… Arrête le Pictionnary : tu me fais la tronche… Alors je vais te poser des questions et tu répondras par oui ou par non, comme ça tu pourras continuer à bouder et ton honneur sera sauf. Première question : ta nouvelle extraordinaire, elle te concerne ?

Nicholas fit non de la tête.

— Elle est pour moi ?

Il acquiesça.

— C’est au sujet de l’école ?

Il secoua la tête.

— Un job en vue ?

Il acquiesça encore.

— Un job formidable qui pourrait être le tremplin de ma magnifique carrière ?

Il hocha la tête.

— Je te préviens : tu recouvres la parole vite fait ou je te plante une fourchette dans l’œil devant tout le monde !

Il l’ignora et, toujours muet, se mit à jouer avec le manche de son couteau.

— Bon d’accord… Je te fais mes excuses pour avoir été en retard. Et je veux bien t’embrasser sur la bouche pour qu’ils sachent que tu n’es pas gay, mais un amant très convenable…

— Pas mieux que convenable ?

— Honorable et c’est mon dernier mot… Alors l’info, c’est quoi ?

Nicholas soupira, vaincu.

— Harrods. Les vitrines. Les fameuses vitrines… Il y en a deux de disponibles. Ils ne savent pas encore à qui ils vont les céder et on peut retirer son dossier chez une certaine Miss Farland jusqu’à ce soir, dix-sept heures…

Hortense le regarda, la bouche ouverte.

— C’est énorme. Énorme… Et tu crois que…

— Je te donne l’adresse du bureau de Miss Farland, tu prends le dossier et tu te vends comme une damnée ! À toi de jouer.

— Et comment cela se fait-il que les vitrines de Harrods soient libres ? demanda Hortense, soudain méfiante. Elles sont réservées des mois à l’avance, d’habitude…

— Ce sont les vitrines de mars-avril, destinées aux nouveaux créateurs. Elles avaient été attribuées à Chloé Pinkerton…

— … qui s’est crashée en voiture hier matin en rentrant chez elle à la campagne. Bien fait ! Ça lui apprendra à être snob et à ne pas vouloir vivre à Londres ! Je l’ai toujours trouvée surfaite, cette fille. Je me demandais comment elle avait pu réussir… Bon débarras !

— Parfois, dit Nicholas, horrifié, je me demande si tu es vraiment humaine. Parce que dans le mot « humain » il y a le pire, c’est sûr, mais il y a aussi la tendresse, la compassion, le don, la générosité, le…

— Tu crois que je peux y aller tout de suite ? Voir Miss Farland ?

— Pas question ! Tu me dois au moins de rester déjeuner avec moi après m’avoir fait attendre si longtemps !

— OK… mais si j’arrive trop tard, je ne t’adresserai plus jamais la parole ! D’ailleurs, je n’ai plus faim, je suis déjà en train de réfléchir à mes vitrines…

Nicholas poussa un soupir et déplia sa serviette.

— Que fais-tu à Noël ? fit-il pour relancer la conversation.

— Paris, maman, ma sœur, Shirley, Gary et tout le tralala habituel ! Maman va cuire une dinde, la ratera, deviendra sentimentale et pleurera, Zoé aura bricolé des cadeaux idiots genre scouts de France, Shirley essaiera de mettre de l’ambiance et Gary et moi, on se regardera en chiens de faïence…

— Ah ! Ah ! Le beau Gary Ward sera là…

— Comme d’hab…

— Tu sais que Charlotte Bradsburry ne se remet pas de leur séparation. Elle dit que c’est à cause de toi et se répand dans Londres en médisances…

— Je vais devenir célèbre si elle parle de moi à la cantonade !

— Elle dit aussi qu’à ton premier défilé, elle te cassera les reins…

— Encore mieux ! Il vaut mieux qu’on parle de toi en mal que pas du tout !

— En un mot, elle est très triste…

— Ça m’est complètement égal. Les peines de cœur de Miss Charlotte, je m’en tape ! Je vais décrocher deux vitrines chez Harrods. Deux écrans géants où inscrire mon talent ! Et pendant six semaines, le monde entier va voir ce dont je suis capable, le monde entier va entendre parler d’Hortense Cortès… bimbamboum, je serai lancée, adulée… et riche, riche, riche ! Car les contrats vont affluer. Faudra que je trouve un bon avocat. T’en connais un ?

Elle s’interrompit, demeura pensive un instant. Sérieuse. Intense.

— Va falloir que je trouve un thème. Tu te rappelles mon défilé à Saint-Martins[10] ?

Sex is about to be slow…

— C’était bien, hein ?

