D’un bois dont on voit les veines, les taches, on dit qu’il est madré. On dit de même d’une personne d’apparence sincère qui est capable de ruse, d’airs changeants, de fines astuces. Un paysan madré, donc très malin. Un joueur de poker madré.
« Un Renard jeune encor, quoique des plus madrés… »
L’adjectif matois, oise signifie lui aussi que, sous la bonhomie, se cache la rouerie, la duplicité. Pour La Fontaine, le renard est un animal madré ou matois.
« Aux traces de son sang, un vieux hôte des bois, Renard fin, subtil, et matois… »
« Mais d’où vient qu’au Renard Ésope accorde un point ?
C’est d’exceller en tours pleins de matoiserie. »
La supériorité de François Mitterrand sur tous ses alliés et adversaires politiques venait de ce qu’il savait, avec un talent très sûr, se montrer madré ou matois.
> Chafouin