9 novembre 1989
La défaite de la « Grande Nation » (III)
Il semblait que Dieu eût le fétichisme des dates : 89 lui apparaissait sans doute le chiffre parfait pour les révolutions. À l’automne de l’année 1989, on n’avait d’yeux que pour cette Europe où les foules reprenaient la Bastille. Le Tout-Paris politique, économique, médiatique, intellectuel, s’enflamma. On se précipita à Berlin pour voir le Mur tomber. On exalta la Liberté qui partout triomphait de la tyrannie communiste. On chantait « La Marseillaise » en français. On criait « Nous sommes le peuple » en allemand. On offrait des fleurs aux soldats de la RDA qui n’avaient pas tiré sur la foule. On vendait à la sauvette les morceaux du Mur, comme jadis ceux de la Bastille.
Les mêmes causes produisirent les mêmes effets. La Révolution de 1789 avait accouché de la « Grande Nation » française, comme l’avaient surnommée les Allemands. En ce 9 novembre 1989, la chute du mur de Berlin ne sonnait pas seulement les cloches de la Liberté, mais aussi le retour de l’Allemagne sur la scène de l’Histoire, la vraie, pas celle qu’on commémore, mais celle que l’on fait. La question allemande se rappelait à notre cruel souvenir.
Sans le dire, les Français avaient compté depuis 1945 sur les Soviétiques pour contenir le retour de la puissance germanique. Or, le 7 octobre 1989, alors même que les frontières hongroises et autrichiennes permettaient déjà aux Allemands de l’Est de contourner le Mur, Gorbatchev annonçait qu’il excluait tout recours à la force armée. On ignorait alors qu’un plan secret du KGB avait prévu de tuer mille personnes, pour effrayer la foule, et sauver le régime de la RDA. Mais, au dernier moment, pris par un réflexe « hamletien », Gorbatchev et ses hommes refusèrent de tuer encore et encore. Il fallait faire une fin, euthanasier ce régime communiste criminel, quitte à perdre l’Empire. Un soir, pris de mélancolie devant la désagrégation de l’Union soviétique, Gorbatchev confia à un de ses proches cette sentence qu’aurait pu prononcer notre Louis XVI : « Je suis un mauvais tsar ; un bon tsar est celui qui tue. »
La réunification allemande devint inexorable lorsque les manifestants berlinois transformèrent leur slogan « Nous sommes le peuple » en « Nous sommes un peuple ». Elle n’était pourtant pas aussi inéluctable qu’on le crut et le proclama. Après l’érection du mur de Berlin par les Soviétiques, le géographe américain Saul Bernard Cohen avait rappelé, dans un livre controversé 8, que la frontière entre les deux Allemagne était « l’une des plus vieilles de toute l’Histoire humaine », puisqu’elle séparait déjà les tribus franques et slaves au Moyen Âge. Pour le géographe américain, la division de l’Allemagne, « géopolitiquement cohérente et stratégiquement nécessaire », matérialisait l’affrontement séculaire ente les puissances maritimes et continentales du Hinterland. Le fondateur de la géostratégie, le célèbre Mackinder, n’avait-il pas écrit, dès 1919, alors même que l’Allemagne avait réussi à sauvegarder l’essentiel de son unité nationale héritée de Bismarck : « La ligne qui sépare l’Allemagne […] est celle qui, ailleurs, sépare stratégiquement les terres centrales et les terres côtières 9 » ?
Mais Helmut Kohl sut saisir l’Histoire par les cheveux. Seule Margaret Thatcher était prête à faire la guerre pour l’en empêcher ; elle pressa François Mitterrand de la suivre. Le président français n’avait pas besoin du Premier ministre britannique pour comprendre ce qui se passait. Il était né en 1916, pendant la Première Guerre mondiale, et fut prisonnier des Allemands pendant la seconde. Il aurait pu signer les phrases célèbres de Mauriac écrites en 1963 : « Tant qu’il y a eu des Allemagne, nous nous y sommes promenés ; lorsqu’une Allemagne est née enfin, ce fut pour nous fini de rire. Aujourd’hui qu’il y en a deux, nous pouvons de nouveau dormir, au moins d’un œil. Quand les deux morceaux seront recollés, il faudra redevenir ce lièvre qui dort les yeux ouverts. »
Son malheur fut que cette catastrophe géopolitique pour la France tombât sous sa présidence.