— Parfait. Mais ce n’était pas encore la crise…

— La crise, on s’en fiche ! La crise, les gens l’oublieront en regardant mes vitrines… Ils vont être subjugués, je te dis !

— Tu ne les as pas encore ! Vous êtes nombreux sur le coup…

— Je vais les avoir. Je te le promets ! Dussé-je travailler jour et nuit, nuit et jour et plus encore, ramper aux pieds de Miss Farland ou mettre une bombe pour éliminer les autres candidats…

Elle fit signe au garçon et commanda un jus de citron frais pressé.

— Tu bois du jus de citron ? demanda Nicolas.

— Chaque matin en me levant. C’est bon pour la peau, les cheveux, le foie, ça protège des virus et des microbes et ça file la pêche. Ce matin, j’ai oublié…

Elle appuya son menton sur sa main et répéta plusieurs fois va falloir que je trouve une idée canon…

— Et en vitesse ! précisa Nicholas.

— Elles sont pour moi… Hortense Cortès ! Je les aurai ces foutues vitrines !

— Je n’en doute pas une seconde, ma chère… Ce que femme veut…


À quatorze heures trente, Hortense Cortès faisait la queue au huitième étage d’un immeuble sur Bond Street parmi une cinquantaine de candidats qui se détaillaient, peu aimables. Chacun se tenait droit et surveillait les mouvements de ses semblables. Une fille jaillit de la salle de réunion et claironna inutile de poireauter, je suis engagée ! Certains la regardèrent, découragés, et sortirent de la file. Hortense n’en crut pas un mot.

Dix minutes plus tard, un dénommé Alistair Branstall, connu pour sa ligne de lunettes excentriques, ressortit en assurant qu’il n’y aurait jamais assez de dossiers pour tous et que les derniers arrivés ne seraient pas servis. Il se dandinait dans un costume à carreaux verts et noirs, les yeux écarquillés derrière des lunettes en forme de girafe.

Hortense haussa les épaules.

Puis une assistante de Miss Farland annonça qu’il ne restait plus que dix dossiers. Hortense compta rapidement : elle était la quatorzième.

Elle râla, se reprocha le Mont-Blanc pris au dessert et le second café, insulta sa gourmandise et Nicholas, compta encore. Les candidats se retiraient les uns après les autres. Elle décida de rester.

Elle n’était plus que onzième.

— J’ai dit qu’il ne restait plus que dix dossiers, répéta l’assistante en fixant Hortense.

— Et moi, j’ai décidé que je ne savais pas compter, répliqua Hortense dans un grand sourire.

— Comme vous voulez, répondit l’assistante d’un air pincé en faisant demi-tour.

Quand la dernière candidate fut repartie avec son dossier sous le bras, Hortense alla frapper à la porte de Miss Farland.

L’assistante lui ouvrit avec un petit sourire supérieur.

— Je veux un dossier…, dit Hortense.

— Je vous avais prévenue, il n’en reste plus…

— Je veux voir miss Farland.

L’assistante haussa les épaules comme s’il était inutile d’insister.

— Dites-lui que j’ai travaillé avec Karl Lagerfeld et que j’ai une lettre de recommandation, signée de sa main…

L’assistante hésita. Fit entrer Hortense et lui demanda d’attendre.

— Je vais voir ce que je peux faire…

Elle revint et demanda à Hortense de la suivre.

Miss Farland était assise derrière un long bureau ovale en verre. Un trait de femme : brune, la peau sur les os, le teint blafard, des lunettes noires immenses, un chignon banane en aile de corbeau, un rouge à lèvres hurlant et de grosses boucles d’oreilles dorées qui lui mangeaient les joues. Maigre, si maigre qu’on voyait à travers.

Elle demanda à son assistante de les laisser et tendit la main pour prendre la lettre de Karl.

— Je n’ai pas de lettre. Je n’ai jamais travaillé avec M. Lagerfeld. J’ai bluffé, dit Hortense sans trembler. Je veux ce job, il est pour moi. Je vais vous épater. J’ai vingt mille idées. Je suis une travailleuse acharnée et rien ne me fait peur.

Miss Farland la dévisagea, étonnée.

— Et vous pensez que ça va marcher, votre baratin ?

— Oui. Je n’ai pas vingt ans, je suis française et je suis en seconde année à Saint-Martins. En première année, ils en prennent soixante-dix sur mille… Le thème de mon défilé ? Sex is about to be slow. Kate Moss a porté un de mes modèles… Ça, en revanche, je peux vous le prouver, j’ai le DVD et des articles de presse… et enfin, je sais que je suis meilleure que les cinquante autres candidats.

