Avenant

De nombreux homonymes rendent difficile l’apprentissage du français. La grammaire aussi, la conjugaison, l’orthographe itou. Mais, pour les étrangers, le pire des casse-tête, ce sont les homonymes. L’art, l’are, les arrhes, les ars, la hart leur compliquent la vie. L’air, l’ère, l’erre, le hère, la haire, l’ers leur cassent le moral (> Dictée).

Encore ces mots s’écrivent-ils différemment. On peut les distinguer par leur orthographe. Il en est de plus vicieux. Ils ont la même étymologie, ils s’écrivent de la même façon, et ils ne disent pas la même chose.

Avenant, par exemple, de l’ancien verbe avenir apparenté à advenir.

Un homme avenant est accueillant, affable, aimable. Son sourire et sa gentillesse séduisent. On pourrait croire que le nom avenant exprime comme l’adjectif un état d’agréable courtoisie. Il n’en est rien : un avenant est une clause additionnelle à un contrat, une modification apportée après sa lecture ou relecture. La locution adverbiale à l’avenant a-t-elle un rapport avec la bonne mine d’une personne ou avec la négociation chez un notaire ? Ni avec l’une ni avec l’autre. À l’avenant signifie de même, pareillement, ça se ressemble, c’est la suite logique.

Ils ne sont pas sans mérite, les étrangers qui apprennent le français et qui gardent un visage avenant.

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