B.a.-ba

Je préfère le b.a.-ba à l’ABC ou l’abc, plus solennel. Amusant, le b.a.-ba, qui signifie b + a = ba, premier son de deux lettres groupées, premier rudiment de lecture.

Il faut cependant reconnaître qu’il est plus valorisant de parler de l’abc d’un métier que de son b.a.-ba, qui a quelque chose d’infantile.

Infantile et pervers. Car ce nom qui désigne une connaissance élémentaire très facile s’écrit de la façon la plus compliquée. Passe encore pour les deux points qui ponctuent le a et le b, mais ce trait d’union juste avant le ba, alors qu’on s’attend logiquement à en trouver un premier entre le b. et le a., n’est-il pas une diabolique chausse-trape ?

De tous les mots courants que contenaient les textes des dictées des finales des Dicos d’or (il en était aussi beaucoup d’obscurs et d’entortillés), b.a.-ba est celui qui a provoqué le plus de fautes.

À propos…

Comme le b.a.-ba, l’illettrisme est un mot paradoxal. On a collé à l’illettré, qui ne sait ni lire ni écrire, deux l et deux t. Ça ne va pas l’encourager.

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