X

La langue française est parfois très étrange. Elle présente des bizarreries qui peuvent dérouter des esprits logiques, mais qui la rendent récréative, et même loufoque.

Ainsi la lettre et le mot x.

En algèbre, le x est le symbole désignant une inconnue. Si l’on veut garder secrète l’identité d’une personne, on la nomme M. ou Mme X. Parce qu’on ne sait pas qui a fait le coup, on porte plainte contre X. Un enfant né sous X restera dans l’ignorance de l’identité de sa mère. Celle-ci a accouché sous X dans l’intention d’abandonner son enfant.

La lettre x est devenue au fil du temps le symbole de ce qui demeure caché, secret. Ou, si l’on veut en percer le mystère, il faudra déployer beaucoup d’énergie et de ruse.

Tout le contraire des films pornographiques « classés X ». Ce X désigne, identités au générique, des corps nus, étalés, exhibés, ouverts, explorés, détaillés, des sexes en représentation, des bouches dans l’avidité de la possession, des langues serpentines, des visages affichés dans l’éclat ou la simulation de la jouissance.

C’est donc la même lettre x qui sert tantôt à dissimuler, tantôt à déballer.

Un cinéaste porno doté d’un peu d’humour a-t-il pensé à faire asseoir une actrice aux cuisses ouvertes sur un x, petit tabouret aux pieds croisés ?

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