Mitterrand avait tout compris, même ce qu’il ne pouvait pas dire. Il tenta une dernière parade, par une visite précipitée à Berlin-Est en novembre 1989, qui lui serait tant reprochée par les zélotes du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, puis par un soutien à peine dissimulé aux communistes putschistes qui, en août 1991, tentèrent de renverser Gorbatchev, pour sauver l’Union soviétique.
Mais Mitterrand, dont Helmut Kohl analysera très finement dans ses Mémoires le « comportement schizophrène », était aussi un Européen convaincu.
Alors, Mitterrand l’Européen vainquit Mitterrand le patriote dans un combat inégal. Mitterrand traita son conflit intérieur en dépassant sa contradiction. Il n’avait pas le choix. L’Amérique de George Bush soutenait sans faille Helmut Kohl, confirmant ainsi la constante germanophilie des dirigeants américains tout au long du XXe siècle en dehors des périodes de guerre : on se souvient des plans Dawes et Young de 1924 et 1929 qui permirent à l’Allemagne de Weimar de sortir des griffes de la France et de ses fameuses réparations – une France caricaturée dans la presse américaine pendant l’occupation de la Ruhr en 1923 sous les traits d’un reître odieux sans cœur ni pitié. Même après l’arrivée de Hitler, de nombreux Américains, dont le père du futur président Kennedy, voyaient d’un bon œil le retour de la puissance germanique.
Mitterrand, acculé, tenta de sortir par le haut de son impasse stratégique. Il fit, selon l’expression de Jean-Pierre Chevènement, un « pari pascalien sur un au-delà des nations » qui disparaîtraient dans l’Europe. Il choisit contre mauvaise fortune bon cœur d’accompagner la réunification allemande puisqu’il ne pouvait ni ne voulait l’empêcher. Il contraignit le chancelier allemand à reconnaître l’intangibilité de la frontière Oder-Neiss avec la Pologne ; Kohl regimba pour des raisons électoralistes, mais prit sa revanche en reconnaissant les nouvelles républiques de Slovénie et de Croatie, qui feraient exploser la Yougoslavie. Bientôt, toutes les anciennes démocraties populaires sous tutelle soviétique formeraient l’arrière-cour économique de l’Allemagne qui y installerait ses usines avec des ouvriers expérimentés aux salaires modiques.
Mitterrand crut conjurer la déroute française en arrachant le Deutsche Mark aux Allemands, et en noyant la puissante Bundesbank dans l’aréopage d’une Banque centrale européenne (sise à Francfort quand même !). Mitterrand comparait la puissante monnaie germanique à une arme atomique. Il comptait que l’unification monétaire entraînerait mécaniquement le reste : unification budgétaire et donc unification politique. Mais toutes les habiletés, tous les traités, toutes les normes bureaucratiques ne pouvaient régler le problème fondamental de cette monnaie fédérale d’une union qui n’est pas une fédération. Tous les rêves d’une Europe fédérale se briseront sur l’absence de peuple européen. Il y a un peuple américain, un peuple indien, un peuple brésilien, et même un peuple allemand (on l’a encore vu en 1989) ; mais s’il y a une culture européenne, il n’y a pas de peuple européen.
