« Nos troupes vivent un enfer, et elles vivront beaucoup d’enfers encore avant le terme de cette guerre. Et dans un enfer comme celui-là, la seule pensée qu’un geste de reddition suffirait à vous valoir un bon lit et un petit déjeuner – comme en ont les prisonniers de guerre britanniques – pourrait être mauvaise pour le moral. Tous les hommes de notre armée ne sont pas taillés dans l’étoffe d’un héros. Alors, laissons-les mourir plutôt que de se rendre… Écoutez : c’est une guerre terrible, plus terrible qu’on n’en a jamais vu. C’est une torture que de penser que nos prisonniers sont affamés à mort par les Allemands. Mais sur le plan politique, les Allemands font une bévue colossale. Si les Allemands traitaient bien nos prisonniers, cela se saurait bientôt. Et c’est horrible à dire mais en maltraitant, en affamant, en faisant mourir nos prisonniers de faim, les Allemands nous aident. »
Un colonel russe
au journaliste anglais du Sunday Times,
Alexander Werth, juillet 1942.