Il devait être à peu près cinq heures… Il faisait pas encore jour du tout… quand j’ai entendu Courtial qui remuait toute la paille… Il se relevait… Il s’est remis debout… Je juge l’heure qu’il était d’après l’état de la cheminée… du feu qu’était presque éteint… Je me dis : « Ça y est, il la pète !… Il tient plus au froid… Il va aller se faire du café… On en aura tous !… Bueno !… » En fait, il part vers la cuisine… C’était naturel… Je l’entends qui remue les cafetières… J’aurais voulu y aller le rejoindre… m’en jeter une bonne tasse tout de suite… Mais entre mon trou et la porte y avait tous les mômes qui ronflaient… les uns dans les autres… Ils avaient les têtes n’importe où… J’ai eu peur d’en écrabouiller… Je suis donc resté dans mon creux… Après tout je grelottais pas trop… J’étais protégé par le mur… Je prenais moins de zeph que le vieux dabe.
J’étais transi voilà tout. J’attendais qu’il retourne avec la cafetière pour le stopper au passage… Mais il en finissait pas. Il traînait là-bas dans le fond… Je l’ai entendu encore longtemps trifouiller les ustensiles… Et puis après je l’ai entendu qui ouvrait la porte sur la route… Je me suis fait la réflexion : « Tiens, il va donc pisser dehors ?… » Je comprenais plus… J’attendais toujours qu’il revienne… Une espèce d’appréhension m’a passé à ce moment-là… J’ai même failli me relever… Et puis je me suis rendormi… J’étais engourdi.