L’Allemagne effaçait ainsi toute l’Histoire du XXe siècle, ses deux défaites militaires, et retrouvait sa domination économique, politique, et même culturelle et linguistique sur l’Europe. Elle renouait le fil interrompu du Saint Empire romain germanique, comme l’avaient rêvé successivement les Habsbourg et les rois de Prusse. La carte de l’Allemagne réunifiée de 1989 occupait à peu près le même territoire que le Saint Empire du XIe siècle. On trouvait à l’époque tout autour des terres de l’Empire, des duchés qui se contentaient du statut d’État-région plus ou moins vassalisé : Bourgogne, Bohème, Poméranie, Estonie. Mille ans plus tard, l’essentiel de ce canevas carolingien était reconstitué avec les régions du Bade-Wurtemberg, Rhône-Alpes, Lombardie, Catalogne. La construction européenne leur avait permis de se libérer du carcan de leurs États-nations respectifs ; la Catalogne préparerait bientôt fiévreusement son indépendance et enverrait ses ingénieurs travailler en Allemagne ; la Lombardie rêverait de connaître le même destin, et notre région Rhône-Alpes, sous l’instigation du dynamique maire de Lyon, s’arracherait peu à peu à la tutelle pesante du dernier État unitaire d’Europe, à la manière d’un Charles le Téméraire essayant d’échapper à la main de fer de Louis XI.
L’Histoire européenne remontait sur ses tréteaux fatigués une de ses pièces favorites.
Pendant des siècles, le Saint Empire romain germanique avait joué au chat et à la souris avec le roitelet capétien qui refusait de se soumettre et avait la prétention de se « vouloir empereur en son royaume ». Pour abattre leur trop puissant voisin, nos rois les plus audacieux tentèrent de prendre la tête du Saint Empire ; mais l’argent des Fugger plébiscita Charles Quint contre François Ier ; et Louis XIV, pas plus que le Valois, ne surmonta les résistances allemandes. C’est finalement Napoléon qui réussit là où avaient échoué François Ier et Louis XIV. Après Austerlitz, il détruisit le Saint Empire. Le français s’érigea un instant Empire d’Occident. Mais un empire à la française, c’est à dire centralisé, qui dédiait encore ses pièces de monnaie à la République française. Une sorte d’État-nation impérial qui préfigurait avec deux siècles d’avance ceux que nous connaissons aujourd’hui, américain, chinois, brésilien ou russe.
Pour maintenir l’ordre en Europe centrale, Napoléon avait créé la Confédération du Rhin dont il se fit le protecteur. Mais cette organisation ne résista pas à la défaite militaire du « maître des batailles ». De nombreux historiens allemands – et Jacques Bainville avec eux – ont depuis expliqué que cette simplification de la carte des territoires de l’Europe centrale avait été la matrice de l’unification d’une Allemagne travaillée par le sentiment national et le rejet de la domination française.
Toute l’histoire du XIXe siècle après Waterloo peut se résumer à la lente érosion de l’hégémonie française, et son remplacement par son frère siamois germanique. La fin de Napoléon Ier sonna le glas de l’imperium français sur l’Europe ; mais ce fut la chute de son neveu qui transforma l’ancien prédateur français menaçant en une proie convoitée et craintive.
Depuis sa défaite inattendue de 1870, notre pays a la hantise de se retrouver seul et isolé. Jusqu’alors, ses armées glorieuses et redoutées, celles de Louis XIV ou de Napoléon, ne mordaient la poussière que face à de vastes coalitions européennes. Après le brutal succès des Uhlans prussiens, un monde s’écroula. Les contemporains (certains pour s’en réjouir comme Marx et Engels, d’autres pour le déplorer comme Taine et Renan) avaient alors enregistré la clôture définitive d’une période qui s’était ouverte avec le traité de Westphalie en 1648, celle de l’hégémonie française sur le continent.
