Septembre 1992
Paroles, paroles, paroles…
Bernard Kouchner : « Avec Maastricht, on rira beaucoup plus. »
Martine Aubry : « L’Europe, ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusions. »
Jack Lang : « La France est une locomotive. Elle n’a pas le droit d’être dans le wagon de queue. […] Le train de l’espoir ne passe pas deux fois. »
Pierre Bérégovoy : « Le trafic de drogue ou la grande criminalité ne connaissent pas de frontières. Il était grand temps de développer une coopération pour la justice et les affaires intérieure. Maastricht est une nouvelle étape. La France agit en faveur d’un espace social européen, non seulement pour éviter la concurrence déloyale, mais aussi pour donner une vraie cohérence humaine à cette Communauté. “Un jour viendra, disait Victor Hugo, où l’on verra ces deux groupes immenses, les États-Unis d’Amérique et les États-Unis d’Europe, placés en face l’un de l’autre, se tendant les mains par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies […]. Et ce jour-là, il ne faudra pas quatre cents ans pour l’amener […]. À l’époque où nous sommes, une année fait parfois l’ouvrage d’un siècle.” »
Élisabeth Guigou : « L’Europe ne vous enlèvera rien. Et surtout pas vos avantages sociaux. La monnaie unique permettra de nous protéger contre les effets des désordres monétaires internationaux et des récessions chez les autres. »
Michel Sapin : « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. Pour la France, l’union économique et monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. Si vous voulez que la Bourse se reprenne, votez oui à Maastricht. »
Michel Rocard : « La monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. »
Valéry Giscard d’Estaing : « Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. »
Alain Madelin : « Le traité de Maastricht agit comme une assurance-vie contre le retour à l’expérience socialiste pure et dure. »
Jean-Luc Mélenchon : « Il y va, je le répète, d’un enjeu de civilisation. L’alternative au monde violent et injuste, où la chute du mur de Berlin reçoit en écho les émeutes de Los Angeles, c’est l’avènement de la nation européenne porteuse de paix, de civilisation et de solidarité. Mes chers collègues, quand on aime la France – et on peut l’aimer de bien des façons – on sait qu’on ne peut la faire dans un seul pays. Si j’adhère aux avancées du traité de Maastricht en matière de citoyenneté européenne, bien qu’elles soient insuffisantes à nos yeux, vous devez le savoir, c’est parce que le plus grand nombre d’entre nous y voient un pas vers ce qui compte, vers ce que nous voulons et portons sans nous cacher : la volonté de voir naître la nation européenne et, avec elle, le patriotisme nouveau qu’elle appelle. »
Edouard Balladur : « La création de cette monnaie européenne n’aura rien d’automatique […]. En outre, chaque État conservera la maîtrise de sa politique budgétaire et fiscale, dans des limites qui ne seront pas plus étroites que celles d’aujourd’hui. »
François Loncle : « [Les opposants au traité sont] un cartel de beaufs et de franchouillards. »
Jacques Delors : « On a voulu créer un grand marché avec la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. L’exigence des règles du jeu communes explique que le Conseil des ministres a adopté 280 lois. Mais ce qui était indispensable étant fait, il y aura dans l’avenir moins de lois européennes. »
« En 1998, plus de 80 % des lois nationales seront communautaires. »
« L’euro nous apportera la paix, la prospérité, la compétitivité et, rien que pour la France, il se traduira par la création d’un million d’emplois. »
« [Les partisans du non] sont des apprentis sorciers. […] Moi je leur ferai un seul conseil : Messieurs, ou vous changez d’attitude, ou vous abandonnez la politique. Il n’y a pas de place pour un tel discours, de tels comportements, dans une vraie démocratie qui respecte l’intelligence et le bon sens des citoyens. »
1.
Cookie Dingler, « Femme libérée », 1984, et Jean-Jacques Goldman, « Elle a fait un bébé toute seule », 1987.