Miss Farland détailla le manteau noir cintré, les manches retroussées, le jean Balmain, la grosse ceinture Dolce & Gabbana, la besace Hermès, la montre Rolex et sa main gantée de noir effleura la pile de dossiers.

— Vous êtes bien plus que cinquante candidats, vous devez être une centaine… rien que pour aujourd’hui !

— Alors je suis meilleure que cent candidats !

Miss Farland esquissa un sourire qui se retenait d’être aimable.

— Ce job est pour moi…, répéta Hortense, repérant immédiatement la faille.

— Ils ont été sélectionnés parce qu’ils sont bons, qu’ils ont déjà fait leurs preuves…

— Ils ont fait leurs preuves parce qu’on leur a donné une chance. Une première chance… Donnez-moi ma première chance.

— Ils ont de l’expérience…

— Moi aussi, j’ai de l’expérience. J’ai travaillé avec Vivienne Westwood et Jean-Paul Gaultier. Ils n’ont pas eu peur de me faire confiance, eux. Et moi aussi, j’ai essayé mes premiers modèles sur mon ours en peluche à l’âge de six ans !

Miss Farland sourit encore et ouvrit un tiroir pour y chercher un dossier supplémentaire.

— Vous ne le regretterez pas…, poursuivit Hortense qui sentait qu’il ne fallait pas diminuer la pression. Un jour, vous pourrez dire que vous avez été la première à me donner ma chance, on viendra vous interviewer, vous ferez partie de ma légende…

Miss Farland semblait beaucoup s’amuser.

— Je n’ai plus de dossiers, je vais voir si mon assistante en a encore un, miss…

— Cortès. Hortense Cortès. Comme le conquistador. Retenez bien ce nom…


Miss Farland rejoignit son assistante dans la pièce voisine. Hortense les entendit parler. L’assistante disait qu’il ne restait plus de dossiers, miss Farland insistait.

Elle resta assise. Balançant ses longues jambes croisées. Observa le bureau en désordre. L’agenda gribouillé de rendez-vous et de numéros de téléphone. Remarqua le poudrier Shiseido, le tube de rouge Mac, le vaporisateur CHANCE de Chanel, des stylos-feutres, des stylos plume, des stylos bille, des stylomines, des stylos chromés, des stylos dorés et un long porte-plume planté dans un encrier.

Il n’y avait pas de photos d’enfant ni de mari. Elle allait passer les fêtes seule. Le visage nu, la bouche pâle, les cheveux pendant en mèches sales, de vieilles savates aux pieds, la pluie cogne contre les carreaux, le téléphone ne sonne pas, elle le soulève pour voir s’il marche, elle compte les jours avant de retourner au bureau… Tristes fêtes !

Son regard continua à balayer le bureau et tomba sur la pile de dossiers. L’épaisse pile des candidats déjà sélectionnés.

Comment remplit-on ce genre de truc ? Jamais fait ça, moi.

C’est pas tout de repartir avec un dossier, encore faut-il savoir le remplir… Donner suffisamment d’éléments intéressants pour que le formulaire ne finisse pas en boule dans une corbeille.

Elle se leva d’un bond, ouvrit son sac, y enfouit une dizaine de dossiers. Elle s’inspirerait du CV de ses rivaux pour pimenter et étoffer le sien et supprimerait en outre quelques candidatures.

Elle referma son sac, se rassit, reprit le lent balancement de sa jambe droite sur sa jambe gauche, compta les stylos sur le bureau un par un et respira profondément.


Quand Miss Farland revint, elle trouva Hortense sagement assise, son sac sur les genoux. Elle lui tendit une grosse enveloppe.

— À rapporter rempli demain… Dix-sept heures, dernière limite ; il n’y aura aucun délai pour les retardataires. Compris ?

— Compris.

— Vous avez du culot. J’aime ça…

Miss Farland avait un beau sourire.


Hortense s’appliqua à lire les dossiers volés avant de remplir le sien.

Elle butina des informations.

Ajouta à son cursus un séjour humanitaire au Bangladesh, deux stages en entreprise, s’inspira du récit d’une décoratrice de théâtre, emprunta l’expérience d’un assistant photographe, inventa un tournage publicitaire en Croatie…

Elle inscrivit son adresse, son mail, son numéro de téléphone portable.

Déposa le dossier à quinze heures dix sur le bureau de Miss Farland.

Et partit prendre l’Eurostar, direction les vacances, Noël et Paris.


Elle avait glissé, dans une enveloppe libellée au nom de Miss Farland, un stylo avec une tour Eiffel dorée qui clignotait dans le noir.

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