Mon père, en prévision que je serais sans doute voleur, il mugissait comme un trombone. J’avais vidé le sucrier avec Tom un après-midi. Jamais on l’a oublié. Comme défaut en plus j’avais toujours le derrière sale, je ne m’essuyais pas, j’avais pas le temps, j’avais l’excuse, on était toujours trop pressés… Je me torchais toujours aussi mal, j’avais toujours une gifle en retard… Que je me dépêchais d’éviter… Je gardais la porte des chiots ouverte pour entendre venir… Je faisais caca comme un oiseau entre deux orages…

Je bondissais, à l’autre étage, on me retrouvait pas… Je gardais la crotte au cul des semaines. Je me rendais compte de l’odeur, je m’écartais un peu des gens.

« Il est sale comme trente-six cochons ! Il n’a aucun respect de lui-même ! Il ne gagnera jamais sa vie ! Tous ses patrons le renverront ! »… il me voyait l’avenir à la merde…

« Il pue !… Il retombera à notre charge !… »

Papa voyait lourd, voyait loin. Il renforçait ça en latin : Sana… Corpore sano… Ma mère savait pas quoi répondre.

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