La France, consciente de sa nouvelle faiblesse, résuma désormais sa diplomatie à une quête effrénée d’alliés, à laquelle elle était prête à tout sacrifier. Elle ruina son épargne (la première du monde) sur l’autel de l’alliance avec la Russie ; s’engagea dans l’effroyable hécatombe de la Première Guerre mondiale, dont elle ne se relèverait jamais, pour d’obscures querelles balkaniques, qui n’intéressaient que notre ami le tsar ; les Russes ne furent pas ingrats, leur sacrifice sur le front Est permit « le miracle de la Marne » sur le front Ouest ; mais la paix de Brest-Litovsk signée par les bolcheviks faillit donner la victoire aux Allemands au début de l’année 1918. Vinrent alors nos « sauveurs américains » pour payer la dette de La Fayette. Mais les Américains étaient atteints du complexe de M. Perrichon, qui déteste celui qui lui a sauvé la vie, et préfère celui à qui il l’a sauvée. Le président Wilson retint les troupes de Foch et de Pétain qui rêvaient d’entrer triomphalement dans Berlin, à la manière de Davout en 1806, légitimant ainsi la thèse fallacieuse du « couteau dans le dos » parmi des populations allemandes convaincues de ne pas avoir perdu la guerre. Puis le même allié américain (et son acolyte anglais qu’obsédait le souvenir de Napoléon) nous empêcha de récupérer la rive gauche du Rhin, et nous interdit par ailleurs de ramener l’Allemagne à l’âge des principautés prébismarckiennes, double recul français qui donnait à l’État allemand – comme le comprit avec un instinct très sûr Jacques Bainville dès ses Conséquences politiques de la paix 10 – l’occasion de prendre un jour sa revanche, quels que soient son régime et son chef. La City et Wall Street redressèrent et soutinrent l’Allemagne contre les méchants bellicistes français pendant les années 1920 ; et les Anglais lièrent les mains françaises lorsque Hitler, ayant remilitarisé la Rhénanie en 1936, pouvait encore être balayé par notre armée. À chaque fois, le souci obsessionnel de ne pas se retrouver seul, de ménager nos alliances, poussa nos dirigeants de la IIIe République à prendre des décisions qu’ils savaient contraires à nos intérêts nationaux, nous conduisant à la catastrophe finale.
Après la Seconde Guerre mondiale, on put croire les leçons tirées : ce fut pire. Le bouclier nucléaire américain ne nous empêcha nullement de perdre l’Indochine, mais se retourna contre nous à Suez ; l’Amérique anima en sous-main la protestation internationale qui, bien exploitée par le FLN, finit par avoir raison de la résistance de De Gaulle. Celui-ci crut trouver en l’Allemand Adenauer un allié fidèle ; il rêva à la reconstitution de l’Europe carolingienne pour retrouver « le rang perdu à Waterloo » ; mais le président Kennedy vint lui arracher à Berlin sa conquête allemande. Les députés allemands désavouèrent Adenauer le Rhénan francophile, et se rangèrent derrière les Américains. Dès 1963, alors qu’il avait espéré compenser la perte de l’Algérie par la création du fameux « couple franco-allemand », de Gaulle voyait son pari perdu. Par rétorsion, il quitta les institutions militaires intégrées de l’OTAN, se libérant du « protectorat américain » pour se lancer dans une politique d’alliances tous azimuts, avec l’URSS, l’Europe de l’Est (Roumanie) jusqu’en Amérique du Sud (« Mexicanos con francos mano en la mano ») ou en Amérique du Nord («Vive le Québec libre»). Ce fut le sommet de la volonté gaullienne d’indépendance nationale. Une mise en œuvre tardive de la « France seule » chère à Charles Maurras. Mais cette grande politique mondiale, brillante mais, fondée sur notre nouvelle force nucléaire, gesticulatoire, n’eut guère de lendemain.
