Yeuse

Le nom provençal du chêne vert est très prisé des joueurs de Scrabble. Il faut dire et écrire l’yeuse et non, par contamination avec la gueuse, la yeuse. S’il est un robuste écrivain dont les racines s’enfonçaient elles aussi dans la terre de Provence, et que l’yeuse symbolise, c’est Jean Giono.

J’aurais aimé connaître Jean Giono et me promener avec lui pour qu’il me parle des orchis, du sainfoin, des oliviers, des platanes, de la « lourde clématite ébouriffée » (Solitude de la pitié), de la menthe poivrée, de la lavande, des vignes, du lierre noir, des « cyprès très funèbres » (Le Hussard sur le toit), des peupliers, du laurier, des ronces, du « réséda sauvage dont l’odeur fine est si joyeuse qu’elle dissipe toute mélancolie » (Ennemonde et autres caractères), des genêts, de l’alfa, de la dent-de-lion (qu’il écrit « dendelion »), des ormeaux, des « grandes yeuses crépues » (Le Chant du monde).

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