L’entresol est un demi ou un faux étage situé entre le rez-de-chaussée et le premier étage. À Lyon, on appelle souvent entresol le premier, qui est un vrai étage, de sorte que le premier est le deuxième, le deuxième le troisième, le troisième le quatrième, etc. Ces subtilités arithmétiques déroutent et agacent les Parisiens en visite dans la capitale des Gaules.
Quand il se présente comme un étage bâtard, l’entresol paraît bizarre, louche. Il est bas de plafond et sombre. Ce n’est parfois qu’une soupente, un appartement de secours, une garçonnière, un bureau discret, le grenier du rez-de-chaussée. On n’y respire pas l’honnêteté. Ça sent le complot, le trafic ou la copulation tarifée.
« T’es comme une vieille putain
Qui monte qu’à l’entresol. »
J’aime bien les personnes qui vivent ou travaillent à l’entresol parce que ce sont les plus romanesques de l’immeuble.
Colette a vécu pendant quatre ans dans un entresol de la rue de Beaujolais avant de pouvoir occuper dans la même maison un appartement situé plus haut. La lumière parcimonieuse que recueillaient ses « quinze mètres d’entresol » l’empêchait d’apprécier pleinement son « sombre et charmant logis en corridor », même si elle avait le privilège d’habiter « sur » le Palais-Royal.