François Mitterrand fut le dernier président, après de Gaulle, à connaître cette tragique Histoire de France depuis Waterloo et Sedan. Il était l’héritier direct de cette suite de dirigeants français hantés par la peur de se retrouver seul. Alors que l’Allemagne se réunifiait, il prit les décisions qui engageraient ses successeurs, qui n’auront ni la culture ni la volonté de les contrarier. En tenant la main de Kohl à Verdun, le 22 septembre 1984, il poursuivait et approfondissait la réconciliation franco-allemande engagée par de Gaulle avec Adenauer ; mais le rapport des forces s’inversa après la réunification allemande. De Gaulle s’était allié à une Allemagne de l’Ouest maritime et francophile, celle que nos rois et notre empereur avaient conquise par la langue et les armes ; la France était alors, selon l’expression célèbre du Général, « le jockey, et l’Allemagne, le cheval » ; Mitterrand, lui, devenait par la force des choses l’allié privilégié d’une Allemagne réunifiée qui avait retrouvé sa position centrale et dominante au cœur du continent européen, en recollant les deux morceaux, l’Allemagne de la Mer et l’Allemagne des Terres, cette Allemagne-Unie qui avait fait sa gloire bismarckienne et sa désolation wilhelmienne et hitlérienne ; la France était ravalée au rang de cheval et l’Allemagne se dressait en fier jockey.
Dès l’année suivante, Mitterrand engageait par ailleurs la France dans la première guerre du Golfe, sous les ordres du grand frère américain. Là encore, il semblait mettre ses pas dans ceux du général de Gaulle, en allié rétif défendant une autonomie stratégique et diplomatique, alors même qu’il commençait à les effacer. Il poursuivait en réalité le lent travail inauguré par son prédécesseur pour nous ramener au sein de ce que Nicolas Sarkozy appellerait plus tard la « famille occidentale ». De G5 giscardien en discours mitterrandien au Bundestag, de guerre du Golfe en guerre d’Afghanistan, en passant par le Kosovo et le bombardement de nos historiques alliés serbes, la France giscardienne, mitterrandienne, chiraquienne, se remit sous la férule du protecteur américain, lors d’interventions militaires contraires à nos alliances traditionnelles et à nos intérêts. La seule exception serait la coalition continentale nouée entre le Français Chirac, l’Allemand Schroeder et le Russe Poutine, contre la seconde guerre du Golfe en 2003 ; mais ce rêve gaullien d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural ne fut qu’un feu de paille vite éteint, jusqu’à ce que Nicolas Sarkozy révèle en 2007 le sens profond de cet obscur travail souterrain : le retour dans les instances militaires intégrées de l’OTAN. Double paradoxe français : les officiers français revenaient aux côtés de leurs homologues occidentaux au moment où l’Organisation n’avait plus de raison d’être, privée d’ennemi par la dissolution du pacte de Varsovie ; Sarkozy trompetait son apostasie gaullienne au nom de l’Europe de la défense, chimère française que les autres nations européennes appellent OTAN. Mais alors, la France ne souhaitait plus tant mener une politique indépendante que devenir le fils préféré du père américain à la place du fils aîné britannique, dans un grand ensemble impérial que l’on pouvait qualifier de Saint Empire américano-germanique.
En 1989, l’incroyable et ironique coïncidence qui liait le bicentenaire de la Révolution française et la chute du mur de Berlin faisait une nouvelle fois basculer l’Histoire. Mitterrand et Kohl croyaient accomplir le rêve de Thomas Mann d’une Allemagne européenne en lieu et place d’une Europe allemande. Mais une fois digérée l’ancienne RDA, on se retrouva avec une Allemagne européenne dans une Europe allemande. L’Allemagne réunifiée retrouvait sa domination naturelle dans un ensemble confédéral, qui minait en revanche les fondements de l’État-nation à la française, dont la souveraineté farouche avait toujours été la seule protection contre les tentations et les fascinations de l’engloutissement impérial.
1.
Robert Laffont/Calmann-Lévy, 1995.
2.
Michel Maffesoli,
Les Nouveaux Bien-pensants
, éditions du Moment, 2014.
3.
Fayard, 2013.
4.
Gallimard, 2012.
5.
Gallimard, 2013.
6.
G. Kepel,
op. cit.
7.
Hugues Lagrange, dans la revue
Le Débat
, mars-avril 2012.
8.
Geography and Politics in a World Divided
, New York, Random House, 1963, p. 79-83.
9.
Halford John Mackinder,
Democratic Ideals and Reality : A Study in the Politics of Reconstruction
, Washington, National Defense University, 1919.
10.
Nouvelle Librairie nationale, 1920.