J’ai appelé mon père. En sanglotant, je lui ai répété mot pour mot ce que Léa m’avait dit. Il a répondu :
— J’ai déjà entendu des gens déclarer cela. En général, ils ne se trompent pas…
Je pleure de plus belle :
— C’est pas possible !
— Camille, s’il te plaît, écoute-moi. Tu dois aider Léa. Si tu ne le fais pas, tu le regretteras toujours, pour elle et pour toi. Je sais que c’est douloureux, ma puce, mais tu dois tenir. Je vais t’aider.
— Comment veux-tu que je fasse ? Ils ne vont même pas accepter qu’elle sorte…
— Si tu devais réunir Léa et tous vos amis, où le ferais-tu ?
J’essaie de me calmer, je renifle et je réfléchis.
— À la clairière des Cerfs. Oui, c’est là-bas le mieux.
— Est-ce que tu te sens capable d’organiser ça dans l’urgence avec tes copains ?
— On a déjà fait pire. Mais comment on la sort de l’hosto ?
— Aucune idée. Il faut d’abord que je prévienne Chris et Élodie. On n’aura pas le temps de faire les choses dans les règles. Il se peut que le professeur Nguyen joue le jeu, mais je n’en suis pas certain…
— Papa, j’ai peut-être une idée.
— Pour la faire sortir ?
— Oui. Mais on risque des problèmes après…
— Tu es certaine de ton coup ?
— En se préparant un minimum, ça doit pouvoir marcher.
— Alors vas-y. Occupe-toi de Léa et de tes potes, et je me charge des « problèmes ». On se tient au courant.
— Je t’aime, papa.
— Moi aussi, ma grande. Fonce.